Quelques
albums écoutés juste avant le confinement (c’était, il semble,
il y a une éternité) mais pas encore chroniqués.
Jonathan
Wilson – Dixie Blur
Le
précédent album de Jonathan Wilson, "Rare birds", sorti en 2018, fait
partie des meilleurs albums de la décennie avec son univers
psychédélique mélangeant pop, folk et world-music.
Avec
"Dixie blur", le chanteur opère un retour aux
sources : violons, guitares acoustiques, pedal steel guitar…
l’ambiance est résolument country.
Passée
la petite déception (oui un peu quand même), à la réécoute le
disque s’avère être un petit bijou de folk mélancolique :
de belles mélodies (magnifique "Just for love"), beaucoup de nostalgie
(comme sur "69' Corvette"), d’émotion et de (fausse) simplicité ("Oh
girl", sommet de l’album).
Bambara
- Stray
Vous
l’avez sans doute remarqué, depuis quelques mois le punk revient à
la mode et on ne compte plus les albums qui sortent dans ce style
chaque semaine.
Dans cette vague néo-punk, le groupe américain
Bamabra se démarque avec un son particulier. Il y a d’abord ces
instruments baignés d’échos et de reverb qui donnent aux guitares
l’impression qu’elles sont jouées au loin. Ces choeurs féminins
qui viennent compléter intelligemment le chant.
Et puis il y a cette
voix, grave et puissante comme un Leonard Cohen qui chanterait du
rock (un petit côté Warhaus aussi). Une ambiance sombre et un peu
poisseuse s’installe. Sur la longueur de l’album, le tout est un
peu répétitif mais, prise individuellement, chaque chanson produit
son petit effet ("Stay cruel", génial, et le très rock "Serafina").
Octave
Noire – Monolithe
Le
gros gros coup de coeur de ce début d’année nous arrive de France
avec Octave Noire.
Après le déjà très réussi album "Néon" et son
tube "Un nouveau monde", le groupe français revient avec "Monolithe".
Patrick Moriceau, qui se cache derrière ce pseudo, est un admirateur
de François de Roubaix et ça se sent : pop symphonique, synthé
vintage, musique qui semble sortie d’une bande originale d’un film français
des années 70, l’album est assez cinématographique. Les paroles,
minimalistes mais très malines, viennent soutenir cette ambiance
comme sur "Los Angeles" et "Le soleil et les hommes".
Des
collaborations viennent animer ponctuellement l’album :
Dominique A sur le très réussi "J’ai choisi", Measparrow sur le
bizarroïde "Parce que je suis" et le rappeur ARM sur "Monolithe humain",
un morceau à part dans cet album de par sa modernité mais
qui constitue un des moments forts du disque. L’album s’achève en
beauté avec des morceaux de plus en plus étranges (Retiens cette
image).
A découvrir d’urgence si vous ne connaissez pas !