21 août 2023

M83, Half Moon Run, RVG : 3 groupes, 3 ambiances

M83 - "Fantasy"

Bientôt 25 ans de carrière pour le groupe français M83 derrière lequel se cache principalement Anthony Gonzales. Ce 9ème album, sobrement appelé "Fantasy" arrive peu de temps après la réédition du mythique "Hurry Up, We're Dreamin" qui avait cartonné en 2011 en récoltant des disques d'or un peu partout dans le monde...

... Et notamment au Royaume-Uni où nous avons eu la chance de les voir en live, dans la célèbre Roundhouse à Londres, en juin dernier ! Un concert qui a malheureusement souffert de gros problèmes de réglages de son pendant une bonne partie du show avec des instruments saturés à la limite du supportable.

Mais retour à l'album "Fantasy" donc.
Première constatation : M83 sait toujours faire du bon M83 et ça c'est cool. Appelez-ça Synth-pop ou Shoe-Gazing, en résumé synthés, musique électro et guitares se mélangent et font monter la sauce le long de morceaux en grande partie instrumentaux. 

Si le groupe fait bien le job, quelques titres viennent magnifier l'album comme "Oceans Niagara", qui lance véritablement la machine, l'aérien "Us And The Rest" et les doux "Radar, Far, Gone" et "Deceiver".





Half Moon Run - "Salt"

Le groupe canadien Half Moon Run fait partie de ces groupes qu'on aime bien suivre. Leurs disques sont toujours bien arrangés, avec un soin qui prouve tout le respect que les musiciens ont pour leurs fans.

Ce nouvel opus ne déroge pas à la règle et on retrouve le son qui les caractérise : cette atmosphère majoritairement acoustique où guitares et chant s'associent pour baigner l'auditeur dans une douce mélancolie.
Le travail sur les voix (effets, chœurs...) est un des points forts du groupe et encore une fois on se trouve bercés par de superbes mélodies comme sur "Everyone's Moving Out East" et "Heartbeat"...

Des morceaux aux fortes influences de Radiohead viennent souvent s'inviter sur leurs albums et, pour "Salt", c'est le morceau d'ouverture "You Can Let Go" et "9beat", qui portent énormément la patte du groupe de Thom Yorke (mais est-ce un mal ??). 
 

 

RVG - " Brain Worms"
 
Avec "Brain Worms", les australiens de RVG signent un album de rock brut. 
Des chansons courtes, un son incisif, des guitares électriques sans effets superflus, de petites touches de synthés... Rien de vraiment révolutionnaire s'il n'y avait les textes et l'interprétation de Romy Vager (qui donne le nom au groupe RVG, Romy Vager Group).
 
Après un calme morceau introductif, "Common Ground", un peu en trompe l’œil, l'album démarre avec "Midnight Sun" et s'enchaîne avec de belles ballades
"It's not easy", " You're The Reason", et des titres au tempo plus relevé ("Nothing Really Changes", "Brain Worms") dans un style rock 80's à la REM ou Siouxsie and The Banshees mais avec un chant aux accents post-punk.
 
"Squid" est le monument de cet album : un morceau qui monte tout doucement autour d'un riff hypnotique et des paroles étranges (la chanteuse se transformant en calmar) où le malaise règne. 
 

 


Michael Jackson - "Thriller (40)"

Si l'album "Thriller" sort à la fin de l'année 1982, c'est véritablement en 1983 (il y a 40 ans, d'où le titre de cette réédition) que le raz-de-marée Michael Jackson va déferler sur la planète avec les sorties des singles "Billie Jean", "Beat It" et "Thriller". A partir de ce moment, le monde de la musique change et il ne se passe plus une fête sans qu'une ou deux personnes essaient héroïquement de faire quelques pas de moonwalk ou de danser en groupe comme des zombies.
 
9 titres, 7 singles (étonnamment le premier single issu de l'album est le très classique duo avec Paul McCartney "The Girl is Mine"), 66 millions d'exemplaires vendus, et un mélange soul, funk, rock pop qui n'a pas pris une ride.
 
Mais tout l'intérêt des albums "anniversaire" réside, on le sait, dans les titres bonus et, à ce niveau, même s'il n'y a rien de véritablement inédit, on est plutôt gâtés : 10 titres travaillés pour l’album mais non retenus alors que certains sont plutôt de bonne facture, ce qui prouve non seulement la créativité du chanteur mais également sa recherche de perfection.
 
Mais c'est l'écoute des démos qui s'avère la plus intéressante : les versions enregistrées à la maison de "Billie Jean", "Beat It" ou "Wanna Be Startin' Somethin'" sont ainsi très proches, dans l'esprit en tout cas, du résultat final. Cela fait relativiser les propos récents de Quincy Jones qui revendique la paternité des idées d'arrangements.
Une réédition parfaite donc pour les fans et les curieux.