30 déc. 2019

Meilleurs albums de 2019... et de la décennie

Ah, moi qui aime bien faire des petits classements, le passage à 2020 est l'occasion de faire un bilan de l'année... et de la décennie passée.
5...4..3...2...1 


Pour 2019, "Anima" de Thom Yorke surclasse tous les autres avec son superbe trip electro-pop mélancolique.



MNNQNS est la grosse révélation rock de l'année, un groupe à suivre.



"Raw Honey" de Drugdealer est sacré album de le plus cool et décalé de 2019


Pour la période 2010-2019, voici une liste de 10 albums qui auront marqué ma décennie : 

MGMT - My Little Dark Age (2018) : après 2 albums qui avaient un peu déçu, le duo américain revient au mieux de sa forme pour nous montrer qu'ils sont toujours aussi créatifs et délirants. Le résultat est un album parfait aux sonorités 80's. Mention spéciale pour "She works out too much" et "Little dark age".


Kasabian - Velociraptor (2011) : l'album qui m'aura fait découvrir ce groupe sur une succession de tubes, de l'utra-pop "Goodbye kiss" à l'électro "I hear voices".

The Do - Shake Shook Shaken (2014) : énorme coup de coeur que cet album quasiment exclusivement basé sur des synthés aux sons vintages. C'est parfois doux ("Trustful hands"), parfois pêchu ("Despair Hangover & Ecstasy"), parfois triste ("A mess like this") mais toujours réussi et original.


Balthazar - Thin Walls (2015) : un groupe découvert en live au Printemps de Bourges, une énorme claque sur scène avec ces incroyables harmonies vocales, la complémentarité des univers des 2 principaux chanteurs et des mélodies qui restent immédiatement en tête comme "Bunker".



Jonathan Wilson - Rare Birds (2018) : dans le top 3 des albums de la décennie, Rare Birds touche à beaucoup de styles : du psychédélisme ("Trafalgar Square"), de la world music ("Loving you"), de la pop ("There's a light"), de la ballade implacable ("Sunset Blvd" ou "Me"). Un grand moment musical !


Tame Impala - Lonerism (2012) : l'album qui a remis au goût du jour le son du rock psychédélique des années 60. C'est barré, plein de reverb et de sons astronomiques et le tout vous fait voyager dans le temps le long de "Elephant" ou "Feels like we only go backwards".



Metronomy - The Englis Riviera (2011) : album de la décennie sans conteste, je l'ai tellement écouté que j'ai usé mon CD et mes pistes mp3. De beaux arrangements pop-électro, une ambiance à la fois cool et mélancolique, et des tubes fantastiques comme "The look" ou "Everything goes my way".


Phoenix - Bankrupt ! (2013) : 4 ans après le phénomène pop-rock "Wolfang Amadeus Phoenix", le groupe français revient avec un album plus synthétique, assemblage de centaines de petites (et bonnes) idées avec toujours un grand sens mélodique.



Alt J - An Awesome Wave (2012) : du rock indé plutôt acoustique, écouté en long en large pour tenter d'y dénicher les milliers de petites trouvailles d'arrangements ou de variations qui font de cet album une sorte de long morceau unique dans lequel on ne s'ennuie pas une seconde. Le timbre très particulier du chanteur participe beaucoup à l'originalité de l'ensemble (écoutez "Breezeblocks" ou "Matilda").


Gaz Coombes - World's Strongest Man (2018) : quand le chanteur de Supergrass laisse sa voix rock de côté pour un timbre plus fragile sur des chansons pop aux arrangements très variés, le résultat est tout simplement impeccable.


 
Girls in Hawaii - Everest (2013) : un album écouté en boucle pendant des semaines, moins pop que leurs précédents disques, beau et triste ("Misses" ou "Not dead") et toujours plein d'émotion ("Mallory's heights").


Angus & Julia Stone (2014) : il y a des albums qui vous transportent sans trop savoir pourquoi. Cet album éponyme de Angus & Julia Stone fait partie de ceux-là. Est-ce leurs voix magnifiquement mélangées ? Cette sorte de douce ambiance épurée d'une nuit d'été ? Ces morceaux qui vous bercent comme "Main Street" ou "Crash + Burn" ?



Eh ! Mais 10 albums c'est pas suffisant (d'ailleurs y en a 12), j'ai pas eu le temps d'évoquer :


Jeanne Added - Be sensational (2015) : avec Dan Lévy aux manettes, le premier album de Jeanne Added est une merveille. Sur des beats électros, la chanteuse montre toute l'étendue de sa palette du rageux "A war is coming" au lyrique "Look at them".

Agar Agar - Cardan (2016) : on continue dans l'électro mais encore plus électro, on pourrait même presque parler de techno si le terme existe toujours aujourd'hui. L'album a marqué l'année 2016 avec ses longs passages instrumentaux planants comme sur "Aquarium" ou "You're high".

The Claypool Lennon Delirium - The Monolith of Phobos (2016) : retour au rock psychédélique avec cet excellent album du duo formé par Sean Lennon et Les Claypool. Le petit Lennon a un talent fou et ne souffre pas de la comparaison d'avec son père en allant chercher du côté de "See Emily Play" plutôt que de "Imagine". Amené par des lignes de basses incroyables et un son très sixties, le monolithe de Phobos est un vrai régal (écoutez voir "Boomerang baby" ou "Bubbles Burst").
Vampire Weekend - Modern Vampires of The City (2013) : un autre album de rock indé qui a quasiment les mêmes points forts que Alt-J avec des morceaux vraiment entêtants comme "Ya hey" et "Diane Young".

Jeanne Cherhal - Charade (2010) : descendue par la critique, lâchée par ses fans, l'album "Charade" a loin d'avoir fait l'unanimité. Et pourtant c'est celui que je préfère de la chanteuse : c'est pop, structuré, parfois sombre, parfois enjoué, il y a rien à jeter.

King Gizzard & the Lizard Wizard - Paper Mache Dream Balloon (2015) : avec 15 albums sortis entre 2012 et 2019, difficile statistiquement d'échapper au King Gizzard, un groupe qui fait dans le rock psychédélique tendance très rock. Celui que j'ai retenu sort complètement du lot car il est presque entièrement acoustique et sent bon le pétard et les fleurs d'un camp hippie. Ambiance étrange avec flûtes à bec et guitares folk, un petit bonheur décalé.

Radiohead - A Moon Shaped Pool (2016) : oublié "The King of Limbs", Radiohead prend un virage à 90° et revient à des sonorités plus naturelles. De belles mélodies, des arrangements hyper soignés et cette voix de Thom Yorke toujours aussi émouvante. Quel plaisir de retrouver le groupe aussi inventif comme sur "Present Tense" ou "Decks dark" !

Thom Yorke - Anima (2019) : sans surprise, j'en parle un peu plus haut, un album qui fera date !

Team Ghost - Rituals (2013) : amené par Nicolas Fromageau, on retrouve la patte de M83 dans cet OVNI électro et particulièrement rock comme "Curtains".

Arcade Fire - The Suburbs (2010) : un groupe devenu incontournable aujourd'hui et qui a explosé aux yeux du public et de la critique avec ce fantastique album (ah le son de "Rococo" !).


20 déc. 2019

Half Moon Run et MNNQNS, étoiles montantes

Le groupe de rock indé canadien Half Moon Run revient avec un 3ème album, "A blemish in the great light", digne successeur de "Sun leads me on" et "Dark Eyes" qui avaient connu un certain succès critique et commercial. On y retrouve les mêmes ingrédients qui nous ont fait apprécier les précédents disques du groupe : cette voix au timbre très particulier qui sait transporter l'auditeur, ces arrangements acoustiques très propres, ces petits intermèdes musicaux minimalistes à la guitare, et ces incroyables harmonies vocales (quel travail !).



MNNQNS est un groupe français originaire de Rouen et leur premier album "Body negative" est un pur bijou de rock aux accents punk anglais du début des années 80 avec un petit air des Strokes. Leur force : des morceaux énergiques et structurés avec beaucoup de variations. Un groupe avec énormément de talent. A suivre !



Pink Floyd a régulièrement une actualité : albums remasterisés, compilations, inédits... et après le coffret "The early years" en 2016 qui contenait des morceaux live et unreleased sur la période 1965-1972, voici leur nouveau coffret "The later years". Cette fois ce sont les années 1987 à 2019 qui sont à l'honneur avec quelques inédits et versions de travail mais, surtout, l'album "A momentary lapse of reason" où certaines parties de batterie ont été réenregistrées par Nick Mason et des claviers de Rick Wright ont été ajoutés, et plusieurs enregistrement de concerts de 1987 à 19994 (dont le live "Delicate sound of thunder" remasterisé). Même si, au niveau créatif, ce n'est sans doute pas la meilleure période du groupe, le son des live est un vrai régal !


15 nov. 2019

Metronomy, Temples, Kasabian (ou presque), Souchon, les Beatles... Une fin d'année en fanfare.

Une rentrée de poids lourds...


The SLP : 
Alors que le prochain album de Kasabian est annoncé pour 2020, une des deux têtes pensantes du groupe, Serge Pizzorno, sort un opus en solo. De son nom complet Sergio Lorenzo Pizzorno (d'où le nom de groupe "The SLP"), le guitariste et compositeur de Kasabian débarque avec un album et des morceaux à la hauteur de ce qu'a pu faire précédemment le groupe au complet comme "Lockdown", "((trance))", et surtout "Nobody else" (du Kasabian pur et dur).
Si ce sont là des chansons non retenues pour leur futur album, ça promet !




Metronomy Forever :
11 ans après "Nights Out" (album électro-pop un peu foutraque qui les a fait connaître), et 3 ans après "Summer 08" (album qui justement célébrait cette année 2008 si importante pour eux), le groupe de Joseph Mount revient avec "Metronomy forever". Et c'est un véritable retour aux sources puisqu'on y retrouve toute l'ambiance de "Nights out" : c'est léger, délirant, arrangé, à croire que le chanteur veut montrer qu'il n'a rien perdu de sa douce folie du début. Le disque est une succession de morceaux dont les mélodies restent en tête dès la première écoute entrecoupés d'intermèdes musicaux bien barrés. Et c'est réussi même s'il manque peut-être ce petit bout d'âme qu'il avait pu emmener avec lui le long de "The English Riviera" en 2011 (quel disque ! on ne le dira jamais assez).




Alain Souchon : Ame Fifties
Un album de Souchon, c'est toujours un petit régal. Cette belle mélancolie, cette sensibilité, ces textes soignés, ce regard attendri et un peu candide sur les relations humaines et sur le monde. Oui on retrouve tout ça dans le dernier disque du chanteur amené par d'excellentes chansons comme "Ame fifties" (à l'orchestration tout simplement parfaite !), "Presque" et l'envoutant "Debussy Gabriel Fauré". On pourra simplement regretter que les arrangements des autres morceaux ne soient pas à la hauteur de ces trois pépites.




Temples : Hot Motion
Temples, le groupe de pop retro psychédélique est de retour. Ceux qui connaissent déjà ne seront pas déçus car on y retrouve tout ce qui fait qu'on aime ce groupe : ça sent bon les années 60 et la musique de Syd Barrett. Pour ceux qui ne connaissent pas, c'est l'album idéal, car ce son vintage est au service de morceaux tubesques comme "Hot motion", "You're either on something" et "The beam".



The Beatles : Abbey Road (50th Anniversary Edition)
L'album Abbey Road a 50 ans et a droit à son remix avec Gilles Martin aux manettes, tout comme Sgt Pepper et the White Album avant lui. Sorti 50 ans après jour pour jour, c'est l'occasion de se rendre compte du rythme de travail effréné des Fab Four : sortie le 22 novembre du double blanc, enregistrement de Let it be en janvier-Février, sortie de Abbey Road en septembre dans la foulée. Ca calme. Surtout quand on voit la qualité des disques et notamment de Abbey Road qui est pour beaucoup le sommet du groupe avec ses chansons intemporelles comme "Something" et "Here comes the sun", ses chansons en avance sur leur temps comme "Come together" et bien sûr cet incroyable medley sur la face B.
Enregistré sur un 8 pistes et déjà de très bonne qualité sonore à l'époque, les fans du groupe apprécieront le travail de nettoyage ("I want you (she's so heavy)" qui a perdu tout le souffle en arrière plan et gagne encore en tension)  et de modernisation du disque qui permettra de redécouvrir avec plaisir une nouvelle manière d'équilibrer les instruments. Et puis il y a tous les morceaux "inédits" sur les CD bonus avec une mention spéciale pour "I want you" (encore) où on ressent toute sa force et sa rage alors qu'on annonce au groupe qu'il doit jouer moins fort à cause de plaintes de voisinage (!!) et "The long one" qui permet d'écouter en intégralité le medley de la face B dans son enchaînement original c'est à dire avec "Her majesty" en plein milieu.   







 

14 nov. 2019

please welcome Last Eon(s)

Ce mois de novembre 2019 est riche en actualités pour psyjazzpop (surtout comparé au reste de l'année, hum...): le dernier album de Pluto Intelligence Agency est quasiment prêt à sortir (mixage et masterisation terminés) et surtout, un nouveau collectif  a pointé le bout de la guitare pour une courte session d'enregistrement avec le blueorange mobile studio: Last Eon(s). Last Eon(s) est un groupe de post/progrock formé en 2018 et composé de Cédric D (guitares, chant), Gordon A (guitares, synths), Matt A (drums, guitares, synths), Thomas C (bass, synths) et Etienne M (guitares) ... (Thomas et Etienne jouant les transfuges de Pluto Intelligence Agency sur leur temps libre !).

Le style est très rock-à-guitares et gros synthés, avec la part belle aux rythmiques lourdes. Cette session, réalisée à Chancery (et avec la gentille visite de Romain), a permis de mettre en boite prêt de 6 titres à tendance très post rock...


quelques photos:











plus de photos: https://www.flickr.com/photos/hoap/albums/72157711704542022

bientôt un peu de mixage pour pouvoir écouter tout ca....


Etienne (Nov 2019)

28 sept. 2019

L'âme de Thom Yorke

Retour sur les ondes après un été marqué par de très bons albums.

On commence par "Anima" de Thom Yorke. On a souvent reproché aux précédents albums de Thom Yorke d'être de formidables OVNI musicaux mais de manquer un peu d'émotion. Avec Anima, le chanteur de Radiohead réussit à maintenir sa créativité tout en insufflant ce petit supplément d'âme (Anima en latin) qu'il manquait via un chant et des mélodies largement au niveau de ce qu'il a pu nous offrir avec Radiohead. Jeter une oreille aux formidables morceaux que sont "Traffic", "Dawn Chorus" et "The Axe" et vous serez convaincus.


Après "Anima", petit détour par "Animals" des Pink Floyd. On est loin de l'actualité avec cet album sorti en 1977 (bien qu'il n'ait pas pris une ride). Roger Waters est à la manoeuvre et compte bien casser l'image "intellectuelle", que lui a collé le mouvement punk à l'époque, en prenant une tournure plus rock et plus politique. Le concept de l'album reprend en effet la critique sociétale dressée dans le livre "La ferme des animaux" de George Orwell, les cochons symbolisant la bourgeoisie, les chiens qui contrôlent le peuple avec agressivité et les moutons qui obéissent sans réfléchir. Un livre à lire avant l'écoute attentive de l'album.



Retour en 2019 avec "King's mouth" des Flaming Lips. Le groupe de rock psychédélique américain revient avec un album cohérent après plusieurs années où leurs délires créatifs ont parfois étouffé une réelle recherche constructive.
"King's mouth" est construit comme un album concept où les chansons sont entrecoupées d'intermèdes musicaux et d'une narration assurée par Mick Jones, l'ancien chanteur des Clash. Si les chansons ont parfois des airs de déjà entendus dans leur répertoire (il faut dire que la voix presque "enfantine" du chanteur est très caractéristique), et même si on est loin des sommets atteints par leurs albums "The Soft Bulletin" en 1999 ou "Yoshimi" en 2002, l'ensemble de l'album s'écoute avec plaisir et réserve même quelques moments forts comme le très rock progressif "Electric Fire".



Un roi en cachant un autre, refaisons un tour dans le passé avec King Crimson et leur légendaire premier album "In the court of the Crimson king". Sorti en 1969, le disque tient son succès tout aussi bien de sa pochette (qu'on peut qualifier au minimum de bizarre) que de sa musique étrange et novatrice pour l'époque avec des morceaux parfois déstructurés qui semblent presque improvisés. Le disque fait non seulement partie des tout premiers albums de rock progressif mais il est aussi remarquable par son interprétation technique, ses incursions dans le jazz, certains morceaux semblant tout simplement être joués en accéléré.



Impossible de terminer cette revue musicale sans évoquer "Tasmania" de Pond, groupe australien intimement lié avec Tame Impala puisque les 2 groupes ont 3 membres en commun. Après l'énormissime chanson "Waiting Around For Grace" sortie en 2015 et le non moins réussi album "The Weather" sorti en 2017 et ses "30000 Megatons", l'album "Tasmania" est dans la continuité, à savoir un cocktail de rock psychédélique joyeux où synthés déchainés et voix reverbérées s'entremêlent. Un exemple avec "Daisy", la chanson (la seule ?) qui sort indéniablement du lot de cet album bien barré. 



26 juin 2019

Analog Lux ou Lux Prima ?

Premiers rayons de l'été...

 
Après avoir goûté au produit de Drugdealer le mois dernier, une exploration musicale des années 70 était presque inévitable. Et quoi de mieux que Chicago, cet excellent « groupe de pop-rock avec des cuivres », pour illustrer cette période de transition entre la musique hippie et le disco. Retour en 1970 en plein âge d’or du groupe avec cette prestation live de "25 or 6 to 4" extrait de Chicago II. Attention si vous êtes allergiques aux pattes d’eph, aux cheveux longs et aux barbes touffues, passez votre chemin.



Retour en 2019 avec Karen O et Danger Mouse. On pouvait s’interroger sur ce que donnerait ce mélange assez improbable d’une chanteuse, habituée plutôt à un style rock-punk, et d’un producteur à succès (U2, Black Keys). Et le résultat est une pop psychédélique aux influences variées (disco, soul, R’n’B) comme sur "Lux Prima" qui ouvre merveilleusement cet album.



Petit détour par la France avec le dernier album de Eiffel. Le groupe, dont le premier album est sorti il y a presque 20 ans, porte en lui l’héritage de Noir Désir avec son rock électrique et ses magnifiques textes en français. Si le nouvel album fait encore une fois la part belle aux guitares électriques, c’est avec "Chasse Spleen", un single très pop avec un petit quelque chose de Supergrass, que Eiffel revient cette année.




Ah l’été, les vacances, la plage, le soleil et le rythme qui ralentit. Alors quoi de mieux qu’un peu de reggae pour commencer l’été ! Back to 1982 avec Musical Youth et leur tube "Pass the Dutchie". Une petite chanson sans prétention, dont les paroles se passent de traduction, qui n'est là que pour le plaisir de retrouver un instant l'insouciance des 80's.




Et comme le blog psyJAZZpop manque décidément trop de jazz, et pour rester dans une ambiance cool et décontractée, on termine avec "Birk's Work", une reprise sauce électro d'un standard de Gillepsie par le duo Solar Sides (qui commence à dater un peu...).






29 mai 2019

Sean Lennon en vedette

Beaucoup de beaux albums et de belles découvertes…

Le mois de mai a commencé en musique avec le groupe californien Drugdealer et leur dernier album "Raw Honey" produit par Mac DeMarco..
Avec un super son soft 70’s, de belles harmonies vocales, à la fois planant et mélodique et un petit côté décalé, l'album est un vrai délice.




On continue avec le dernier album de Vampire Weekend "Father of the bride". Que dire, que dire si ce n'est que c'est une grosse grosse claque. Avec leur album précédent, le groupe indie-rock américain avait mis la barre très haute et son successeur est tout aussi bon. Beaucoup de variations dans les arrangements, les effets, une parfaite gestion des temps forts et des moments plus épurés, et toujours ces mélodies qui restent immanquablement en tête.
Les 18 titres sont plutôt courts mais d’une incroyable cohérence au point qu’on a l’impression d’entendre un seul et même morceau.




Autre excellente nouvelle, le retour de The Claypool Lennon Delirium avec l'album "South of reality". Quel plaisir de retrouver le duo formé par Sean Lennon et Les Claypool et leur pop-rock psychédélique complètement barrée. Ceux qui ont aimé leur précédent album, "Monolith of Phobos", seront heureux de pouvoir assister de nouveau à leurs batailles (amicales) de chant (le contraste entre les deux voix est parfait), de guitare et de basse complètement affolantes.




The Slow Sliders, groupe français originaire de Nantes, a fait sensation au Printemps de Bourges cette année avec leur rock inspiré de The Smiths.

Si leur album "Glissade tranquille" n'est pas parfait (on pourra leur reprocher des mélodies au chant un peu répétitives), le groupe a développé sa propre identité musicale et possède quelques titres puissants comme le très post-rock "I'm dead anyway".




Un vieux morceau pour terminer avec "Music non stop" de Kent. Non pas le chanteur français mais le groupe suédois, peu connu en France mais qui pourtant a signé un album pop-rock tout simplement génial en l'an 2000 ("Hagnesta Hill").


29 avr. 2019

Printemps de Bourges 2019 : Jour 2

Le vendredi du Printemps de Bourges, depuis quelques années, c’est la Happy Friday : toute une soirée de concerts de 20h00 à 3h00 du matin où une dizaine d’artistes se succèdent sur les 2 plus grandes salles du festival, les spectateurs pouvant passer librement de l’une à l’autre.
Le principe est excellent sur le papier mais ce n’est pas toujours évident de transiter d’une salle de 7000 places à une de 2000 ! Ca bouchonne pas mal d’autant plus que le personnel du Printemps est obligé de limiter l’accès à la salle la plus petite pour des raisons de sécurité. Pour éviter sans doute les mouvements de foule, la programmation entre les 2 salles est assez différente ce soir : au Palais d’Auron les groupes sont plutôt catalogués pop-chanson française alors qu’au W on fait dans le rock-électro.
On pourra regretter aussi dans l’ensemble un manque d’attention du public : le fait que les spectateurs puissent changer de salle à tout moment fait qu’il y a beaucoup de mouvements et de bavardages qu’on remarque énormément lors des morceaux les plus calmes.


Inuit

Inüit a la tache compliquée d’entamer cette longue soirée mais pari réussi pour le groupe qui capte le public du W avec leur rock indé à la fois tribal (beaucoup de percussions) et sophistiqué (on pense à Vampire Weekend ou Concrete Knives)




Suzane

Direction le Palais d’Auron pour écouter Suzane. Seule sur scène avec son looper, la jeune chanteuse donne dans la chanson française sur fond d’électro. Pas le temps vraiment de se faire une opinion malheureusement car un autre concert va commencer dans l’autre salle.




Jeanne Added

Retour au W pour le véritable show de Jeanne Added. Avec une parfaite maîtrise du son (pas évident dans cette salle immense), la chanteuse fait monter petit à petit la tension dans chaque chanson aidée par une voix parfaite de puissance et de justesse. Musicalement c’est parfait, on est très proche des versions studios en terme d’arrangements mais les morceaux s’agrémentent en plus de longues parties instrumentales très électro.




Skip The Use

Désolé pour Flavien Berger qui passait au Palais d’Auron en parallèle, on reste au W pour écouter Skip The Use. Le groupe français, séparé depuis 3 ans, s’est reformé juste avant le Printemps.
Premier bilan : le leader du groupe Mat Bastard sait y faire pour mettre l’ambiance : il fait chanter le public, le fait s’asseoir, le fait pogotter et fait même jouer les 7000 spectateurs à « 1,2,3 soleil » ! Sorti de ça, musicalement, pas grand-chose à se mettre sous la dent, les chansons s’enchaînent sans réel temps fort, peut-être à cause d’un son un peu brouillon.




Clara Luciani

Direction le Palais d’Auron pour la sensation pop française du moment, Clara Luciani. La chanteuse ne sera pas aidé par le son de la salle, assez médiocre, où les basses sont aux abonnées absentes et où sa voix semble perdue dans le mix. Heureusement, ces titres plus intimistes permettent d’apprécier à sa juste valeur sa voix et l’élégance de ses compositions.




Cats on Trees

Argh, encore un artiste raté en parallèle au W, et pas des moindres, Thérapie Taxi. Dommage…
Mais le concert de Cats on trees valait le coup. Monté sur une estrade circulaire, le duo (lui à la batterie et elle aux claviers) font un show très pop, léger et décontracté. Le groupe sait faire durer ses morceaux et créer une complicité avec le public, c’est sympathique et entraînant.




Ofenbach

Retour dans la grande salle du W, pleine à craquer pour écouter et danser sur Ofenbach. Le duo de DJ, perché en haut d’une petite tour montée sur la scène, remixe des classiques du rock (Red Hot, Queen, Rage Against The Machine…). Mais il sait aussi assurer le spectacle en faisant intervenir en live chanteurs, batteurs et guitaristes. Etonnant !



Printemps de Bourges 2019 : Jour 1



Première soirée de concerts au Printemps de Bourges dans l’écrin du Théâtre Jacques Coeur, une des meilleures salles du festival au niveau acoustique.
Trois artistes au programme, totalement inconnus en ce qui me concerne (j’accompagne des fans de Adam naas).


Flèche love

La suissesse Flèche Love, auteure avec son groupe précédent Kadebostany de "Castle in the snow", énorme succès en 2015 (notamment grâce à son remix par The Avener), revient en solo au Printemps de Bourges.
Mélangeant danse, musique électro avec des influences arabisantes, textes en anglais, espagnol et arabe, le concert s’avère très visuel. Accompagnée par 3 musiciens masqués (synthé programmation et batterie), la chanteuse installe très vite le public dans une ambiance sombre et électrisante.




Canine

Changement de groupe avec Canine et, chose surprenante, aucun musicien ne sera présent sur scène, pas même quelqu’un derrière un ordi pour lancer les morceaux !
Mais ce manque est largement compensé par la présence sur scène de 5 chanteuses ou plus précisément un lead vocal et 4 choristes. Encore une fois, le concert est très théâtralisé : les chanteuses sont masquées et l’éclairage, minimaliste et souvent centré sur les visages, contribue à rendre l’atmosphère un peu étrange et décalée.
Mélangeant beat électro, cordes, piano (pré-enregistrés) et de fantastiques harmonies vocales (réalisées en live), les premières minutes du spectacles sont sensationnelles tant le chant et les choeurs sont maîtrisés.





Adam Naas

Retour à une formation plus classique ensuite (guitare, basse, batterie, synthés) avec Adam Naas.
Dès les premières minutes, le chanteur étonne avec sa voix aiguë au timbre très particulier et son look (et parfois même ses chansons) à la Prince.
En plus de ballades folk-pop aux sonorités soul plutôt bien foutues, Adam Naas a une présence sur scène très personnelle, mélange de décontraction et d’extravagance.







29 mars 2019

Mars en vue

Les Innos en vedette...

Les Innocents sont de retour avec leur 6,5ème album ! Quatre ans après "Mandarine", salué par la critique mais, à leurs yeux, un peu boudé par le public, JP Nataf et JC Urbain ont décidé de faire un album plus simple d'accès à l'image de leur single "Apache". Si certaines mélodies sont en effet plus accrocheuses, on retrouve heureusement la patte du groupe tout au long de l'album : des paroles (au sens parfois obscur c'est vrai) et des arrangements très travaillés imprégnés d’une douce mélancolie. Une réussite encore une fois !
"De quoi suis-je mort ?" Toujours pas mort les Innos !




"Broken Wings" de Mr Mister. Qui a circulé en voiture dans les rues de Vice City, au milieu des années 80, en écoutant sur son autoradio la station "Emotion 98.3", le soleil couchant au dessus de l'océan, les sirènes de police hurlant au loin, comprendra le choix de cette chanson, une "power ballad" dans le plus "pur" style de l'époque.



Avec "Un nouveau monde" (sorti en 2017), Octave Noire réussit le mélange parfait de pop électronique et de chanson française. Le reste de l'album est dans la même atmosphère, le même univers ample et envoutant.



The Good, the Bad and the Queen ont ressorti un album en fin d'année dernière avec toujours Damon Albarn à la manœuvre. Le groupe nous embarque avec "Merrie land" dans un disque pop théâtral pour nous dépeindre une Angleterre déchirée pré-brexit.



Lennon disait que les meilleurs prestations des Beatles n'avaient jamais été enregistrées car il considérait que leurs meilleurs concerts avaient été donnés lorsqu'ils faisaient leurs débuts à Hamburg. Mais il se trouve qu'une de leurs dernières soirées au Star-Club a été enregistrée en décembre 1962. Et le moins qu'on puisse dire en effet c'est que ça décoiffe ! Ringo tape comme un fou sur ses fûts et le groupe joue à cent à l'heure comme sur "Simmy like Kate".






28 févr. 2019

Février donne le ton

L'année 2019 commence fort avec déjà de très bons albums...

A commencer par "Fever" de Balthazar. Ah quel plaisir de retrouver ce groupe belge qu'on croyait définitivement séparé, les deux membres principaux, Maarten Devoldere et Jinte Deprez, ayant sorti ces dernières années des albums solos remarqués. C'est sous une formation un peu différente que Balthazar revient puisque la violoniste-choriste-synthgirl, Patricia Vanneste, a quitté le groupe. Le bassiste Simon Casier est toujours présent et c'est lui qui est le plus en valeur sur cet album car la basse est largement mise en avant sur chacune des chansons : souvent groovy, l'instrument donne une couleur inédite à cet opus où on retrouve avec plaisir les chants très complémentaires de Maarten Devoldere (grave et trainant) et de Jinte Deprez (plus pop), des arrangements élégants et toujours ce parfait sens mélodique.




O est aussi de retour. O c'est Olivier Marguerit, musicien qui est resté longtemps dans l'ombre en accompagnant des groupes comme Syd Matters, et il vient de sortir son deuxième album solo "A terre !" après le génialissime "Un torrent la boue" de 2016. L'album est déjà encensé par les critiques et à juste titre car c'est un vrai régal : de la pop à l'état pur, très créatif, avec des choeurs très touffus qui sont devenus une des marques de fabrique du musicien. C'est en français et ça sonne ! Comme sur "Tu sais je ne sais plus" et sa fin venue de nulle part.




On continue avec une réédition de la fin de l'année 2018 : "Electric Ladyland" de Jimi Hendrix qui ressort en version 3 CD avec démos et prises alternatives et, en prime, la pochette initialement envisagée par le guitariste : une photo prise par Linda Eastman à Central Park où Hendrix pose avec des enfants sur la statue de Alice in Wonderland. On réécoute avec bonheur, en version remasterisée, quelques-uns des meilleurs morceaux de Hendrix comme "Crosstown Traffic", "All along the watchtower", "Voodoo Child (Slight Return)" et "Burning of the Midnight Lamp".


 

Après la Belgique, la France et les USA, on file en Angleterre pour le dernier album de Toy "Hapy in the hollow". Rock sombre agrémenté d'électronique et d'une petite touche de post-rock psychédélique, le disque est un délice à écouter et à décortiquer. On est souvent plus dans l'expérimentation sonore que dans la recherche du hit mélodique (le chant est à cet effet très en retrait) et le groupe baigne ses chansons dans une ambiance calme mais ténébreuse comme sur le superbe "Warmth of the day".




On termine la sélection du mois avec un extrait de Queen. Et oui comment passer à côté après les récompenses reçues aux Oscar par le biopic "Bohemian Rhapsody". Si le film a ses qualités (les prestations scéniques) et ses défauts (des erreurs ou raccourcis chronologiques), on en ressort en se disant que c'était quand même un putain de groupe exceptionnel !