Bientôt 25 ans de carrière pour le groupe français M83 derrière
lequel se cache principalement Anthony Gonzales. Ce 9ème album,
sobrement appelé "Fantasy" arrive peu de temps après la réédition du
mythique "Hurry Up, We're Dreamin" qui avait cartonné en 2011 en
récoltant des disques d'or un peu partout dans le monde...
... Et notamment au Royaume-Uni où nous avons eu la chance de
les voir en live, dans la célèbre Roundhouse à Londres, en
juin dernier ! Un concert qui a malheureusement
souffert de gros problèmes de
réglages de son pendant une bonne partie du show avec des instruments saturés à la limite du supportable.
Mais retour à l'album "Fantasy" donc. Première constatation : M83 sait toujours faire du bon M83 et ça
c'est cool. Appelez-ça Synth-pop ou Shoe-Gazing, en résumé synthés,
musique électro et guitares se mélangent et font monter la sauce le
long de morceaux en grande partie instrumentaux.
Si le groupe fait bien le job, quelques titres viennent magnifier
l'album comme "Oceans Niagara", qui lance véritablement la machine,
l'aérien "Us And The Rest" et les doux "Radar, Far, Gone" et
"Deceiver".
Half Moon Run - "Salt"
Le groupe canadien Half Moon Run fait partie de ces groupes qu'on
aime bien suivre. Leurs disques sont toujours bien arrangés, avec un
soin qui prouve tout le respect que les musiciens ont pour leurs
fans.
Ce nouvel opus ne déroge pas à la règle et on retrouve le son qui
les caractérise : cette atmosphère majoritairement acoustique où
guitares et chant s'associent pour baigner l'auditeur dans une douce
mélancolie.
Le travail sur les voix (effets, chœurs...) est un des points forts
du groupe et encore une fois on se trouve bercés par de superbes
mélodies comme sur "Everyone's Moving Out East" et "Heartbeat"...
Des morceaux aux fortes influences de Radiohead viennent souvent
s'inviter sur leurs albums et, pour "Salt", c'est le morceau
d'ouverture "You Can Let Go" et "9beat", qui portent énormément la
patte du groupe de Thom Yorke (mais est-ce un mal ??).
RVG - " Brain Worms"
Avec "Brain Worms", les australiens de RVG signent un album de rock brut.
Des
chansons courtes, un son incisif, des guitares électriques sans effets
superflus, de petites touches de synthés... Rien de vraiment
révolutionnaire s'il n'y avait les textes et l'interprétation de Romy
Vager (qui donne le nom au groupe RVG, Romy Vager Group).
Après
un calme morceau introductif, "Common Ground", un peu en trompe l’œil,
l'album démarre avec "Midnight Sun" et s'enchaîne avec de belles
ballades
"It's not easy", " You're The Reason", et
des titres au tempo plus relevé ("Nothing Really Changes", "Brain
Worms") dans un style rock 80's à la REM ou Siouxsie and The Banshees
mais avec un chant aux accents post-punk.
"Squid"
est le monument de cet album : un morceau qui monte tout doucement
autour d'un riff hypnotique et des paroles étranges (la chanteuse se
transformant en calmar) où le malaise règne.
Michael Jackson - "Thriller (40)"
Si
l'album "Thriller" sort à la fin de l'année 1982, c'est véritablement
en 1983 (il y a 40 ans, d'où le titre de cette réédition) que le
raz-de-marée Michael Jackson va déferler sur la planète avec les sorties
des singles "Billie Jean", "Beat It" et "Thriller". A partir de ce
moment, le monde de la musique change et il ne se passe plus une fête
sans qu'une ou deux personnes essaient héroïquement de faire quelques
pas de moonwalk ou de danser en groupe comme des zombies.
9
titres, 7 singles (étonnamment le premier single issu de l'album est le
très classique duo avec Paul McCartney "The Girl is Mine"), 66 millions
d'exemplaires vendus, et un mélange soul, funk, rock pop qui n'a pas
pris une ride.
Mais tout l'intérêt des albums "anniversaire"
réside, on le sait, dans les titres bonus et, à ce niveau, même s'il n'y
a rien de véritablement inédit, on est plutôt gâtés : 10 titres
travaillés pour l’album mais non retenus alors que certains sont plutôt
de bonne facture, ce qui prouve non seulement la créativité du chanteur
mais également sa recherche de perfection.
Mais c'est l'écoute des démos
qui s'avère la plus intéressante : les versions enregistrées à la
maison de "Billie Jean", "Beat It" ou "Wanna Be Startin' Somethin'" sont
ainsi très proches, dans l'esprit en tout cas, du résultat final. Cela
fait relativiser les propos récents de Quincy Jones qui revendique la
paternité des idées d'arrangements.
Une réédition parfaite donc pour les fans et les curieux.