17 déc. 2020

Best albums pop rock 2020

 

Alors, est-ce qu’il y a quelque chose à sauver de cette triste année 2020 ?

Oui, un peu de musique ! Car de très bons albums sont sortis cette année. Et c’est sans parler des nombreuses chansons composées en cours d’année, alors que toutes les tournées étaient à l’arrêt, et qui sortiront en 2021 !


Voici donc mes 5 albums préférés de 2020. Généralement, il n’est pas évident pour moi de faire ressortir 5 artistes ou groupes au milieu d’une année de production musicale. Mais à année exceptionnelle, cru exceptionnel, ces 5 albums sont, pour moi, au dessus du lot sans conteste.


Declan McKenna – Zeros

De la pop comme on aime, finement ciselée et arrangée, de l’émotion et des structures musicales tout sauf banales.

 


The Flaming Lips – An American Head

Alors qu’on ne les attendait plus, les Flaming Lips ont signé cette année un magnifique album, délaissant en partie leur style très kitsch pour des chansons mélancoliques et émouvantes.


The Wants – Container

La new-wave 80’s a encore eu le vent en poupe cette année, on ne compte plus les artistes nouveaux ou confirmés qui se sont engouffrés dans la brèche. Celui-ci sort du lot avec son univers rock, sombre et angoissé de fin de civilisation.


 

The Lemon Twigs – Songs For The General Public

Un son très 70’s et des morceaux complètement fun et barrés tout en restant mélodiques. Les Lemon Twigs ont trouvé l’équilibre parfait.


 

Octave Noire – Monolithe

Octave Noire vient compléter cette sélection avec son album Monolithe qui sonne comme une bonne vieille BO de films français des années 70 façon François de Roubaix. Une ambiance renforcée par des paroles poétiques et décalées à la Gainsbourg.


Fast Friends – Domestic Eyes (ajout au 31/12/2021)

Découvert en début d'année 2021, cet album est une petite merveille de pop à fredonner bien au chaud chez soi en plein hiver. Les sonorités sont douces et les morceaux sont traversés par un saxo réverbéré et mélancolique. Un groupe à suivre !

 

8 déc. 2020

John Lennon is dead 40 years ago (8th december 1980)

Dans la soirée du 8 décembre 1980 - il y a donc 40 ans - John Winston Lennon (qui avait changé son nom en John Ono Lennon) était assassiné, devant sa résidence du Dakota Building à New York (également célèbre pour le "Rosemary's Baby" de Polanski...) par Mark David Chapman, qui avait fait le voyage en provenance d'Hawaï pour tuer son idole.




La disparation de Lennon suscita de nombreuses réactions chez les New-Yorkais (colère et tristesse) qui firent même un lieu de souvenir dans Central Park (de l'autre côté de la rue: "Strawberry Fields") mais également dans le monde entier, car au délà de sa superbe carrière solo (avec l'album "Imagine" notamment), Lennon representait toujours l'esprit des Beatles qui n'étaient séparés que depuis une dizaine d'années à l'époque. La mort de Lennon sonna donc le glas d'une reformation en bonne et due forme, George Harrisson (mort en 2001) ayant déclaré à l'époque que "tant que John était mort, il n'était pas question de reformer les Beatles". 

Comme beaucoup de musiciens et d'amateurs de pop finement ciselée et de rock vintage et subtil, les membres de Pluto Intelligence Agency aiment bien les Beatles (avant et après 1969...). Surtout Romain et Etienne, qui ont monté leur premier groupe (il y a ... longtemps) à cause de leurs gouts communs pour certains albums des 4 de Liverpool et d'un certain album appelé "Plastic Ono Band" sorti en 1970. Il y a quelques années (en fait très longtemps aussi) ils avaient écrit un morceau sur le dernier jour de Lennon, mais qui est resté dans les tiroirs sous la poussière jusqu'aux sessions de "Grow The Seeds / Burn the Trees" en 2016 ou Pluto Intelligence Agency a fini par enregistrer la version finale de ce morceau intitulé "the Mark David Legacy", à écouter ici:



[ Romain: voix et guitares
Etienne: guitares & claviers
Tom: basse et synthé
Chris: drums et percus ]



"Where are we going fellas? 

to the top Johnny!" 



so long John.
Pluto Intelligence Agency, 8 décembre 2020




12 nov. 2020

The Lemon Twigs toujours aussi géniaux

 Un automne atmosphérique…


The Lemon Twigs – Songs for the General Public

Après un album concept "Go to school" peut-être un peu trop barré, The Lemon Twigs reviennent un recueil plus classique de chansons. Même si le terme classique est peu approprié tellement leur nouvel opus ("Songs for The General Public") est encore une fois déjanté et excitant. Baignant toujours dans une atmosphère retro 70’s un peu similaire à celle de MGMT, on ne peut que crier au génie devant tant de créativité et d’originalité. Très mélodique et décontracté, un album qui redonne instantanément le sourire !



Nick Mason's Saucerful of Secrets - Live at the Roundhouse

Pari réussi pour Nick Mason qui parvient à s’approprier l’héritage de Pink Floyd sans marcher sur les terres de ses illustres comparses Roger Waters et David Gilmour.

Le batteur de Pink Floyd a en effet choisi de se risquer lui aussi à reprendre en concert les chansons du groupe mais en se focalisant sur la période pré-Dark Side Of The Moon qui a moins les faveurs de ses 2 collègues ce qui lui permet non seulement de moins souffrir de la comparaison mais en plus d’offrir aux fans le bonheur de redécouvrir en live des morceaux peu joués depuis de nombreuses années.

Et pourtant quelle période faste pour les Pink Floyd, marquée par l’influence de Syd Barrett qui avait donné le ton du groupe principalement sur leur tout premier album avant de sombrer complètement dans la folie.

Un album live qui a le mérite d’être très fidèle aux arrangements des originaux mais qui en plus leur redonne un bon coup de jeune à travers un son impeccable.



Sufjan Stevens – The Ascension

Le songwriter américain Sufjan Stevens vient de sortir un album en rupture avec son disque précédent, le bouleversant "Carrie & Lowell". Plus expérimental, plus électronique, "The Ascension" a un petit côté album solo de Thom Yorke en plus posé.

Le premier titre "Make Me an Offer I Cannot Refuse" est une pure merveille.



Woodkid – S16

Le français Woodkid revient 7 ans après avoir cartonné avec son premier album "The Golden Age". Retour au premier plan avec un album plus difficile d’accès : accords de piano, orchestres à cordes et voix grave semi-parlée plongent l’auditeur dans une atmosphère plus sombre mais toujours aussi élégante.



Working Men’s Club

Le groupe de Manchester Working Men’s Club vient de sortir son premier album éponyme acclamé par les critiques de chaque côté de la Manche. Ceux qui aiment le son typiquement new wave du début des années 80 seront ravis.


 

1 oct. 2020

Declan McKenna et The Flaming Lips au sommet

 Deux albums qui frappent fort...

 

Declan McKenna - Zeros

Le jeune britannique Declan McKenna revient avec un deuxième album "Zeros" diablement efficace. C’est de la pop c’est sûr mais quelle recherche dans les arrangements, les variations et les structures ! Au point qu’on ne sait parfois plus vraiment sur certains morceaux s’il y a des couplets ou des refrains. Le morceau "Be an Astronaut" est à découvrir d’urgence et l’album entier s’annonce d’ores et déjà comme l’un des meilleurs de l’année.


The Flaming Lips - An American Head

The Flaming Lips ont sorti un nouvel album. Ce n’est pas vraiment un évènement car le groupe américain sort très régulièrement de nouvelles productions et "An American Head" est déjà leur 16ème opus. Mais l’évènement c’est que cet album est vraiment excellent de bout en bout ! Plus pop, plus mélancolique, moins délirant mais toujours psychédélique, et soutenu par des choeurs (dont la voix féminine bienvenue de Kacey Musgraves) qui viennent trancher avec le chant enfantin de Wayne Coyne, "An American Head" regorge de petites pépites comme "Will youreturn/Will you come down".

 

The Hotrats - Turns On

Quand Gaz Coombes et Danny Goffey de Supergrass s’associent à Nigel Godrich pour reprendre leurs morceaux préférés cela donne le groupe The Hotrats. L’album qui en a découlé, "Turns On", fête ses 10 ans et pour l’occasion s’agrémente de morceaux bonus. Au programme du Bowie, des Beatles, du Velvet, du Pink Floyd, du Doors mais à la sauce Supergrass. Un vrai bonheur !


Aaron - Anatomy of Light

Aaron revient avec un nouvel album pop-électro, "Anatomy of Light", qui va surprendre les fans car une grande partie des chansons sont en français. Prise de risque importante mais payante car la sauce prend globalement bien sur ces paroles accompagnées d’une ambiance électro toujours aussi soignée. Cerise sur le gâteau, Jean-Claude Van Damme fait la guest star sur la vidéo du single "Ultrarêve" pour un résultat totalement culte.


  

Half Moon Run - The Covideos Sessions

Le groupe canadien Half Moon Run a gâté ses fans pendant le confinement en proposant sur YouTube, quasiment chaque semaine, une reprise d’un morceau de leur répertoire en enregistrement distanciel. Les canadiens ont eu la bonne idée de regrouper ces titres sur un nouvel album, le bien nommé "The Covideos Sessions", ce qui permet de profiter en qualité audio optimale des versions revisitées de leurs meilleures chansons comme le toujours aussi beau "Sun Leads Me On".


 

 


 

25 août 2020

Djo et Jeanne Added enchantent l'été

Le programme de la rentrée...

Jeanne Added – Air

Pendant l’été, Jeanne Added (dont on avait adoré les albums Be Sensational et Radiate) a fait la surprise de sortir un EP de 8 nouvelles chansons directement sur YouTube sous la forme d’un clip de 31 minutes où s’enchaînent les 8 titres. Double surprise car le premier titre est chanté en français. La chanteuse s’est entourée de quelques musiciens (dont le bassiste de jazz Sylvain Daniel ) pour un résultat plus minimaliste mais où règne toujours sa superbe voix sur un mélange acoustique et électro. La structure des morceaux fait la part belle aux parties instrumentales car, quasiment systématiquement, après quelques minutes de chant, chaque morceau se termine par un long instrumental permettant de mettre en valeur les arrangements et le jeu des musiciens.


Paul McCartney – Flaming Pie

23 ans après sa sortie, Paul McCartney nous gâte avec une version collector de "Flaming Pie", un de ses meilleurs albums en solo, le dernier enregistré avec sa femme Linda. En plus des versions remasterisées de petits chefs d’œuvres comme le très rock  "The World Tonight", le sublime "Somedays", "If you wanna" et le tout doux "Heaven on a sunday", dignes de la meilleure période des Beatles (l’album a été composé pendant qu’il supervisait l’édition des disques Anthology ce qui peut expliquer que certains morceaux comme Calico Skies ressemblent à des inédits de l’album blanc), on retrouve une tripotée de versions alternatives acoustiques (démos à domicile, versions studio RAW) et même quelques très bons inédits.

 


Djo – Twenty Twenty

On peut être une star de la télé et en plus être doué en musique. Joe Keery, alias Steve Harrington dans "Stranger Things", le prouve avec son premier album "Twenty Twenty" enregistré sous le pseudo de Djo. Il faut dire qu’avant de percer en tant qu’acteur, Joe Keery était (et est toujours d’ailleurs) guitariste d’un groupe de rock psychédélique (Post Animal). Pas étonnant donc, vu ces antécédents, que Twenty Twenty sonne comme du (bon) Tame Impala. Un album agréable avec plein de bonnes surprises comme "Personal lies", l'entêtant "Chateau" et "Roddy".

 

 

Kasabian – For Crying Out Loud

Alors que l’enregistrement d’un nouveau disque du groupe britannique était prévu au cours de l’année 2020, on a appris début juillet que le chanteur Tom Meighan se mettait à l’écart du groupe (temporairement ?) à cause de problèmes personnels (liés à des violences conjugales a priori).

On se consolera donc en écoutant leurs albums précédents dont le très réussi "For Crying Out Loud" où, passés les morceaux quelques fois presque un peu trop taillés pour faire des tubes, on retrouve le mélange de dynamisme et de finesse du groupe sur le joyeux "Good Fight", "Wasted", "The Party nevers ends" ou l'acoustique "All through the night".



Polo & Pan – Feel Good

On avait laissé le duo électro français Polo & Pan nous transporter dans leur "Canopée" en 2017 (tiré de leur album Caravelle qui a cartonné à l’international), ils reviennent en 2020 avec un EP, "Feel Good", qui fait du bien pendant l’été. On y retrouve leur mélange caractéristique de musiques latines et d’électronique.






 

 

23 juil. 2020

Qu’est-ce qu’on écoute pour les vacances ?

 ...Du très bon son avec The Wants et Biolay...

The Wants – Container

Gros coup de coeur de cette première moitié de l’année, l’album "Container" du groupe américain The Wants baigne dans une atmosphère évoquant une sorte de dystopie urbaine à la Blade Runner. La moitié des morceaux sont des instrumentaux (guitare, synthé, bruitages industriels). Les morceaux chantés, avec un ton et un phrasé très 80’s, sonnent clairement new-wave. A écouter en priorité : "Motor" dont le rythme semble vous entraîner dans une course urbaine endiablée.



Benjamin Biolay – Grand Prix

Benjamin Biolay revient dans l’actualité musicale (mais l’a t-il vraiment quitté avec 3 albums sortis ces 4 dernières années) avec un opus résolument plus rock amené par le très radiophonique "Comment est ta peine". On y retrouve ses textes imprégnés de la mélancolie du mâle mal aimé sur des rythmes plus relevés et des guitares plus électriques qu’à l’accoutumée. Apparemment à l’aise sous ses nouveaux atours, quelques morceaux sortent du lot comme "Visage pâle" et le très Strokes "Comme une voiture volée".




Angus & Julia Stone – Down the Way

Chaque été c’est la même histoire : un peu de soleil et des soirées qui s’allongent et il germe alors l’envie irrésistible de se poser à l’ombre et d’écouter tranquillement du Angus & Julia Stone. Cette année c’est leur deuxième album Down the Way, sorti en 2010, qui fera les frais de ce besoin irrationnel avec entre autres le mega cool "Yellow Brick Road".




Caleb Landry Jones – Mother Stone

L’acteur américain Caleb Landry Jones sort un premier album de rock psychédélique complètement barré. Oubliez les couplets, les refrains ou n’importe quelle structure d’ailleurs, ça part littéralement dans tous les sens ! Les morceaux s’enchaînent dans une ambiance folle et exubérante parfaitement maîtrisée mais aussi sombre, maladive et dérangeante portée par une instrumentation baroque de cuivres, de cordes et de piano. Un album qui mérite une écoute et une réécoute et qui promet un bel avenir à l’artiste.


4 juin 2020

Découvertes post-confinement

Le confinement est terminé, on peut sortir de notre zone de confort musicale rassurante pour découvrir de nouvelles musiques


Porridge Radio – Every bad

Le groupe britannique Porridge Radio a sorti un album qui a des petits airs de rock 90’s américain comme on aime. Toutes guitares dehors et servis par le chant puissant et habité de Dana Margolin, les 11 titres de l’album sont autant de moments forts. Dans le morceau introductif, "Born confused", la chanteuse scande en boucle "I’m bored to death, let’s argue" mais nous on ne s’ennuie pas une seconde !




James Righton – The performer

L’ancien membre du groupe anglais Klaxons se lance en solo avec un excellent premier album qui oscille entre pop efficace (à l’image de son single "The performer") et des morceaux plus 60’s psychédélique comme l’envoûtant "See the monster" qu’un Jacco Gardner n’aurait pas renié où cordes, choeurs, guitares acoustiques et effets vocaux viennent vous caresser les oreilles dans le sens du poil.




The Strokes – The new abnormal

Yes, les Strokes sont de retour ! Et quel retour ! Un retour aux sources avec leur inimitable son ! Le groupe amené par Julian Casablancas s’est fait attendre mais ça valait le coup car ils n’ont rien perdu de leur percussion. Retour aux guitares donc avec "Bad decisions" ou "Why are sundays so depressing", des purs Strokes... mais pas que car le "Brooklyn Bridge to chorus" est principalement basé sur un synthé très 80’s et que dire du très réussi " At the door" articulé quasiment exclusivement sur voix et synthé.




Yves Tumor – Heaven to a tortured mind

De son vrai nom Sean Bowie, le musicien américain frappe un grand coup avec un album électronique proche de l’expérimental. On est entre rock (avec sa voix à la Kravitz), soul, électronique, psychédélisme, R&B et des arrangements si riches qu’on a l’impression qu’aucun espace sonore n’est laissé libre. On passe par tous les avis en écoutant : génial, inécoutable, bluffant, racoleur, prenant… en tout cas c’est osé et vraiment barré !




Poni Hoax – Tropical Suite

Découverte de Poni Hoax complètement par hasard au court du confinement. On m’avait conseillé de regarder le documentaire Drunk in the house of lords qui suit le groupe lors de la sortie de leur album Images of Sigrid… Et franchement quelle claque ce film ! De studio en concerts, d’embrassades en engueulades, de bières cigarettes, le groupe se livre complètement sans filtre. Les personnalités de certains membres du groupe français sont si fortes qu’on a parfois l’impression de voir Spinal tap mais en vrai. Des concerts complètement hallucinés, des musiciens qui se bastonnent, des réflexions mystico-philsophiques… c’est passionnant du début à la fin. Mais surtout, si vous ne connaissez pas la musique du groupe, le documentaire vous permettra de la découvrir dans toute sa créativité et ses contradictions.
L'album "Tropical suite" contient quelques-unes de ces pépites comme "Everything is real"




Le film en question :





14 avr. 2020

Le monolithe d'Octave Noire et l'amour flou de Jonathan Wilson

Quelques albums écoutés juste avant le confinement (c’était, il semble, il y a une éternité) mais pas encore chroniqués.


Jonathan Wilson – Dixie Blur

Le précédent album de Jonathan Wilson, "Rare birds", sorti en 2018, fait partie des meilleurs albums de la décennie avec son univers psychédélique mélangeant pop, folk et world-music.
Avec "Dixie blur", le chanteur opère un retour aux sources : violons, guitares acoustiques, pedal steel guitar… l’ambiance est résolument country.
Passée la petite déception (oui un peu quand même), à la réécoute le disque s’avère être un petit bijou de folk mélancolique : de belles mélodies (magnifique "Just for love"), beaucoup de nostalgie (comme sur "69' Corvette"), d’émotion et de (fausse) simplicité ("Oh girl", sommet de l’album).



Bambara - Stray

Vous l’avez sans doute remarqué, depuis quelques mois le punk revient à la mode et on ne compte plus les albums qui sortent dans ce style chaque semaine.
Dans cette vague néo-punk, le groupe américain Bamabra se démarque avec un son particulier. Il y a d’abord ces instruments baignés d’échos et de reverb qui donnent aux guitares l’impression qu’elles sont jouées au loin. Ces choeurs féminins qui viennent compléter intelligemment le chant.
Et puis il y a cette voix, grave et puissante comme un Leonard Cohen qui chanterait du rock (un petit côté Warhaus aussi). Une ambiance sombre et un peu poisseuse s’installe. Sur la longueur de l’album, le tout est un peu répétitif mais, prise individuellement, chaque chanson produit son petit effet ("Stay cruel", génial, et le très rock "Serafina").



Octave Noire – Monolithe

Le gros gros coup de coeur de ce début d’année nous arrive de France avec Octave Noire.
Après le déjà très réussi album "Néon" et son tube "Un nouveau monde", le groupe français revient avec "Monolithe". Patrick Moriceau, qui se cache derrière ce pseudo, est un admirateur de François de Roubaix et ça se sent : pop symphonique, synthé vintage, musique qui semble sortie d’une bande originale d’un film français des années 70, l’album est assez cinématographique. Les paroles, minimalistes mais très malines, viennent soutenir cette ambiance comme sur "Los Angeles" et "Le soleil et les hommes".
Des collaborations viennent animer ponctuellement l’album : Dominique A sur le très réussi "J’ai choisi", Measparrow sur le bizarroïde "Parce que je suis" et le rappeur ARM sur "Monolithe humain", un morceau à part dans cet album de par sa modernité mais qui constitue un des moments forts du disque. L’album s’achève en beauté avec des morceaux de plus en plus étranges (Retiens cette image).
A découvrir d’urgence si vous ne connaissez pas !


29 mars 2020

Confinement : passer le temps et gérer le stress en musique

Peur, anxiété, crise d'angoisse... en ces temps incertains, la musique peut être une bonne solution pour non seulement occuper son temps mais surtout pour gérer le stress ambiant.

Un peu à la manière de la relaxation où les pensées sont concentrées sur la voix de celui qui mène la séance, la musique va permettre de focaliser ses pensées sur autre chose et vider son esprit.

Le principe de l'exercice est simple : on met le casque sur les oreilles, le son pas trop fort mais assez pour qu'on puisse bien distinguer tous les instruments, on s'allonge, on ferme les yeux puis on lance la musique.
Ensuite, on se concentre sur le spectre musical, les sons qui sont à gauche, à droite, au centre, ceux qui se déplacent éventuellement, le timbre des instruments, le rythme du batteur, la voix du chanteur...

Mettez la musique que vous aimez : des chansons entraînantes, des chansons calmes, des musiques de film... faîtes en fonction de ce dont vous avez besoin à ce moment là.

Si vous ne savez pas par où commencer, voici une petite sélection de chansons qui vous feront apprécier la stéréo de votre casque et devraient vous amener à vous détendre.

Björk : Joga



 Radiohead : Weird fishes



 Pink Floyd : Us and them


 Syd matters : Obstacles


 The Alans Parsons Project : The cask of Amontillado


Paul McCartney : Let 'Em in


John Lennon : Oh my love

 
Phoenix : Bankrupt!


Metronomy : The look



 

2 mars 2020

Un Tame Impala un peu pâle...

...des valeurs sûres et une belle découverte...

Tame Impala - The Slow Rush
 
C'était l'évènement musical annoncé de ce début d'année, teasé depuis plusieurs semaines, la sortie du dernier album de Tame Impala.
Il faut dire que le groupe australien, amené quasiment exclusivement par Kevin Parker, a frappé très fort en 2012 avec l'album très psyché 60's "Lonerism" puis le un peu plus électro "Currents" en 2015 propulsé par les tubes "Let it happen" et "The less I know the better".
"The slow rush" poursuit dans cette lancée mais sans véritable chanson accrocheuse au premier abord. Sur la forme, c'est irréprochable, chaque chanson a son lot de changements de rythme et d'arrangements denses et variés. Mais la forme a un peu tendance à prendre le pas sur le fond et, à de rares exceptions (comme sur "Posthumous Forgiveness"), les titres manquent de moments forts.
Un disque qui s'appréciera peut-être mieux avec le temps et après de nombreuses écoutes pour en découvrir les détails.



Buvette - 4EVER
 
La bonne surprise de ce début d'année ! Il ne faut pas se fier au nom du groupe car on n'est pas du tout dans le registre des chansons à boire !
L'album du chanteur suisse fait plutôt partie, pour simplifier, du mouvement synthé-pop 80's.
Rythmes saccadés, chant nonchalant en anglais, synthés psychédéliques, sonorités spatiales, l'ambiance de l'album est très "science-fiction" et s'écoute avec un réel plaisir. Un artiste à suivre ! Now or Never !




Noir Désir - Débranché
 
Pour ceux qui ont eu leur adolescence bercée dans les années 90 par les chansons de Noir Désir, le geste tragique de Bertrand Cantat a signé la fin d'une époque où rock, poésie et politique formaient un mélange parfait, la fin du meilleur groupe de rock français tout simplement.
En ce début d'année, Noir Désir revient sur la pointe des pieds avec un album "unplugged" tiré de deux prestations live, une enregistrée à Milan en 2002 pour la radio italienne, et l'autre, de qualité sonore plus médiocre, enregistrée à Buenos Aires en 1997 pour la télévision.
Des versions acoustiques, dépouillées, qui permettent surtout de savourer la voix magnifique de force et d'émotion de Bertrand Cantat à travers des classiques de Noir Désir dont certains sont pourtant très électriques à l'origine ("Un jour en France", "Fin de siècle", "L'homme pressé").
A noter les paroles revisitées pour l'occasion sur "L'homme pressé" remplacées à la fin par "Berlusconi" (on est en 2002) et la version des "Ecorchés" qui est très proche, dans l'esprit, de la version remixée par Sloy parue sur l'album "One trip one noise" de 1998.



Et enfin : c'est pour bientôt :

Le prochain album des Strokes sort le 10 avril : 



Et celui de Jonathan Wilson le 6 mars :

30 janv. 2020

Nick Cave et Billie Eilish : tristesse et désarroi

Qu'est-ce qu'on écoute en ce début d'année ?

Nick Cave and the bad seeds - Ghosteen

Un album (le 17ème de Nick Cave) qu'il faut forcément replacer dans son contexte : en juillet 2015 le fils de Nick Cave, qui n'a alors que 15 ans, fait une chute mortelle d'une falaise alors qu'il est sous LSD. "Ghosteen" est donc un album de deuil. Des accords de piano minimalistes, des choeurs aériens, de longs sons de synthés qui résonnent parfois comme un bourdon, du texte souvent parlé parfois chanté comme des mantras... l'ambiance est sobre et solennelle. Et c'est beau. C'est beau à en pleurer tout simplement.



Billie Eilish - When We All Fall Asleep, Where Do We Go?
 
J'avais écouté un peu, comme tout le monde, le single "Bad guy" et cette chanson électro avait attiré mon attention par sa fin assez étrange qui tranche avec une première partie très sympa mais assez classique finalement.
Et puis en fin d'année, l'album de Billie Eilish était désigné comme un des meilleurs de 2019 par plusieurs sites et magazines que je regarde régulièrement. Voilà de quoi attiser ma curiosité.
Bilan : et bah c'est vraiment bien ! Hormis "Bad guy", l'album est en fait très mélancolique et transpire le désarroi adolescent : chagrin d'amour, peurs contemporaines, suicide... Après Nick Cave, pas de quoi se remonter le moral donc !
Par contre au niveau production c'est un régal (à écouter au casque) ! Les chansons sont très dépouillées mais, régulièrement, surgissent pendant quelques secondes des choeurs, des basses, des synthés qui viennent et repartent comme des vagues pour revenir à l'essentiel : la voix émue, brisée, susurrée (et souvent avec de très bons effets) de Billie Eilish.


 


Supergrass - The strange ones (1994-2008)
 
Pour marquer les 25 ans de "I should coco", leur premier album, Supergrass sort un énorme coffret comprenant tous leurs albums studios, des versions live, des démos, des inédits... Bref, pour ceux qui aiment ce groupe (et nous on adore !!), et les autres, c'est l'extase et l'occasion de réécouter ces chefs d'oeuvre du rock que sont "Moving", "Grace", "Late in the day" et bien sûr "Alright".

Pour fêter leur retour (le groupe est reparti en tournée), Supergrass nous offre un morceau inédit avec cette reprise très réussie de "Next to you" de Police.


Tiens en 1995, il y a eu aussi l'excellent premier album de Garbage :


Et le non moins génial single "Glory box" de Portishead :


Et aussi Radiohead, Oasis, Alanis Morissette, Björk, Blur et même les Beatles... quelle putain d'année musicale !