31 mai 2011

Mercury Rev au Bataclan, 25/05/11.



Suite à la réédition en édition limitée de leur chef d’œuvre de 1998 Deserter’s songs, Mercury Rev, groupe de Buffalo aux US, a eu la bonne et originale idée de faire une tournée et de jouer l’intégralité de cet album. Qu'écrire qui ne l'ait déjà été sur ce chef d'œuvre avéré de la fin du siècle dernier ? Tournant drastique et ô combien réussi de la bande de Jonathan Donahue, désigné notamment album de l'année par le NME en 1998.
Le concert se déroule donc au Bataclan, concert pas complet mais la salle est bien remplie,et il  faut également signaler que pour l’occasion tous les fauteuils sont restés installés, c’est la première fois que je vois la fosse « équipée » de ses confortables fauteuils.
La 1ere partie (je ne sais pas le nom, mais soporifique au possible) n’a pas retenue mon intention ni celle d’Etienne d’ailleurs (Faut dire que pendant leur set, on était au bar au fond de la salle en train de boire une bière (4 € le demi de bière, comme dit Etienne, c’est Rock’n Roll à ce prix la !)).

On part s’installer au balcon où il reste des places assises - beaucoup même -... La scène est joliment décorée par de très nombreuses diodes mimant de multiples bougies. Alors qu’ils ne sont désormais plus que trois, c’est 7 personnes que l’on voit arriver sur scène. Pas de surprise, les morceaux de l’album sont joués dans l’ordre, propres et carrés. Le chanteur/leader Jonathan Donahue ne change pas, il a toujours les mêmes mimiques sur scène (notamment comme si il était un chef d’orchestre), il boit toujours à la bouteille du vin rouge et "loves everyone here" avec un grand sourire... Le groupe a l’air content d’être là, ils sont souriants et prennent plaisir à jouer les morceaux de cet album qui a changé leur vie. Jonathan nous fait d’ailleurs un petit topo sur comment cet album a bouleversé leur existence, manifestement pas très drôle à cette époque là (1998). Bien qu’il chante avec une voix relativement aigüe, il nous parle avec une voix assez grave, comme quoi…

Les versions jouées sont assez proches des versions originales avec cependant je note, une guitare folk en plus de la guitare électrique qui ressort bien sur les morceaux. A signaler une version hallucinante de « Opus 40 » de plus de 8 min, bien plus longue que la version album car ici, elle se termine par 4 min inédites et formidables.

Il arrive que le son sature un peu sur quelques morceaux mais le concert est tout de même très agréable et coule tout seul : tout le monde est heureux devant ou sur la scène. Une fois que les 11 morceaux de l’album sont tous joués, le groupe sort de scène avant un rappel de 4 chansons commençant par une reprise de « Solsbury Hill », un des tubes de Peter Gabriel. Reprise plus rock que l’originale mais sympa à écouter. Le concert se termine par « Senses on Fire », seul single tiré de leur dernier album sorti en 2008.

Setlist :
1. Holes
3. Endlessly
5. Opus 40
12.  Solsbury Hill 
(Peter Gabriel cover)
13.  Car Wash Hair
            15. Senses on Fire

Damien / mai 2011

playlist de mai (Etienne)

Salut les banjos

J’inaugure cette semaine notre hyper rubrique de la playlist, encore nommée kestecoutelà? ou dansmesoreillesamoa. Facile à faire et facile à lire, ça donne toujours des idées à nos (trop) nombreux lecteurs du blog :-), mais surtout à nous même...

Ma setlist du moment est donc :

#1 Sufjan Stevens : I want to be well
Un titre explosé, fusant de partout, fourré de changements de tempo, d’instruments acoustiques et électroniques: un exercice de style volontaire (et réussi) du jeune prodige Américain un peu barré, provenant de son dernier LP, the age of ADZ; la barre était haut placée, et pourtant les 6 minutes passent très vite, avec une intro à la Flaming lips (quelle jolie petite flute) un pont (vers 2min 40) acoustique et vocal de toute beauté (Bjork ou es tu ?) et une outro qui rappelle les heures écoutables de Yes, avec une explosion sonore agrémentée de chœurs féminins du plus bel effet. Bref, un titre qui décoiffe, à écouter avec attention.

#2 Arcade Fire : Ready to start
Bon, on l’a déjà entendue 100 fois, mais moi je l’écoute encore et toujours. Subtil mélange entre rock et pop, voici une petite perle qui peut supporter d’être passée en boucle avec le plaisir de découvrir ou d’apprécier chaque partie : ligne de basse, guitare sale, petit synthé pétillant, etc. Honneur à la fin du titre avec sa basse tremolo et sa montée de batterie simple mais efficace. Ready to start (again)?

#3 Phœnix : Lasso
Je serrai (surement) pas le seul à dire tout le bien qu’on peut penser du dernier opus du groupe français le plus connu à New York, Londres ou Rome (un titre porte le nom de la ville Italienne d’ailleurs). Je ne comprends pas pourquoi Phœnix ne marche pas sur le sol national, et je m’en fous. Un peu dommage pour eux mais bon… Lasso est à l’image de ce LP de qualité : propre, concis, musical et original. Un mélange subtil entre Air et Radiohead si on rentre pas dans les détails, qui rappelle aussi The Strokes ou Bloc Party. Sauf que les arpèges et les claviers de Lasso sont largement au dessus de tout ça réuni (au moins pour cette fois).

#4 Mercury Rev : First time mother’s Joy
C’est surement l’effet “concert d’un groupe pas écouté depuis 10 ans” qui a joué. La semaine dernière, Damien et moi avons été écouter Mercury Rev ré-interpréter leur meilleur disque (diront la plupart d’entre nous), Deserter's Songs, au Bataclan (bientôt un compte rendu…). J’ai, en conséquence, replongé un peu dans les titres, récents ou pas, du groupe de poprock de Buffalo et je me suis rappelé combien j’avais aimé « first time mother’s joy », suivi du mini titre « Down poured the heavens » du LP The secret Migration, sorti, sans grand fracas, en 2005. C’est tout doux et touchant, et 6 ans après : j’aime toujours autant…

#5 Iron Butterfly : Butterfly Bleu
Oula, ce titre a facile plus de 35 ans. Mais bon, moi je l’écoute toujours pour la qualité de production, le gras des guitares et sa structure risquée. Iron Butterfly, groupe de dark rock avant l’heure, fut surtout connu pour son hard rock froid et psychédélique (In a Gadda Da Vidda , in the garden of eden…) essentiellement soutenu par le terrible organiste fondateur du groupe Doug Ingle, qui n’avait pas oublié d’écouter l’intégrale de Bach avant de venir au studio. En 1970, Iron Butterlfy oublie un peu le rock psyché pour faire du rock pur et dur : l'album Metamorphosis contient 9 titres pas tous de très bonne qualité mais tout à fait écoutables, et « Butterfly Bleu » clôt le disque avec ses… 14 minutes. Tout y est : riffs, double-solo de guitare, grosse batterie et superbes breaks. Mais qui s’en souvient encore ?


Etienne / mai 2011

28 mai 2011

MGMT - Art is everywhere

Louise est fière de vous présenter: MGMT, Art is everywhere, dans son émission préférée Yo Gabba Gabba.

http://www.youtube.com/watch?v=CJmtFaIDQDo

http://yogabbagabba.com/#/mgmt

'Listening and dancing to music is AWESOME!'

Chris / mai 2011

23 mai 2011

Explosions in the sky @ Roundhouse, Camden, 19 mai 2011

J’avais découvert ce groupe en 2004 ou 2005, suite à un fabuleux concert au feu Northsix de Brooklyn. Un de mes meilleurs concerts, envoûtant et planant de A à Z, avec sa dose de frustration, car nous avions du partir avant la fin pour attraper notre dernier train pour Princeton.

Le rendez vous était pris pour la sortie de leur nouvel album, Take care, take care, take care (formule qui revient le plus souvent dans leur newsletter, d’ailleurs). L’album est sorti le 26 avril 2011, et est accompagné d’une tournée en Europe et aux US.

Camden's Roundhouse
Un petit hommage à la salle tout d’abord : la fabuleuse Roundhouse de Camden. Située à deux pas du Camden lock, cette salle est comme son nom l’indique entièrement circulaire. Construite au 19e siècle, elle servait d’atelier circulaire pour locomotives, jusqu’à que les locomotives ne deviennent trop grosses pour y tenir. La salle a été réhabilitée après la seconde guère mondiale en centre d’arts et de spectacles et a vu défiler les Doors, les Rolling Stones, Pink Floyd, David Bowie, The Clash et j’en passe. La configuration de la salle permet au public d’entourer le groupe à 180°. Cela lui donne un charme fou, une ambiance très chaleureuse, et un statut de salle mythique.

Revenons à Explosions in the Sky : Le style de musique est fidèle au groupe : du post rock instrumental. Mais contrairement à l’excellent The earth is not a cold dead place (2003), les morceaux du nouvel album se perdent dans un empilement de saturations bruyantes, qui n’ont ni la finesse de leur premiers albums, ni la toute puissance d’un Mogwai pour transporter leur public.

Almost backstage - Explosions in the sky, 19 mai 2011
On reste donc un peu sur sa faim, on vibre quand les vieux morceaux sont joués, et on est à peine déçu quand le groupe part la guitare entre les jambes sans faire de rappel. Une nouvelle date est prévue à la Brixton O2 Academy après l’été, mais ce sera sans moi.

Take care,
Chris, 23 mai 2011

20 mai 2011

Kyle Eastwood a Montparnasse...

Dans le cadre du Festival de Jazz de St Germain-des-Prés, nous avons été écouter le jeune Kyle Eastwood et son groupe (que des petits jeunes) composé à l’occasion d’un batteur, d’un pianiste, d’un trompette, et d’un saxo, Eastwood – le fils de Clint si vous ne saviez pas – assurant la basse à merveille, soit avec une contrebasse, soit avec une basse électrique… Le style est percutant, rythmé et … assez classique. Du jazz orchestral (même s’ils ne sont que 5 sur scène…) de grande qualité, qui swing, rebondi et fait taper du pied. Une mention spéciale au trompettiste et au saxophone, tout deux excellents de virtuosité et de précision. Les parties de piano, plus en soutient, parfois en solo, sont sympas, mais légèrement plus en retrait que les cuivres, qui dirigent presque toujours le thème des compositions. Le pianiste joue également sur un Rhodes, ce qui accentue le côté « années 60s » de certains titres, et en fermant les yeux , on se croirait dans « Bullit » avec Steve Mac Queen en train de foncer à travers San Francisco… très agréable ! Le batteur quant à lui est une brute de jazz qui doit jouer du rock en cachette car il tape fort, voire très fort, avec une brillante technique. 



Kyle Eastwood est un bassiste précis et talentueux, sans aucun doute. J’étais curieux de savoir quelle place la basse allait jouer dans leurs titres, au vu du nom du groupe (Kyle Eastwood Band), et, ô surprise, la plupart des titres tourne véritablement autour des parties de basse, principal squelette de ses compositions. Son style, à la basse électrique, rappelle sans aucun doute celui de la vague des bassistes ultra-techniques de la fin des années 70/ début des années 80, Jaco Pastorius en tête. Le style est même très proche de celui du maitre quand Eastwood empoigne l’une de ses basses (laides !! :-) ) fretless et se lance notamment dans une longue intro aux harmoniques… Certaines parties de basses vont directement dans le funk ou dans le slap, ce qui peut surprendre dans une formation qui joue du jazz somme toute relativement classique, lorgnant un peu vers du bon rythm & blues des années 60.  Quand il empoigne la contrebasse, le style est plus classique, mais toujours excellent, et très musical. C’est donc un plaisir à écouter car c’est au final facilement accessible (aux non-bassistes). Le groupe a joué presque tous les titres du dernier album Songs from The Château (que je recommande), et la qualité est franchement au rendez vous avec un jazz aérien mais tonique, et porté sur la mélodie (écoutez "Marciac"), qui fait passer certains titres pour de véritables chansons plutôt que des structures jazz plus classiques ou chacun y va de son chorus et lâche le thème en moins de 10 secondes... Certains titres tirent franchement vers de la musique plus minimaliste voire "musique de film", comme l’excellent "Tonic" ou le superbe "Andalucia" aux accents lointains et aux accords arabisants. Ce dernier titre rappelle légèrement le superbe travail du trio de Tord Gustavsen lors de leur album "The Ground" sorti en 2005, aux influences Keith Jarrett évidentes.



Kyle Eastwood a fini le concert avec le titre énergique "Café Calypso" qui fait la part belle aux cuivres, et ce titre clôture parfaitement cette soirée rythmique: toute la salle était débout !…

Le disque « Songs from The Château » est sorti depuis avril 2011 : je vous le recommande sans retenue !


Etienne mai 2011