1 déc. 2023

Petits bonheurs acoustiques avec les derniers albums de Jonathan Wilson, The Coral et Sufjan Stevens

Jonathan Wilson - "Eat The Worm"

Cinq ans après son album "Rare Birds", une merveille de pop-folk psychédélique, et trois après Dixie Blur", qui nous avait un peu déçu, Jonathan Wilson est de retour cette année avec "Eat The Worm".
Après une mise en route plutôt folk avec de petites touches instrumentales un peu étranges, l'album prend véritablement son envol, de manière assez brutale d'ailleurs, à la fin de "Hollywood Vape". S'enchaînent ensuite "The Village Is Dead", le morceau le plus rock de l'album, et un intermède plus acoustique, "Wim Hof", où basse et guitare s'entremêlent. Le sommet arrive peu après avec "Charlie Parker", un titre où on sent l'influence de Roger Waters (dont Jonathan Wilson est le guitariste depuis plusieurs années) dans la mélodie et la structure.
Sans atteindre la perfection de "Rare Birds", "Eat The Worm" est donc une bonne surprise.


 

Sufjan Stevens - "Javelin"

Attention : pépite !
Sufjan Stevens nous a habitué depuis le début de sa carrière (en 2000, ça remonte) à nous offrir soit de très bons albums, soit des petits chefs d’œuvres ("Illinois", "Carrie & Lowell" pour ne citer qu'eux).
Le cru de cette année, "Javelin", pourrait bien basculer dans cette deuxième catégorie :
le musicien américain bâtit un univers mélancolique et acoustique (guitare, piano, cordes, et des chœurs aériens enveloppant) où sa voix susurrée apporte une douceur soyeuse incomparable.
Les chansons s'enchaînent dans la même ambiance apaisante ("Everything That Rises", "Will Anybody Ever Love Me?") pour le plus grand bonheur de la tête et des oreilles.


 

The Coral - "Sea Of Mirrors"

Guitare acoustique, violons, piano un peu bastringue... les arrangements du dernier album de The Coral ont indéniablement tout du western à la Sergio Leone (à l'image de "Wild Bird" et "North Wind").
Cet univers digne d'Ennio Morricone pourrait constituer à lui seul un argument de vente, mais ajoutez-y la patte du groupe avec ses mélodies très travaillées et cette voix tellement mélancolique et vous obtenez une nouvelle fois un album indispensable. Le groupe de Liverpool prouve une nouvelle fois à travers des chansons comme "Cycle Of The Seasons", "Sea Of Mirrors" ou le très joli "Child of The Moon" qu'il est toujours au top de sa créativité malgré ses bientôt 30 ans d'activité.


 

The Beatles - "1962-1966" et "1967-1970"

Dans la foulée de la sortie du dernier single des Beatles "Now And Then", le groupe en profite pour proposer une version augmentée de ses deux compilations "1962-1966" et "1967-1970" aussi appelées les albums rouge et bleu.
Version augmentée pour deux raisons :
D'abord l'ajout de 21 chansons par rapport à la liste originale dont cinq issues de l'album "Revolver", un de mes meilleurs albums du groupe qui avait été assez injustement oublié lors de l'édition de cette compilation géante en 1973.
Ces apports permettent de retrouver des titres comme "I Want You (She's So Heavy)", "Tomorrow Never Knows", "Here There And Everywhere" et "Hey Bulldog", des chansons qui, avec le temps, sont considérées comme parmi les meilleures des Fab Four.
On regrettera quand même que l'album "Beatles For Sale" ne soit pas plus représenté notamment avec des chansons comme "No Reply" ou "I'm A Loser" qui auraient amplement mérité leurs places plutôt que des titres plus dispensables comme la reprise de "Roll Over Beethoven" par exemple (mais sans doute choisie pour inclure une chanson supplémentaire interprétée par George Harrison).
Deuxième intérêt de cette réédition : toutes les chansons sont des remix récents en stéréo réalisés par Giles Martin. Ces dernières années, le producteur a retravaillé la majorité des chansons des Beatles de la période 1966-1970 mais on n'avait jamais pu entendre ce qu'il pouvait faire des chansons plus anciennes. C'est donc la compil rouge 1962-1966 qui s'avère la plus réjouissante. Des pistes dépoussiérées, une nouvelle balance stéréo avec basse et batterie plus présentes, les premiers tubes du groupe gagnent indéniablement en intensité comme "Twist and Shout" et "You Can't Do That". Seule "She Loves You", malheureusement, ne semble pas avoir pu bénéficier d'un bon toilettage (sans doute pour des raisons techniques) mais peu importe, on ne boudera pas son plaisir à réécouter toutes ces chansons dans de nouvelles conditions.





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