14 avr. 2020

Le monolithe d'Octave Noire et l'amour flou de Jonathan Wilson

Quelques albums écoutés juste avant le confinement (c’était, il semble, il y a une éternité) mais pas encore chroniqués.


Jonathan Wilson – Dixie Blur

Le précédent album de Jonathan Wilson, "Rare birds", sorti en 2018, fait partie des meilleurs albums de la décennie avec son univers psychédélique mélangeant pop, folk et world-music.
Avec "Dixie blur", le chanteur opère un retour aux sources : violons, guitares acoustiques, pedal steel guitar… l’ambiance est résolument country.
Passée la petite déception (oui un peu quand même), à la réécoute le disque s’avère être un petit bijou de folk mélancolique : de belles mélodies (magnifique "Just for love"), beaucoup de nostalgie (comme sur "69' Corvette"), d’émotion et de (fausse) simplicité ("Oh girl", sommet de l’album).



Bambara - Stray

Vous l’avez sans doute remarqué, depuis quelques mois le punk revient à la mode et on ne compte plus les albums qui sortent dans ce style chaque semaine.
Dans cette vague néo-punk, le groupe américain Bamabra se démarque avec un son particulier. Il y a d’abord ces instruments baignés d’échos et de reverb qui donnent aux guitares l’impression qu’elles sont jouées au loin. Ces choeurs féminins qui viennent compléter intelligemment le chant.
Et puis il y a cette voix, grave et puissante comme un Leonard Cohen qui chanterait du rock (un petit côté Warhaus aussi). Une ambiance sombre et un peu poisseuse s’installe. Sur la longueur de l’album, le tout est un peu répétitif mais, prise individuellement, chaque chanson produit son petit effet ("Stay cruel", génial, et le très rock "Serafina").



Octave Noire – Monolithe

Le gros gros coup de coeur de ce début d’année nous arrive de France avec Octave Noire.
Après le déjà très réussi album "Néon" et son tube "Un nouveau monde", le groupe français revient avec "Monolithe". Patrick Moriceau, qui se cache derrière ce pseudo, est un admirateur de François de Roubaix et ça se sent : pop symphonique, synthé vintage, musique qui semble sortie d’une bande originale d’un film français des années 70, l’album est assez cinématographique. Les paroles, minimalistes mais très malines, viennent soutenir cette ambiance comme sur "Los Angeles" et "Le soleil et les hommes".
Des collaborations viennent animer ponctuellement l’album : Dominique A sur le très réussi "J’ai choisi", Measparrow sur le bizarroïde "Parce que je suis" et le rappeur ARM sur "Monolithe humain", un morceau à part dans cet album de par sa modernité mais qui constitue un des moments forts du disque. L’album s’achève en beauté avec des morceaux de plus en plus étranges (Retiens cette image).
A découvrir d’urgence si vous ne connaissez pas !