26 déc. 2022

Les meilleurs albums pop/rock chroniqués en 2022

Encore une belle année musicale avec des jeunes groupes inspirés (Twen, Tchotchke, Wet Leg, Porridge Radio...) et des artistes confirmés qui ont montré qu'ils n'avaient rien perdu de leur créativité (Moderat, Weezer, Metronomy, Thom Yorke...).
 
2022 aura vu aussi son lot de coffrets anniversaire d'albums cultes (remixés ou remasterisés) : Animals, M83, Revolver, Thriller, Harvest, Yoshimi ont ainsi pu fêter leurs 10, 20, 30, 40 ou 50 ans pour le plus grand plaisir des mélomanes.


 
Arcade Fire - "WE"
 
Retour en grâce pour Arcade Fire avec cet album qui ravira les fans de la première heure avec des chansons toujours capables d'emporter les foules mais qui saura aussi séduire de nouveaux adeptes dans une première partie d'album plus électro, sombre et épurée.
 

 

Phoenix - "Alpha Zulu"
 
Les français de Phoenix remettent en jeu leur titre de meilleur porte drapeau de la French-Touch avec "Alpha Zulu". Musique énergique et sonorités rétro, pari réussi avec brio.
 

 

Archive - "Call to Arms & Angels"

Rock progressif tendance électro, morceaux longs aux multiples variations et un travail formidable sur les chœurs et les panoramique, Archive n'a jamais autant mérité d'être comparé à Pink FLoyd sur cet album exigeant mais souvent éblouissant.




Fontaines D.C. - "Skinty Fia"
 
De la musique Punk oui mais pas que. Engagée, recherchée, émotionnelle, Fontaines D.C. réussit à stabiliser un étonnant mélange sur "Skinty Fia".
 

 
Animal Triste
 
On termine avec le groupe français Animal Triste qui a sorti son deuxième album en début d'année. Rien de vraiment innovant ici, on est dans un pur son rock années 90, guitares saturées, ambiance sombre et mélancolique. Mais ça fonctionne ! Grâce notamment à des mélodies efficaces et un chant puissant.



 

8 déc. 2022

Phoenix, Drugdealer, Warhaus ou le goût de la sophistication

Warhaus - "Ha Ha Heartbreak"


Avec trois albums en deux ans, on peut dire que Marteen Devoldere ne chaume pas beaucoup !
 
En effet, après "Sand" et "Sand Castle Tapes" au sein de son groupe Balthazar en 2021, le chanteur belge poursuit cette année son aventure solo sous le pseudonyme de Warhaus.
 
Sur "Ha Ha Heartbreak", il continue de cultiver son image de dandy élégant aidé en cela de sa voix grave à la Leonard Cohen et de compositions mélancoliques et sensuelles aux arrangements cordes et cuivres définitivement classes.

Le ton est donné dès le premier titre, "Open Window", avec sa superbe mélodie et son thème au piano repris en boucle pour un final où chœurs et instruments amènent le morceau vers l'apothéose.

On retrouve, tout au long de l'album, le groove mid-tempo avec une basse très présente, caractéristique de Warhaus, sur d'autres excellentes chansons comme "When I Am With You", "Time Bomb" et le déchirant "I'll Miss You".


Phoenix - "Alpha Zulu"


Cinq ans après "Ti Amo", qui avait partagé les critiques et les fans, les français de Phoenix sont de retour en cette fin d'année avec "Alpha Zulu".

Le groupe, dont l'album "Wolfang Amadeus Phoenix" avait conquis la planète en 2009 avec même un Grammy Award à la clé, revient avec dix titres énergiques comme ils savent si bien les faire.

Dès les premières secondes, la patte "Phoenix" est immédiatement identifiable : des rythmiques de guitares claires, des synthés vintages et une façon de chanter inimitable.

Excellent du début à la fin, le groupe montre qu'il est toujours au top avec des tubes vitaminés comme "Alpha Zulu", "Tonight", "The Only One", "Season 2", "Identical" et des passages plus apaisés comme "Winter Solstice".

 


Drugdealer - "Hiding In Plain Sight"


En 2019, o
n avait laissé le groupe Drugdealer dans les années 70 avec son album "Raw Honey" et on est content de constater avec "Hiding In Plain Sight"... qu'il y est toujours !

Piano électrique, orgue, guitare,pedal steel, chœurs, cuivre... tout ici a le son beau, chaud, funk et soul du début des années 70.
 
La douceur de la voix de Michael Collins est de plus en plus maîtrisée et en adéquation avec sa musique ce qui ne l'empêche pas, comme sur ses précédents albums, de s'entourer d'invités pour prendre le lead vocal comme sur "Pictures of You" et "Posse Cut".

Dans les titres les plus réussis, on retiendra aussi "Madison", "Valentine" et "Someone To Love"
 
 

The Flaming Lips - "Yoshimi Battles The Pink Robots - 20th Anniversary"


Pour fêter les 20 ans de l'album "Yoshimi Batlles The Pink Robots", The Flaming Lips gâtent leurs fans avec une édition spéciale particulièrement copieuse.

6 CD, 100 titres, l'album original bien sûr mais aussi des démos, des inédits, des morceaux live, des remix... le tout pour une somme dérisoire au regard de la richesse du coffret.

Alors si vous ne connaissez pas cet album, qui a véritablement fait connaître The Flaming Lips avec un succès commercial et critique récompensé par plusieurs prix bien mérités, c'est le moment.

Vous suivrez le combat de Yoshimi à travers leur pop psychédélique euphorique et des chansons devenues emblématiques du groupe comme "Fight Test", "One More Robot...", "Yoshimi..." et bien sûr l'hymne "Do You Realize??" qui, en 2009, est devenu la chanson rock officielle de l'état de l'Oklahoma, rien que ça.

Parmi les morceaux live du coffret, vous pourrez découvrir quelques reprises à la sauce Flaming Lips comme "Lucifer Sam" de Pink Floyd ou "Knives Out" de Radiohead. Et quand les Flaming Lips reprennent des morceaux, ils savent les transformer pour les rentrer dans leur univers. Il n'y a qu'à écouter ce qu'ils ont fait avec "The Dark Side Of The Moon" et "Sgt Pepper" pour s'en rendre compte.



 
 
 








24 nov. 2022

Gaspard Royant, Jeanne Added et Kids Return : la scène française en pleine inspiration

Gaspard Royant - "The Real Thing"

Après Julien Ribot l'an dernier, voici un autre français qui sait sacrément bien faire de la pop-music (en anglais je précise).
 
Gaspard Royant en a compris les codes  et sait les maîtriser pour apporter ce qu'on en attend : du plaisir !
 
Guitares, synthés, orgue, cuivres, handclaps, pléthore de choristes façon gospel, de changements de rythmes, et des mélodies enjouées irrésistibles à reprendre en chœur. 
 
Ces petits bonheurs s'enchaînent à toute vitesse : "To The Stars", "The Real Thing", "Message of Love", "More", "We Wanted The World"... 
 
Difficile de trouver quelque chose qui ne va pas. D'ailleurs on n'a pas trouvé !


Jeanne Added - "By Your Side"

Un nouvel album de Jeanne Added, voilà une actualité musicale qui fait forcément plaisir !
 
Depuis son premier album "Be Sensational" la chanteuse française a marqué les esprits avec son univers ultra peaufiné 100% électro et sa voix hors du commun, puissante et émotionnelle.
 
Après un EP en 2020 un peu à part, Jeanne Added revient en terrain connu.
Dès le premier titre "It's a Lie", on retrouve en effet, avec une petite pointe de satisfaction, les fondamentaux de la chanteuse : nappes de synthés, beat électro, arrangements minimalistes au service d'une voix qui vous prend aux tripes.
 
Et le reste de l'album est dans la même veine : "Antidote", "Hey Boy", "Play Again" sont d'autres excellents titres.
 
Contre toute attente, un des moments forts de l'album est aussi une chanson en français : "Au Revoir" avec un effet sur la voix pourtant pas forcément des plus jolis. Une chanson sur la rupture amoureuse dont les paroles sonnent étonnamment juste ("Le contraire de tout n'est pas rien").


Kids Return - "Forever Melodies"

Voilà des nouveaux venus sur la scène pop-psychédélique : Kids Return.
 
Dignes héritiers de la French Touch, quelque part entre Air et MGMT, le groupe a plein d'atouts pour séduire : un son vintage, des chansons positives et décontractées, des arrangements guitares-synthes au parfum délicieusement analogique... Et c'est français, Monsieur !
 
Seul petit bémol, des paroles (en anglais) aux sujets peu variés (amour, amitié) alors qu'on aurait pu s'attendre à plus de folie dans ce style.
 
Pas de quoi gâcher cet agréable moment musical que nous font passer des morceaux comme "Our Love" ou "Orange Mountains".
 
Mais le sommet de l'album est sans conteste "Am I a Fool?" avec ses chœurs façon Queen et son thème au synthé très accrocheur.


The Beatles - "Revolver"

Demandez à un fan des Beatles de citer son album préféré des Fab Four, il y a des chances qu'il vous réponde : "Revolver".
 
Avec l'album blanc et "Abbey Road", c'est en effet celui qui vient le plus souvent en tête.
 
"Revolver" est un album charnière entre leur période "beatlemania" (concerts hystériques et vent de fraîcheur) et leur période psychédélique (Sgt Pepper arrivera juste après) et il possède les points forts des deux : spontanéité et bonne humeur de l'une ("And Your Bird Can Sing", "Yellow Submarine", "Good Day Sunshine ") ; créativité, innovations techniques et diversité des arrangements de l'autre ("Love You To", "Tomorrow Never Knows", "I'm only sleeping"). Sans parler de guitares électriques aux sonorités percutantes ("Taxman", "And Your Bird Can Sing", "Dr Robert") qui viennent contraster avec des ballades irrésistibles ("Eleanor Rigby", "For No One", "Here There and Everywhere").
 
Enregistré à l'origine sur une table de mixage 4 pistes pour une diffusion en mono, on ne savait pas trop ce qu'on pouvait attendre d'un nouveau mix.
 
Mais Giles Martin (encore une fois derrière ce travail ardu) nous a habitué à des miracles (notamment avec le remix de "Let it Be").  Toilettage, nouvelle dynamiques, et surtout nouvelles panoramiques, aidé en cela par un logiciel qui a réussi l'exploit d'identifier et séparer les différents instruments, le résultat est bluffant... une fois de plus.
 
On espère un traitement similaire pour "Rubber Soul" !!
 

 

20 nov. 2022

Les disques qui m'ont marqué #5 Pink Floyd : "The Wall"

 

 

Dans la bande de potes de ma petite ville de province, à une époque où nous étions encore de jeunes adolescents, chacun avait ses héros musicaux. Des artistes qu'on adorait inconditionnellement, qu'on défendait bec et ongles, et qu'on aimait par dessus tout faire écouter aux autres en détails. Une manière sans doute de se démarquer et de se donner de la personnalité. 

Alex c'était le fan de Michael Jackson, celui qui faisait le Moonwalk à chaque fête (souvenez-vous, il y en avait toujours un dans les années 80) pour le plus grand bonheur des autres convives.

Petit tuto gratuit, c'est bonus


Moi c'était les Beatles bien sûr, et je ne manquais pas une occasion de leur faire découvrir leur univers musical ou cinématographique et en particulier leur période hippie ce qui nous a valu quelques soirées déguisées en patte d'eph.

Et Manu, qui avait une culture musicale hors norme et connaissait sur le bout des doigts un nombre incalculable de groupes, avait une petite préférence pour la discographie de Pink Floyd et, quand on allait chez lui, "More" ou "The Dark Side of The Moon" passaient régulièrement sur sa platine.
 
Quand on pense à Pink Floyd, plusieurs mots viennent immédiatement à l'esprit. Les années 70. Le rock progressif. Un son de synthés planant. Des solos de guitare mémorables. Un chant possédé. La folie et le malaise... Et ces albums parfaits qui se sont enchaînés dans cette décennie : "The Dark Side of The Moon", "Wish You Were Here", "Animals", "The Wall".
 
Mais il y en a un qui nous a marqué plus que les autres pour son univers visuel.
C'est "The Wall" bien sûr dont l'adaptation cinématographique par Alan Parker a réussi à mettre si parfaitement en images l'atmosphère malsaine de l'album.
Des marteaux nazis qui marchent au pas, un rat mort et des vers qui grouillent, des enfants transformés en viande hachée... Autant d'images fortes qui sont venus illustrer la musique du Floyd.
 
La marche militaire des marteaux
 
Et quelle musique !
Leurs chansons n'ont jamais été aussi habitées que sur cet album.
Même si, rétrospectivement, lorsqu'on connait l'histoire du groupe, on sait que c'est un peu le début de la fin pour Pink Floyd, l'égo de Roger Waters devenant de plus en plus pesante et toxique.
Il n'empêche que tout le groupe arrive à apporter à cette histoire son lot d'émotion que ce soit dans le chant (interprété corps et âme) que dans la musique (l'atmosphère pesante des synthés, les fills de batterie qui font monter la tension, les guitares qui semblent hurler). "In The Flesh", "Mother", "Goodbye Blue Sky", "Another Brick in The Wall", "Hey You", "Confortably Numb"... Que de chansons puissantes sur un seul album !
 
Pink Floyd en studio
 
Et puis, "The Wall" est associé à un autre évènement qui aura marqué la fin des années 80 : la chute du mur de Berlin. Au point qu'à l'époque, je me posais la question de savoir si l'album n'avait pas une double lecture politique.
En 1990, quelques mois seulement après la chute du mur, Roger Waters créera l'évènement en venant à Berlin jouer "The Wall" lors d'un concert géant avec des invités prestigieux afin de brouiller un peu plus les pistes et de définitivement ancrer l'album dans l'Histoire.





10 oct. 2022

Kasabian, Weezer, Archive et Pink FLoyd lâchent du gros son

... Amoureux des multipistes, vous êtes gâtés...

Kasabian - The Alchemist's Euphoria

Voilà un album qu'on n'attendait pas !
Séparé depuis 2 ans de son chanteur Tom Meighan suite à des problèmes de violences conjugales, et alors que le compositeur du groupe Serge Pizzorno avait sorti récemment un album solo, on pensait l'aventure de Kasabian définitivement terminée. Mais finalement Pizzorno a, semble-t-il, pris son courage à deux mains pour relancer la machine.

Et le désormais chanteur du groupe à temps complet a mis le paquet comme pour montrer que Kasabian était toujours bien vivant : l'album est un florilège de morceaux de bravoure pop psyché mâtinées d'électro bâties pour remuer les foules en concert à l'image de "SCRIPTVRE" et "ALYGATYR". Même si les effets sont parfois poussés à l'excès, " The Alchemist's Euphoria" reste tout à fait dans la veine de ce que pouvait nous offrir Kasabian ces dernières années et quelques chansons plus calmes comme "CHEMICALS" ou "T.U.E" arrivent à tirer leur épingle du jeu.


Archive - "Call to Arms & Angels"

Le groupe anglais Archive aux bientôt trente ans de carrière a sorti au printemps son 12ème album "Call to Arms & Angels". Un double album de 17 titres et plus de 100 mn, il fallait un peu de temps pour le chroniquer ici !
Et inutile d'y aller par quatre chemins, l'album, long et donc difficile à apprécier au premier abord, est un petit chef d’œuvre !
 
Adeptes d'un rock progressif avec de grosses influences électro, Archive n'a jamais autant mérité d'être comparé, dans sa démarche artistique, à Pink Floyd. L'album prend en effet son temps et se permet même plusieurs morceaux d'une dizaine de minutes articulés autour de multiples variations comme "Daytime Coma" ou "The Crown".
Le tout est entrecoupé de titres parfois rock, parfois très mélancoliques sur la base de piano-voix electro qui rappelleront un peu Billie Eilish.
Malgré sa longueur, on se laisse peu à peu emporter par le formidable travail sur les chœurs et les voix, les arrangements et les panoramiques soignés où chaque instrument trouve sa place.

"Surrounded by ghosts", "Mr Daisy", "Fear there and everywhere" (petit clin d’œil aux Beatles pour le titre ??), "Shouting within", "Enemy", "All that i have", "Frying paint", "Everything's alright", "Gold"... la liste des bons morceaux est longue (et même pas exhaustive).


Weezer - SZNZ: Autumn

Cette année, tel un Vivaldi de la musique pop, le groupe Weezer s'est donné comme objectif de sortir un EP pour chaque saison de l'année.
Après "Spring" au printemps et "Summer" cet été, voici donc "SZNZ (prononcer "Seasons") : Autumn".
 
Ici pas de mélancolie automnale : au long de ces 7 titres, Weezer nous ramène au bon vieux son pop-rock des années 90 toutes guitares dehors. Avec son sens mélodique imparable, "Autumn" nous offre une bouffée d'air fun fort appréciable en ce moment à travers des titres comme "What happens after you", "Should she stay or should she go" et "Run Raven Run".
 
 

Pink Floyd - Animals (Remix 2018)

Inutile de présenter en détails "Animals", album concept de Pink Floyd sorti en 1977, composé en majorité par Roger Waters et qui présente une ambiance torturée que l'on retrouvera 2 ans plus tard poussée à son paroxysme dans "The Wall".
Après 4 ans d'imbroglios entre les différents membres du groupe, le remix 2018 de l'album est enfin là. C'est l'occasion de se replonger dans "Dogs" et "Pigs", deux titres incontournables de la discographie du Floyd.
 
Dans ce "Remix 2018", n'attendez pas de versions alternatives ou des arrangements supplémentaires : ce sont les mêmes morceaux mais les pistes ont bénéficié d'un petit toilettage, les panoramiques sont un peu différentes et l'équilibre du volume entre les instruments est parfois légèrement modifié.
Bref, si vous ne connaissez pas cet album, vous pouvez le découvrir avec ce très beau remix car l’œuvre initiale n'est en rien altérée.
Et si vous le connaissez par cœur alors vous prendrez plaisir à l'écouter différemment et peut-être à découvrir une piste qui était jusqu'alors cachée dans le mix et qui vous aura échappé.
 

 

 

 

 

 

5 sept. 2022

Une rentrée détendue avec Tchotchke, Hooveriii, Twen et Alt-J


Tchotchke :
Tchotchke

Le trio féminin américain
Tchotchke est un groupe pop comme on les aime, à la fois fun et intéressant. Et quand on sait que leur premier album est produit par les deux trublions de The Lemon Twigs on comprend mieux pourquoi.

On y retrouve en effet leur univers riche et délirant où
guitares ("Ronnie"), piano, synthés, cordes et cuivres ("What Should I Do?") sont au service d'une atmosphère pop légère flirtant parfois, grâce au chant notamment, avec celle des comédies musicales ("Come on, Sean").

 

Hooveriii : A Round of Applause

La musique du groupe américain Hooveriii est peut-être la meilleure définition du rock psychédélique.
Leur nouvel album "A Round of Applause" regorge à la fois d'arrangements purement rock rétro (voir rock un peu sale avec ces quelques petits larsens qui trainent) et de celui du rock progressif à savoir des riffs répétés en boucle et de longs passages instrumentaux.
Les rythmes soutenus, les guitares saturées et les wah-wah, les nombreux fills de batterie ("
Twisted Vile") nous ramènent aussi bien à King Crimson qu'à king Gizzard & The Lizard Wizard dans une bonne humeur musicale réjouissante ("My Directive").

 

Alt-J : The Dream

10 ans après leur premier (et indispensable !) album "An Awesome Wave", les anglais de Alt-J reviennent avec "The Dream".
Et c'est toujours un petit bonheur de retrouver leur style inimitable mélangeant des influences folk et rock indie.
Les multiples cassures rythmiques sont toujours de la partie (notamment pour faire place pendant quelques secondes à de magnifiques harmonies vocales) et les nombreux changements de thèmes au sein d'un même morceau sont la marque de fabrique du groupe tout comme la voix aiguë et nasillarde du chanteur.
Petits riffs de guitare, chœurs, basse font des merveilles comme sur "Philadelphia" et "Losing my Mind".




Twen : One Stop Shop

Originaire de Nashville, Twen prouve que autoproduction peut rimer avec succès et qualité.
Leur album "One Stop Shop" est en effet entièrement écrit, enregistré, produit et commercialisé par le groupe.

Subtil mélange d'indie rock et de pop, on navigue entre les années 1990 et 2020, entre entrain et nostalgie, à travers l'interprétation très britpop de la chanteuse.
"One Stop Shop", "Automotion", "Fortune500" et "Bore U" font partie de ces chansons qu'on peut écouter en boucle sans aucune lassitude.


 

24 août 2022

Les disques qui m'ont marqué #4 Noir Désir : Tostaky


Lorsque Noir Désir monopolise les radios en 1989 avec leur premier succès, "Aux Sombres Héros de l'Amer", on est une poignée dans la bande de potes de ma petite ville de province à s'intéresser à leur album "Veuillez rendre l'âme (à qui elle appartient)" et à découvrir que l'univers du groupe ne se cantonne pas à de la folk française avec de jolis calembours. Bien au contraire : ambiance sombre, musique rock, cet album est un petit chef d’œuvre qui aura bouleversé la chanson française en général avec ses textes poétiques.

"Veuillez rendre l'âme" reste associé pour moi à ces soirées au lycée à s'émerveiller devant les paroles des chansons et notamment celles des "écorchés" ("White Light White Heat !!") et à un week-end où on a écouté en boucle cet album avec mon pote Vincent (tu me manques vieux frère).


En 1992, Noir Désir aura frappé encore plus fort avec leur album "Tostaky". Si les textes sont toujours aussi poétiques, un discours socialement plus engagé s'est glissé dans leur poésie abstraite : "Here it comes slowly" traite de la montée de l'extrême droite, "Ici Paris" est un subtil constat de la déshumanisation du système capitaliste, et "Tostaky (Le continent)" percute avec son idéal révolutionnaire.

Mais c'est surtout musicalement que la mue du groupe est la plus marquante. Fini le style un peu balbutiant des premiers albums, le son est beaucoup plus homogène et maîtrisé. Il est surtout plus brut, plus rock, basé sur les riffs électriques de Serge Teyssot-Gay. Couplé au chant habité de Bertrand Cantat, les morceaux débordent d'énergie, de rage et d'émotion.


"Ici Paris", "Oublié", "Alice", "Tostaky", "One Trip One Noise", "Marlène", "Lolita nie en bloc"... on connaissait quasiment
l'album par cœur du début à la fin.

Mais plus qu'un simple défouloir, l'album nous offrait une prise de conscience du malaise du monde moderne et de la difficulté d'y trouver sa place...
Tostaky était un album rassembleur, reflet de son époque, un album qui nous réunissait tous derrière ses textes et son énergie et les premières notes de chaque chanson étaient un appel à communier, un véritable acte militant.


 



28 juil. 2022

Le retour de Porridge Radio et de JB Dunckel, ainsi que de belles voix françaises avec Ibeyi et Marie-Flore

 ... quelques douceurs pour l'été...

JB Dunckel - "Carbon"

Quand un ancien membre du duo Air sort un album, c'est toujours un petit évènement.
Et les fans du groupe français seront comblés avec ce nouveau disque de JB Dunckel dont les sonorités ne sont pas sans rappeler celles de Air.
Synthés, morceaux planants, la ressemblance est encore plus flagrante sur les quelques morceaux chantés où les effets sur les voix sont très caractéristiques.
Calme et apaisant, le disque prend vraiment son envol sur le génial "Dare" et "Sex Ufo".


 

Porridge Radio - "Waterslide, Divin Board, Ladder to the Sky"

A peine deux ans après "Every bad", le groupe britannique Porridge Radio revient avec un nouvel album, toujours amené par l'excellente Dana Margolin (au chant, à la guitare et à l'écriture).
Le son est brut, vintage, et les arrangements minimalistes (guitare, basse, batterie, chant et clavier) donnent une impression très appropriée (pour leur style pop-rock) d'enregistrement en live.
Dana Margolin est très inspirée et nous entraîne à travers son chant émouvant, souvent à bout de souffle, dans des compositions où la répétition des mots et des riffs fait monter les morceaux en intensité comme sur "Birthday Party" et le magnifique morceau final "Waterslide, Divin Board, Ladder to the Sky".


 

Ibeyi - "Spell 31"

5 ans après "Ash", les jumelles franco-cubaines Ibeyi sont de retour avec "Spell 31".
On y retrouve ce qui fait l'originalité du groupe, ce mélange de modernité et de tradition.
Modernité dans les sons, basses, beats et synthés, et tradition dans les (superbes) arrangements vocaux, chant et chœurs et dans l'ambiance presque tribale de certains morceaux.
Un album beau et enivrant, articulé autour du rythme et de la voix... mais terriblement court (10 titres pour juste 25 minutes !).



Marie-Flore - "Je sais pas si ça va"

A un peu plus de 30 ans, la chanteuse traîne toujours sa mélancolie et son pessimisme qui font aussi tout son charme.
Habituée à une variété française électro-épurée, la chanteuse s'offre une petite incursion disco sur son single "Mal barré" (tendance actuellement). Un essai très réussi même si elle excelle dans un registre plus intime.
La plupart des morceaux sont d'ailleurs construits autour d'une première partie chantée sans section rythmique et une deuxième plus relevée. Efficace même si cela crée un petit sentiment de répétition le long de l'album.
Quelques vraies réussites s'en dégagent comme "Je sais qu'il est tard" (et sa parfaite accroche introductive), "Je me connais" (et ses beaux arrangements aériens) et "Bientôt".








19 juin 2022

The Smile, Arcade Fire, Fontaines D.C., Moderat : 4 albums, 4 coups de cœur !

... Ca va être difficile de faire mieux le mois prochain ...

Arcade Fire - "WE"

Retour en grâce pour le groupe canadien Arcade Fire, 5 ans après "Everything Now" qui avait divisé les fans et la presse. Leur 6ème album est un album ambitieux où se mêlent rock et électro. On y retrouve avec plaisir la voix de Win Butler qui sait toujours aussi bien faire monter en intensité ses morceaux aidé en cela par la voix très complémentaire de Régine Chassagne, et des fins de morceaux épique. C'est souvent entraînant, on pourrait même dire complètement "feel good" par moment.
L'album est annoncé par le groupe comme étant divisé en 2 parties ("I"-isolement/ "We"-unité). La première, plus électro, sombre et épurée, est la bonne surprise du disque avec notamment "Age of Anxiety II (Rabbit Hole)" et sa fin percutante emmenée par Régine Chassagne.
La deuxième partie est plus classique, plus dans le style du groupe, mais tout aussi réussi (comme "The Lightning").



The Smile - "A Light for Attracting Attention"
 
Depuis le temps qu'on nous l'annonce, voici enfin l'album du super groupe constitué du batteur de jazz Tom Skinner d'une part, et de Thom Yorke et Jonny Greenwood de Radiohead d'autre part.
Produit par Nigel Godrich, on comprend au bout de quelques minutes d'écoute qu'on va être en terrain connu : ça ne s'appelle pas "Radiohead" mais ça y ressemble furieusement.
Sons de synthés, riff de guitares époustouflants, rythmiques dingues à la batterie,
chant de Thom Yorke, l'album est musicalement bluffant et novateur. On sent à chaque titre que le groupe est parti à la recherche du son, de l'ambiance potentiellement jamais entendus.
La voix de Thom Yorke a rarement été aussi claire, aigüe et assurée et ses voix doublées sont toujours à la fois sublimes et étranges (quelle beauté sur "Speech Bubbles").
Un album à écouter donc, même si il n'y a pas vraiment de chansons faciles à part le rock et plus abordable "We Don't Know What Tomorrow Brings" qui mettra tous les fans d'accord.



Fontaines D.C. - "Skinty Fia"

Moins de deux ans après "A Hero's Death", le groupe irlandais Fontaine D.C. sort son troisième album "Skinty Fia" (la "Damnation du Cerf" en français).
Catalogué groupe de punk, l'adjectif peut paraître réducteur car, même si  leur musique donne la part belle aux guitares et à la batterie, même si les chansons tournent autour de quelques accords, les nombreuses idées d'arrangements subtils (tels que chœurs sur le morceau introductif "In ár gCroíthe go deo" et sur "Nabokov") amènent le disque bien plus loin qu'une simple rébellion rock.
Et si la voix grave du chanteur "Grian Chatten" peut paraître monotone, elle porte toujours à propos l'émotion des textes et des morceaux.
Pour toutes ces raisons et aussi pour les nombreux tubes qui le jalonnent ("Roman Holiday", "Jackie Down The Line"), on ne s'ennuie pas une seconde au cours de cet album qui se termine en apothéose avec les titres "I Love You" et "Nabokov".



Moderat - "MORE D4TA"
 
Constitué de deux groupes de musiques électroniques allemands (Modeselektor et Apparat), le groupe Moderat fête ses 20 ans d'existence avec ce 4ème album, "MORE D4TA".
Toute la beauté de cet album réside dans son ambiance électro dark moderne et le premier morceau "FAST LAND" en donne parfaitement le ton avec cette musique qui pourrait servir de générique pour une série SF de Netflix.
Chansons et morceaux musicaux alternent autour de synthés et d'arpeggiators aux sons étranges et captivants.
La voix du chanteur, dont le timbre n'est pas sans rappeler celui du (regretté) groupe "Ghinzu", fait des merveilles, en particulier sur "UNDO REDO".




13 juin 2022

Le nouvel album de Pluto Intelligence Agency est sorti !

Le groupe Pluto Intelligence Agency vient de sortir son 7ème album, la bande originale du film "And Then, I Disappear".

 

Il y a 11 ans, l'univers musical du groupe accompagnait déjà le premier film de Kris Bousgournis, "One Last Summer With You", qui relatait les agissements du grand Gourou à Ibiza à la fin des années 70.


Aujourd'hui, Pluto Intelligence Agency a mis en musique la suite de ce film intitulée "And Then, I Disappear".

Au programme du long métrage, la suite des aventures du Gourou : poursuites infernales, dangers mystérieux, réalité alternative, technologie secrète intégrée aux bornes d'arcade et, au final, un procès à rebondissements.

Ces évènements se déroulant au début des années 80, c'est tout naturellement que synthés et machines vintages sont à l'honneur dans la bande son.


A découvrir d'urgence sur toutes les plate-formes de streaming : Amazon, Youtube, Spotify, Apple Music, TikTok... et sur Bandcamp :


 




 

 

 

22 mai 2022

Wet Leg, Ceramic Animals et High Pulp : un vent de renouveau

... et un revenant...

Ceramic Animals - "Sweet Unknown"
 
C'est quoi ?
"Sweet unknown" est le quatrième album du groupe américain Ceramic Animals.

On aime :
De la musique pop-rock décontractée bâtie autour de ses guitares électriques.
Des arrangements et des effets un peu rétro.
La sensation de spontanéité sans filtre dans leurs compositions qui leur permet de varier les ambiances (pop, rock, country, soul...).
Le groove de la fin de "I Love a Stranger".
Un album feel good avec des mélodies simples à reprendre en chœur ("Valerie", "Forever Song" ...).
Le doux "Sweet Unknown" qui rappelle les débuts de Coldplay.
Le soul et funky "I Don't Wanna Wait"

On aime moins :
Des mélodies un peu trop faciles parfois ("Valerie").
 

 
Wet Leg - "Wet Leg"
 
C'est quoi ?
Wet Leg est un jeune groupe de rock britannique composé de deux musiciennes originaires de l'île de Wight.
 
On aime :
Du rock frais et entraînant.
Le mélange de voix chantées-parlées, essence même de l'album.
Un élan d'énergie contagieux.
Les accords étranges du refrain de "I Don't Wanna Go Out".
Les chœurs de copains pas toujours justes de "Supermaket".
Le cri primal sur la fin de "Ur Mum".
Les déjà classiques "Chaise Longue" et "Wet dream".

On aime moins :
Il manque un petit morceau pour respirer, toute cette énergie c'est plus de mon âge.
 


Cascadeur - "Revenant"
 
C'est quoi ?
Le chanteur français (et masqué) Cascadeur est de retour ! Après deux albums entièrement en anglais, le bien nommé "Revenant" se risque dans la langue de Molière.
 
On aime :
Retrouver Cascadeur, sa voix hyper aiguë et ses arrangements aériens de piano, synthés, cordes et thérémine.
Un univers mélancolique et onirique.
"La Promesse" et son refrain sifflé à la Morricone.
"Young" et ses choeurs d'enfants.
Le duo "Wanted" et son riff de guitare.

On aime moins :
Des textes en français un peu kitsch et parfois trop naïfs ("Rapaces"...).
 


High Pulp - "Pursuits of Ends"
 
High Pulp est un groupe de Jazz expérimental américain. "Pursuits of Ends" est leur deuxième album.

On aime :
Une dominance jazz (saxo, claviers, percus) mais avec des touches de post rock et d'électro.
Des percussions incroyables !
Des morceaux endiablés techniquement bluffant.
Le psychédélique "Window to a Shimmering World".
La basse groovy de "Chemical X".
 

 

6 mai 2022

Les disques qui m'ont marqué #3 The Doors : "The Doors"

 

 
Une amie m'a dit un jour : "Il y a les musiques qu'on n'aime pas, les musiques qu'on aime et les musiques dans lesquelles on se sent bien. Et dans la musique des Doors, je me sens bien."
 
Pas faux.
 
Les Doors ont un univers musical, souvent planant, aux sonorités douces, et la voix suave de Jim Morrison, mélange de sensualité et de mystère, accentue cette sensation de cocon sonore.
 
Même si j'avais dû entendre quelques chansons d'eux avant, j'ai véritablement découvert le groupe à la sortie du film "The Doors" d'Oliver Stone en 1991. J'avais alors 16 ans et, quand on est ado, l'histoire de Jim Morrison, où se mêlent poésie, provocation, concerts interrompus par la police, rock, drogues, et mort autant mystérieuse que prématurée, fascine forcément.
 
 
Le film, avec Val Kilmer en Jim Morrison

 
Le premier album que j'ai acheté des Doors a été "Strange Days" (leur deuxième LP) et c'est sans aucun doute mon préféré. Mais celui qui m'a le plus marqué est leur premier album (sobrement intitulé "The Doors") tout simplement pour les souvenirs qui y sont associés.
 
C'était en effet l'album qu'on écoutait le plus à l'internat du lycée (pendant mes études post-bac, un internat sans surveillant où notre chambre est rapidement devenu le lieu où il fallait aller pour écouter de la musique).
 
"Break On Through (To The Other Side)" et "Light My Fire" faisaient l'unanimité parmi tous les copains de chambrée mais il y avait deux morceaux en particulier qu'on adorait passer.
 
Lorsque l'humeur était festive (très souvent en fait), on mettait "Alabama Song (Wisky Bar)" et on se lançait dans une interprétation à la fois vocale (les paroles sont on ne peut plus simples à comprendre même avec un niveau d'anglais ras des pâquerettes comme le nôtre) et chorégraphique puisque sur les refrains tout le monde tournoyait bras dessus bras dessous dans la pièce.
 
Avec cette image, je suis sûr que vous avez deviné quelle est la deuxième chanson
 
Et lorsque l'humeur était plus à l'introspection, c'est "The End" qui avait nos faveurs. Un long voyage conduit par une musique hypnotique et des paroles à la fois mystérieuses et explicites où l'esprit semble se perdre et se faufiler silencieusement comme le serpent de la chanson ("Ride The Snake...").
 
C'est surtout ça un album qui marque, un vecteur d'émotions, un évocateur de souvenirs...
 

 


12 avr. 2022

Beach House, Alex Cameron, The Divine Comedy... de la pop dans tous ses états

... c'est tout ce qu'on aime...
 

Beach House - Once Twice Melody

C'est quoi ?
Il s'agit du 8ème album de Beach House, groupe américain de Dream Pop (en gros de l'électro pop cool et un peu planante).

On aime :
Le mélange de synthés au sons vintages et d'instruments acoustiques.
Le chant doux et mélodique.
Un régal d'arrangements à écouter au casque.
"Runaway", "Masquerade" et le super final "Modern Love Stories".

On aime moins :
Style un peu répétitif sur la longueur de l'album qui est, en plus, un double album de 80 minutes !
A écouter en plusieurs fois pour mieux apprécier.



The Divine Comedy - Charmed Life

C'est quoi ?
Pour fêter ses 30 ans de carrière, Neil Hannon sort un best of de son groupe The Divine Comedy.

On aime :
Tout simplement écouter The Divine Comedy qu'on adore !
C'est pop, c'est symphonique, c'est classe et limite kitsch, c'est The Divine Comedy.
La voix de crooner de Neil Hannon.
Que des classiques !
L'orchestration exclusivement à cordes de "Our mutual friend", la production de Nigle Godrich sur "The Perfect Love Song", les paroles à la fois tendres et ironiques de "A Lady of a Certain Age".



Alex Cameron - Oxy Music

C'est quoi ?
Le quatrième album solo du chanteur pop australien Alex Cameron.

On aime :
Un sens mélodique imparable.
Des arrangements qui tournent autour de la guitare rythmique et des choeurs.
C'est pop et léger.
"Sara Jo".
Les deux derniers morceaux de l'album ("Cancel Culture" et "Oxy Music"), des featurings un peu fous qui terminent l'album en beauté.



The Weeknd - Dawn FM

C'est quoi ?
Deux ans après "After Hours", le chanteur canadien The Weeknd revient avec un 5ème album taillé pour le succès.

On aime :
Le concept de l'album : le programme musical d'une radio FM entrecoupé de jingles.
C'est excellemment produit.
De la musique avec des sonorités de synthés typiques années 80.
Plein de tubes accrocheurs.
Les interventions de Jim Carrey (animateur de la radio) et notamment la chanson qui conclue l'album "Phantom Regret by Jim".

On aime moins :
Des thèmes assez classiques.
"A tale by Quincy", un concept déjà vu ("Giorgio by Moroder" de Daft
Punk par exemple) et vraiment trop court. 



1 avr. 2022

The Divine Show

 The Divine Comedy était en concert au grand Rex le 29 mars: l’occasion de retrouvailles émouvantes et enjouées avec le public Parisien, qui lui est acquit depuis des années, voire des décennies. Entouré par une formation restreinte (drums, basse/contrebasse, piano/claviers, guitare électrique/acoustique/banjo et orgue/accordéon (quel brillant musicien !)) mais particulièrement efficace, Neil Hannon a de nouveau montré toute l’étendue de son talent de leader, de musicien, de chauffeur de salle et surtout de chanteur. Après les vaches maigres des scènes et concerts des années 2020 et 2021, quel bol d’air !!! Quelques couacs (paroles oubliées, sono difficile (…le grand Rex), un ou deux solos de guitares un peu à côté) mais beaucoup de plaisir, comme témoigné par une partie du public qui est venu s’agglutiner au pied de la scène rapidement.

Cette tournée (« Charmed Life ») s’inscrivant dans la foulée de la sortie d’un best-of (fort logiquement, après 30 ans de carrière), le concert a fait le tour de la discographie du groupe en reprenant les plus belles (ou au moins les plus gros succès) chansons du chanteur irlandais avec romantisme (Lady of A Certain Age, Mutual friend, Absent Friends) et avec panache, entrain et énergie positive (Generation Sex, National Express) ou tout en même temps avec le (classique) final (Tonight We Fly) superbement interprété - et repris à l’unisson par les presque 3000 personnes du grand Rex - avec une réelle émotion sur scène comme dans la salle…


Ce que j’aime plus encore que la justesse et la chaleur qui se dégage de leurs interprétations LIVE (ça sonne comme dans le disque, mais en mieux et sous nos yeux) c’est ce mélange incroyable, chez Neil Hannon, de coolitude/classe british (.. sourire amusé et mots d’humour (ou d’humeur) en Français dans le texte, costard cravate et enchaînant les verres (Bloody Mary, GinTonic..)) et de professionnalisme lyrique quand il joue: ce type chante toujours parfaitement juste et avec tout ce qu’il faut pour faire vibrer la salle. C’est suffisamment rare pour être noté et ça fait mouche à chaque coup. Le public a vieilli en même temps que lui (qui semble très bien préservé) et la moyenne d’âge tourne autour de 55ans (no comment) mais il faut s’y faire (heureusement pour moi, je suis encore -un peu- en dessous). Comme disait Damien, croisé au grand Rex ce soir-là, certains artistes ont, volontairement ou non, attiré à eux un public d’une génération plus récente, mais ça n’est pas vraiment le cas avec The Divine Comedy: d’ici quelques (dizaines d’) années, sa musique mourra avec nous, c'est encore plus romantique.

En attendant, Neil Hannon revient dans un format spécial en septembre, à la cité de la musique, pour jouer tous ses albums deux par deux : https://thedivinecomedy.com/news/cite-de-la-musique-2022

Etienne