Le vendredi du Printemps de Bourges, depuis quelques années, c’est
la Happy Friday : toute une soirée de concerts de 20h00 à 3h00
du matin où une dizaine d’artistes se succèdent sur les 2 plus
grandes salles du festival, les spectateurs pouvant passer librement
de l’une à l’autre.
Le principe est
excellent sur le papier mais ce n’est pas toujours évident de
transiter d’une salle de 7000 places à une de 2000 ! Ca
bouchonne pas mal d’autant plus que le personnel du Printemps est
obligé de limiter l’accès à la salle la plus petite pour des
raisons de sécurité. Pour éviter sans doute les mouvements de
foule, la programmation entre les 2 salles est assez différente ce
soir : au Palais d’Auron les groupes sont plutôt catalogués
pop-chanson française alors qu’au W on fait dans le rock-électro.
On pourra regretter
aussi dans l’ensemble un manque d’attention du public : le
fait que les spectateurs puissent changer de salle à tout moment
fait qu’il y a beaucoup de mouvements et de bavardages qu’on
remarque énormément lors des morceaux les plus calmes.
Inuit
Inüit a la tache
compliquée d’entamer cette longue soirée mais pari réussi pour
le groupe qui capte le public du W avec leur rock indé à la fois
tribal (beaucoup de percussions) et sophistiqué (on pense à Vampire
Weekend ou Concrete Knives)
Suzane
Direction le Palais
d’Auron pour écouter Suzane. Seule sur scène avec son looper, la
jeune chanteuse donne dans la chanson française sur fond d’électro.
Pas le temps vraiment de se faire une opinion malheureusement car un
autre concert va commencer dans l’autre salle.
Jeanne Added
Retour au W pour le
véritable show de Jeanne Added. Avec une parfaite maîtrise du son
(pas évident dans cette salle immense), la chanteuse fait monter
petit à petit la tension dans chaque chanson aidée par une voix
parfaite de puissance et de justesse. Musicalement c’est parfait,
on est très proche des versions studios en terme d’arrangements
mais les morceaux s’agrémentent en plus de longues parties
instrumentales très électro.
Skip The Use
Désolé pour
Flavien Berger qui passait au Palais d’Auron en parallèle, on
reste au W pour écouter Skip The Use. Le groupe français, séparé
depuis 3 ans, s’est reformé juste avant le Printemps.
Premier bilan :
le leader du groupe Mat Bastard sait y faire pour mettre l’ambiance :
il fait chanter le public, le fait s’asseoir, le fait pogotter et
fait même jouer les 7000 spectateurs à « 1,2,3 soleil » !
Sorti de ça, musicalement, pas grand-chose à se mettre sous la
dent, les chansons s’enchaînent sans réel temps fort, peut-être
à cause d’un son un peu brouillon.
Clara Luciani
Direction le Palais
d’Auron pour la sensation pop française du moment, Clara Luciani.
La chanteuse ne sera pas aidé par le son de la salle, assez
médiocre, où les basses sont aux abonnées absentes et où sa voix
semble perdue dans le mix. Heureusement, ces titres plus intimistes
permettent d’apprécier à sa juste valeur sa voix et l’élégance
de ses compositions.
Cats on Trees
Argh, encore un
artiste raté en parallèle au W, et pas des moindres, Thérapie
Taxi. Dommage…
Mais le concert de
Cats on trees valait le coup. Monté sur une estrade circulaire, le
duo (lui à la batterie et elle aux claviers) font un show très pop,
léger et décontracté. Le groupe sait faire durer ses morceaux et
créer une complicité avec le public, c’est sympathique et
entraînant.
Ofenbach
Retour dans la
grande salle du W, pleine à craquer pour écouter et danser sur
Ofenbach. Le duo de DJ, perché en haut d’une petite tour montée
sur la scène, remixe des classiques du rock (Red Hot, Queen, Rage
Against The Machine…). Mais il sait aussi assurer le spectacle en
faisant intervenir en live chanteurs, batteurs et guitaristes.
Etonnant !