11 déc. 2023

Nos meilleurs albums pop-rock de 2023

Le mois de décembre est bien entamé et, comme chaque année, c'est le bon moment pour dresser un bilan des albums qui sont sortis du lot en 2023 :

The Lemon Twigs - "Everything Harmony"

Sur ce nouvel album, les petits frères géniaux de The Lemon Twigs ont décidé de mettre en avant les harmonies vocales des années 60.
Plus posé, plus acoustique, on pense immanquablement à Simon & Garfunkel ou aux Beach Boys quand on écoute "Corner Of My Eye" ou "Everyday Is The Worst Day Of My Life". Beau et original.


Zaho de Sagazan - "La Symphonie Des Eclairs"

Elle a été la coqueluche des médias en France. Et c'est mérité. Alliant des textes forts et des arrangements pop-électro très originaux dans l'univers musical hexagonal, Zaho de Sagazan a tout pour s'imposer dans les années à venir comme tête de proue d'une scène française moderne et de qualité.


 

The Waeve - "The Waeve"

Quand le couple Graham Coxon (Blur) et Rose Elinor Dougall (The Pipettes) s'associent musicalement, cela donne un disque empreint d'un charme romantique et torturé.
Les voix se complètent et s'harmonisent dans une ambiance pop électro mélancolique et le saxophone de Graham vient donner de l'intensité à l'ensemble comme sur l'incontournable "Sleepwalking".




RVG - "Brain Worms"

Du rock brut 80's emporté par le chant post-punk de Romy Vager. Un recueil de chansons aux mélodies efficaces qui se paye le luxe de comporter une petit chef d’œuvre, l'étrange et malaisant "Squid".


 

Temples - "Exotico"

Plus subtil et équilibré, fusion entre psychédélisme 60's, sonorités contemporaines (avec notamment des riffs de basse bien présents) et quelques touches orientales, le groupe a su bien s'entourer pour produire leur nouvel album.
Temples revient à l'essentiel en améliorant encore la recette de son succès.


 

1 déc. 2023

Petits bonheurs acoustiques avec les derniers albums de Jonathan Wilson, The Coral et Sufjan Stevens

Jonathan Wilson - "Eat The Worm"

Cinq ans après son album "Rare Birds", une merveille de pop-folk psychédélique, et trois après Dixie Blur", qui nous avait un peu déçu, Jonathan Wilson est de retour cette année avec "Eat The Worm".
Après une mise en route plutôt folk avec de petites touches instrumentales un peu étranges, l'album prend véritablement son envol, de manière assez brutale d'ailleurs, à la fin de "Hollywood Vape". S'enchaînent ensuite "The Village Is Dead", le morceau le plus rock de l'album, et un intermède plus acoustique, "Wim Hof", où basse et guitare s'entremêlent. Le sommet arrive peu après avec "Charlie Parker", un titre où on sent l'influence de Roger Waters (dont Jonathan Wilson est le guitariste depuis plusieurs années) dans la mélodie et la structure.
Sans atteindre la perfection de "Rare Birds", "Eat The Worm" est donc une bonne surprise.


 

Sufjan Stevens - "Javelin"

Attention : pépite !
Sufjan Stevens nous a habitué depuis le début de sa carrière (en 2000, ça remonte) à nous offrir soit de très bons albums, soit des petits chefs d’œuvres ("Illinois", "Carrie & Lowell" pour ne citer qu'eux).
Le cru de cette année, "Javelin", pourrait bien basculer dans cette deuxième catégorie :
le musicien américain bâtit un univers mélancolique et acoustique (guitare, piano, cordes, et des chœurs aériens enveloppant) où sa voix susurrée apporte une douceur soyeuse incomparable.
Les chansons s'enchaînent dans la même ambiance apaisante ("Everything That Rises", "Will Anybody Ever Love Me?") pour le plus grand bonheur de la tête et des oreilles.


 

The Coral - "Sea Of Mirrors"

Guitare acoustique, violons, piano un peu bastringue... les arrangements du dernier album de The Coral ont indéniablement tout du western à la Sergio Leone (à l'image de "Wild Bird" et "North Wind").
Cet univers digne d'Ennio Morricone pourrait constituer à lui seul un argument de vente, mais ajoutez-y la patte du groupe avec ses mélodies très travaillées et cette voix tellement mélancolique et vous obtenez une nouvelle fois un album indispensable. Le groupe de Liverpool prouve une nouvelle fois à travers des chansons comme "Cycle Of The Seasons", "Sea Of Mirrors" ou le très joli "Child of The Moon" qu'il est toujours au top de sa créativité malgré ses bientôt 30 ans d'activité.


 

The Beatles - "1962-1966" et "1967-1970"

Dans la foulée de la sortie du dernier single des Beatles "Now And Then", le groupe en profite pour proposer une version augmentée de ses deux compilations "1962-1966" et "1967-1970" aussi appelées les albums rouge et bleu.
Version augmentée pour deux raisons :
D'abord l'ajout de 21 chansons par rapport à la liste originale dont cinq issues de l'album "Revolver", un de mes meilleurs albums du groupe qui avait été assez injustement oublié lors de l'édition de cette compilation géante en 1973.
Ces apports permettent de retrouver des titres comme "I Want You (She's So Heavy)", "Tomorrow Never Knows", "Here There And Everywhere" et "Hey Bulldog", des chansons qui, avec le temps, sont considérées comme parmi les meilleures des Fab Four.
On regrettera quand même que l'album "Beatles For Sale" ne soit pas plus représenté notamment avec des chansons comme "No Reply" ou "I'm A Loser" qui auraient amplement mérité leurs places plutôt que des titres plus dispensables comme la reprise de "Roll Over Beethoven" par exemple (mais sans doute choisie pour inclure une chanson supplémentaire interprétée par George Harrison).
Deuxième intérêt de cette réédition : toutes les chansons sont des remix récents en stéréo réalisés par Giles Martin. Ces dernières années, le producteur a retravaillé la majorité des chansons des Beatles de la période 1966-1970 mais on n'avait jamais pu entendre ce qu'il pouvait faire des chansons plus anciennes. C'est donc la compil rouge 1962-1966 qui s'avère la plus réjouissante. Des pistes dépoussiérées, une nouvelle balance stéréo avec basse et batterie plus présentes, les premiers tubes du groupe gagnent indéniablement en intensité comme "Twist and Shout" et "You Can't Do That". Seule "She Loves You", malheureusement, ne semble pas avoir pu bénéficier d'un bon toilettage (sans doute pour des raisons techniques) mais peu importe, on ne boudera pas son plaisir à réécouter toutes ces chansons dans de nouvelles conditions.