13 oct. 2021

Balthazar ou l'art de se sublimer

... et d'autres très bons albums encore ce mois-ci...


Balthazar - Sand Castle Tapes

Avec "Sand Castle Tapes", Balthazar revisite leur album "Sand" sorti en tout début d'année. Les dandys belges se sont en effet enfermés le temps d'un week-end dans un château près de Bruxelles pour le rejouer en condition de live.

Et le résultat est tout simplement époustouflant !

De monture plus acoustiques, les morceaux gagnent en authenticité en s'appuyant principalement sur piano, guitares, une section de cuivres (magique, clin d'oeil aux incursions solo de Maarten Devoldere avec Warhaus) et 3 choristes féminins (splendides). Les titres sont entrecoupés de conversations et de jams qui n'est pas sans rappeler l'ambiance de l'album Get Back des Beatles (dont une version anniversaire sort justement cette semaine).

Avec ce "live", le groupe réussit à sublimer un album en en gommant tous les petits défauts.


 

 

Sufjan Stevens and Angelo De Augustine - A Beginner's Mind

Les deux artistes de pop indé américaines se sont unis pour un projet en commun assez atypique : s'enfermer dans un chalet, regarder des films aux genres très variés (on y retrouve pêle-mêle Hellraiser, Mad Max, Les Ailes Du Désir, Point Break, The Thing..) et composer des chansons inspirées par ces œuvres cinématographiques.

Le résultat est un bel album folk 70's épuré où les voix des 2 chanteurs s'associent à merveille. L'atmosphère un peu éthérée de l'album est typique des créations précédentes de Sufjan Stevens comme l'inoubliable "Carrie And Lowell".

 


 

Low - Hey What

Le groupe américain de rock indé Low (près de 30 d'ans d'existence) vient de sortir son 13ème album, "Hey What".

Ce disque de slow rock psychédélique n'est pas toujours facile d'accès et l'auditeur devra prendre son temps pour apprécier ses arrangements fouillés et ses superbes harmonies vocales. On pourra regretter l'abus de certains effets sonores (et notamment la saturation, très présente) que feront vite oublier certains morceaux très floydiens comme "I can wait" ou "The price you pay".


 

 

Adrien Gallo - Là Où Les Saules Ne Pleurent Pas

En parallèle de la carrière pop-rock des BB Brunes, Adrien Gallo sort son deuxième album solo "Là Où Les Saules Ne Pleurent Pas".

Les influences flirtent ici beaucoup plus avec la variété française des années 70, école Christophe, Gainsbourg et Françoise Hardy.

Piano, guitare, quelques touches d'instruments à cordes, des paroles mélancoliques sur des chansons douces où on reconnaît parfaitement la patte du musicien comme sur "Ils Solitude".

C'est simple mais le charme opère.


 


Mc Solaar - Prose Combat

Au bout de 21 ans d'imbroglio judiciaire, le rappeur Mc Solaar ressort enfin ses premiers albums parmi lesquels "Prose Combat".

3 ans après son premier album qui l'avait fait connaître au grand public avec ses tubes "Bouge de là" et (le magnifique) "Caroline", "Prose combat" avait enfoncé le clou.

Plus engagé, plus produit (avec le futurs "Cassius" aux manettes), l'album avait fait l'unanimité lors de sortie en 1994 et avait mis la barre très haute notamment avec "Nouveau Western" et son sample de Gainsbourg (encore lui).

 



 

 

2 oct. 2021

Angus & Julia Stone et Kings Of Convenience, embellie pop-folk

un mois complètement folk...


Angus & Julia Stone – Life Is Strange

Ah quel plaisir de découvrir pendant l’été qu’un nouvel album de Angus & Julia Stone vient de sortir !

Et, cerise sur le gâteau, il s’agit de la bande originale du troisième épisode de "Life Is Strange", une excellente série de jeux vidéos narratifs.

Le duo australien prend à ce titre la suite de Syd Matters dont la musique avait su parfaitement accompagner l’ambiance délicieusement mélancolique du premier jeu.

On retrouve dans ce nouvel album tout ce qu’on aime chez Angus & Julia : de belles ballades folk, très mélodiques, des guitares électriques qui créent une atmosphère un peu planante, et surtout les voix des deux interprètes qui, sans être véritablement bouleversantes individuellement, font des merveilles lorsqu’elles sont combinées ensemble.

Encore une réussite pour le groupe !



Kings Of Convenience – Peace Or Love

On reste dans la musique pop-folk avec "Peace Or Love" de Kings Of Convenience. Les deux norvégiens qui se cachent derrière ce groupe sont souvent comparés à Simon & Garkunkel et pour cause : chansons douces et mélancoliques, basées sur des guitares acoustiques, et voix en harmonie… tous les ingrédients du légendaire duo américain sont là.

L’album, s’il n’est donc pas révolutionnaire, propose par contre une qualité d’interprétation impeccable où guitares et voix s’entremêlent dans des arrangements épurés.




Billie Eilish – Happier Than Ever

Le dernier album de Billie Eilish, "Happier Than Ever", ayant été une nouvelle fois encensé par les critiques, je me risque, une nouvelle fois, à l’écouter pour me faire mon opinion, et, une nouvelle fois, je suis bien obligé de l’admettre, c’est vraiment bien !

Mais qu’est-ce qui fait au fond que ça fonctionne ?

La voix peut-être, vecteur d’émotions, toujours la même, plaintive et susurrée.

Les arrangements c’est sûr, minimalistes, quelques sonorités de synthés parfaitement choisies, une guitare électrique, ponctués par des beats et une basse qui apportent ampleur et modernité.

Sa démarche artistique, c’est certain. Alors qu’elle était très attendue, Billie Eilish a pris le risque de rester fidèle à son univers sombre, plaçant même les chansons les plus commerciales au fin fond de son album de 16 titres.


Baptiste W. Hamon & Barbagallo – Barbaghamon

Quand deux artistes français talentueux s’associent pour un unique album, ça attire forcément l’attention !

Baptiste W. Hamon, chanteur de folk française et Barbagello, auteur de plusieurs albums de pop française mais aussi, excusez du peu, batteur de Tame Impala, viennent de sortir un maxi EP de 7 titres, "Barbaghamon".

Autour d’orchestrations acoustiques et des mélodies pop, assez singulières parfois, un mélange vocal qui fait un peu penser aux derniers albums des Innocents.

A écouter par curiosité.


Mike Oldfield - Tubular Bells

Le flashback du mois c'est l'album mythique de Mike Oldfield, Tubular Bells, succès énormissime à sa sortie en 1973.

Il faut dire que le disque est très novateur pour l'époque : du rock progressif entièrement musical, expérimental, à la limite de la musique classique, joué essentiellement par Mike Oldfield lui-même sur des instruments très variés allant de la guitare espagnole au piano bastringue en passant par les fameuses cloches tubulaires et les timbales.

Tous les thèmes musicaux s'enchainent avec fluidité le long de deux morceaux de 25 minutes chacun.

Près de 30 ans plus tard, il faut arriver à se projeter dans cette époque pour saisir véritablement toute l'innovation et le génie de cette œuvre qui pourra paraître juste un peu étrange et bizarre pour les nouveaux auditeurs.

Reste le thème d'ouverture au piano de cet album qui a su traverser les époques grâce à son utilisation dans le film "L'exorciste".