Elevé à la pop et au rock des années 60-70-80, j'ai longtemps
considéré la musique électronique comme quelque chose sans grand intérêt,
voir quelque chose ne pouvant même pas avoir le statut de musique du tout.
Un truc à la
rigueur tolérable en boîte de nuit (et encore je retournais exprès
m'asseoir sur une banquette pendant les séquences de Techno).
Le début
des années 90, c'était l'émergence de la Dance et de la Techno.
Et, en pleine adolescence à cette époque, j'étais ouvertement
entré en résistance contre ce style de chansons.
La "vraie"
musique se devait d'être jouée avec de "vrais"
instruments : guitare, basse, batterie, claviers, cordes, cuivres...
Pas d'instruments, pas d'âme.
Mais l'année 1997 va tout changer.
En quelques mois vont débarquer sur les ondes le premier album de Daft Punk ("Homework" et l'homme-chien plâtré de "Da Funk"), celui de Air ("Moon Safari" et la peluge-singe de "Sexy Boy") et le quatrième album de Björk, "Homogenic".
Björk je
connaissais déjà un peu avant "Homogenic".
D'ailleurs
quand on me faisait le reproche que je n'aimais pas la musique
"Dance", je répondais : "Mais si, j'aime bien
"Violently Happy" de Björk".
Dire que j'aimais
était sans doute un peu exagéré. Mais je trouvais cette chanson étrange
et intéressante en tout cas.
Bon bien sûr, avec
le recul, je mettais quand même Björk et Dr Alban dans le même
panier.
En 1997 donc, Björk
sort l'album "Homogenic" que je découvre avec le single
"Bachelorette" mis en images par Michel Gondry. Un clip
incroyable (avec une mise en abîme qui efface petit à petit les
identités des personnages) pour une chanson incroyable (les cordes,
le rythme, la voix).
Une énorme gifle
visuelle et auditive qui m'a poussé à me procurer l'album par
curiosité.
Et dès la première
chanson, "Hunter", la magie opère. Des basses profondes et
la voix de Björk qui monte, module pour nous amener dans sa folie.
Après cette
splendide entrée en matière, arrive "Joga" et sa pop
électronique prend alors une tournure plus symphonique, mais
toujours portée par un chant aérien.
La mélancolie de
"Unravel", la chanson suivante, est bouleversante. Thom
Yorke la décrira comme une des plus belles chansons qu'il ait
entendue.
L'album continue
ensuite avec le chef d'oeuvre "Bachelorette", puis "All
Neon Like"... et se termine en beauté avec un morceau qui
résume à lui seul tout ce qu'on peut penser de cette oeuvre : "All
is Full of Love". Un disque qui déborde d'émotions.
"Homogenic"
a été un tournant. Après cet album,c'est avec une certaine fierté que je pouvais affirmer : "Oui j'aime la musique électronique !"
(mais ne me mettez toujours pas du Dr Alban s'il vous plaît)
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