L'année 2019 commence fort avec
déjà de très bons albums...
A
commencer par "Fever" de Balthazar. Ah quel plaisir de
retrouver ce groupe belge qu'on croyait définitivement séparé, les
deux membres principaux, Maarten Devoldere et Jinte Deprez, ayant
sorti ces dernières années des albums solos remarqués. C'est sous
une formation un peu différente que Balthazar revient puisque la
violoniste-choriste-synthgirl, Patricia Vanneste, a quitté le
groupe. Le bassiste Simon Casier est toujours présent et c'est lui
qui est le plus en valeur sur cet album car la basse est largement
mise en avant sur chacune des chansons : souvent groovy, l'instrument
donne une couleur inédite à cet opus où on retrouve avec plaisir
les chants très complémentaires de Maarten Devoldere (grave et
trainant) et de Jinte Deprez (plus pop), des arrangements élégants
et toujours ce parfait sens mélodique.
O
est aussi de retour. O c'est Olivier Marguerit, musicien qui est
resté longtemps dans l'ombre en accompagnant des groupes comme Syd
Matters, et il vient de sortir son deuxième album solo "A terre
!" après le génialissime "Un torrent la boue" de
2016. L'album est déjà encensé par les critiques et à juste titre
car c'est un vrai régal : de la pop à l'état pur, très créatif,
avec des choeurs très touffus qui sont devenus une des marques de
fabrique du musicien. C'est en français et ça sonne ! Comme sur "Tu sais je ne sais plus" et sa fin venue de nulle part.
On
continue avec une réédition de la fin de l'année 2018 : "Electric
Ladyland" de Jimi Hendrix qui ressort en version 3 CD avec démos
et prises alternatives et, en prime, la pochette initialement
envisagée par le guitariste : une photo prise par Linda Eastman à
Central Park où Hendrix pose avec des enfants sur la statue de Alice
in Wonderland. On réécoute avec bonheur, en version remasterisée,
quelques-uns des meilleurs morceaux de Hendrix comme "Crosstown
Traffic", "All along the watchtower", "Voodoo
Child (Slight Return)" et "Burning of the Midnight Lamp".
Après
la Belgique, la France et les USA, on file en Angleterre pour le
dernier album de Toy "Hapy in the hollow". Rock sombre
agrémenté d'électronique et d'une petite touche de post-rock
psychédélique, le disque est un délice à écouter et à décortiquer.
On est souvent plus dans l'expérimentation sonore que dans la
recherche du hit mélodique (le chant est à cet effet très en
retrait) et le groupe baigne ses chansons dans une ambiance calme
mais ténébreuse comme sur le superbe "Warmth of the day".
On
termine la sélection du mois avec un extrait de Queen. Et oui
comment passer à côté après les récompenses reçues aux Oscar
par le biopic "Bohemian Rhapsody". Si le film a ses qualités
(les prestations scéniques) et ses défauts (des erreurs ou
raccourcis chronologiques), on en ressort en se disant que c'était
quand même un putain de groupe exceptionnel !