En
parallèle d'une déjà très riche carrière en groupe, notamment avec The Last Shadows Puppets (ou son groupe de reprises monté avec Matthew Bellamy, le Dr. Pepper's Jaded Hearts Club Band), Miles Kane mène une prolifique discographie solo.
Après un album très soft en 2022, Miles Kane revient cette année au rock pur et dur. Le combo guitare basse batterie est à l'honneur et le début de l'album nous apporte son lot de moments héroïques comme "Never Taking Me Alive", que Kasabian n'aurait pas renié, ou "The Best Is Yet To Come", Supergrass comme jamais.
Une
entrée en fanfare donc et le reste de l'album continue ainsi au milieu
d'influences rétro 60's et 70's chères au chanteur britannique qui peut
en plus toujours compter sur son sens inné de la mélodie qui fait mouche.
The Waeve - "The Waeve"
Avant
d'être un duo, The Waeve est avant tout un couple. Graham Coxon (guitariste de Blur) et Rose Elinor Dougall (membre du groupe The
Pipettes) sont en effet ensemble à la ville (comme on dit).
Alors
qu'on aurait pu s'attendre à de la britpop simple et efficace, leur
projet musical s'avère beaucoup plus ambitieux et expérimental.
Sur
des parties calmes au piano où Dougall vient poser sa voix céleste,
dans des arrangements vocaux qui rappelleront Jeanne Added à certains,
viennent se greffer des parties plus rythmées de Coxon (le premier
morceau "Can I Call You" en est le parfait exemple) autour de riff de
guitare ou de basse presque psychédéliques ("Sleepwalking", "Drowning").
Le saxophone, assuré par Coxon en personne, est parfait, accompagnant
chaleureusement les moments doux et accentuant ceux plus tourmentés
("Kill Me Again").
Et que dire des voix si ce
n'est qu'elles font des merveilles par leur contraste, entre celle très
pure de la chanteuse et celle plus neutre et posée de son alter ego
("Over And Over").
Une alchimie qui donne au disque un charme romantique et torturé.
Etienne Daho - "Tirer La Nuit Sur Les Etoiles"
Inutile
de présenter Etienne Daho, le parrain de la French Pop, artiste à la
longévité et la régularité exceptionnelles puisque, depuis le début des
années 80, il sort un album tous les 4 ans environ.
Alors que dire de "Tirer sur les étoiles", son 12ème disque ? Et bien, c'est un très bon cru !
La
touche "Daho" est toujours intacte, réussissant toujours à faire sonner
la langue française comme peu savent le faire. Côté arrangements, les
influences des années 70 et de Gainsbourg sont bien là que ce soit dans
la mise en avant de la basse que dans les orchestrations pop.
Après
un premier morceau, "Tirer la nuit sur les étoiles", qui est presque le
titre le moins intéressant du disque malgré la présence de Vanessa
Paradis, dès le deuxième titre les excellents morceaux s'enchaînent le
long de mélodies très soignées alternant jolies ballades ("Boyfriend",
"Le Phare") et morceaux électro-pop (l'impeccable "Virus X", "Le Chant Des Idoles").
Yves Tumor - Praise A Lord Who Chews But Which Does Not Consume Or Simply, Hot Between Worlds
Yves Tumor est un artiste complètement inclassable et ce 5ème album ne va pas arranger les choses.
Dans un mixage particulièrement riche (sans être foutraque), Yves Tumor parsème ses morceaux de petites touches de rock, d'électro, de soul,
de punk, de trip-hop, de psychédélisme, de R'n B...
Bref, l'artiste est en pleine période de créativité intense et en totale liberté.
Les premiers morceaux baignent dans une ambiance électro-rock où les
guitares saturées sont très présentes ("God Is A Circle"), son chant rappelant parfois
le timbre vocal de Lenny Kravitz ("Meteora Blues").
Le très shoegaze "Heaven Surrounds Us Like A Hood" marque une transition
vers une deuxième partie d'album plus expérimentale mais toute aussi
intéressante avec des influences allant des Flaming Lips ("Purified By
The Fire") à The Weeknd