1 mai 2018

Retour sur le Printemps de Bourges 2018 - Part 2


Le jeudi soir, changement complet de style, pour une soirée pop-rock-electro au 22 d’Auron qui aura été un vrai plaisir pour les oreilles du début à la fin. Ah, ça fait du bien !
Six groupes sont prévus dans la soirée (répartis sur 2 salles contiguës, "Est" et "Ouest"). Et parmi ces groupes c’est surtout pour Concrete knives (indie-pop) et L’impératrice (pop-disco) que j’ai fait le déplacement.

La soirée commence avec Lomboy au "22 Ouest". Le groupe joue une musique assez psychédélique avec notamment beaucoup d’effets sur les guitares et des pistes sonores ajoutées par ordinateur. Cet aspect vintage est contrebalancé par une voix plus parlée que chantée et des lignes de basses dynamiques. Une atmosphère enivrante très réussie malgré des effets sur la voix (auto-tune ?) pas très appropriés à mon avis (il y a tellement de chanteurs qui abusent de cet effet que je finis par ne plus le supporter du tout).

Changement de salle et d’ambiance avec Mahalia, chanteuse anglaise de hip-hop. A priori pas trop mon style de musique, même si le concert de Coely, l’an dernier dans cette même salle, m’avait réellement bluffé. Cette fois-ci, pas grand-chose à se mettre sous la dent : rien de bien nouveau musicalement, et des paroles un peu mièvres (qui tournent souvent autour du thème J’aime mon papa, ma maman et mes amis et je veux qu’ils soient fiers de moi). Seule petite originalité, la jeune britannique prend souvent sa guitare acoustique pour s’accompagner. Pas de quoi s’enthousiasmer néanmoins.

Retour au "22 Ouest" où on enchaîne avec Tshegue. Et c’est une grosse claque ! C’est du rock brut, très rythmé (beaucoup de percussions sur scène) sur du chant aux sonorités africaines mais très contemporain (le groupe est étiqueté afropunk, et cette définition leur va finalement très bien). C’est très original et on se demande comment on peut avoir l’idée de créer ce style de musique. Grosse ambiance, le public est complètement conquis. Ce sera le seul groupe pour lequel la salle sera véritablement pleine à craquer. Pas forcément une musique à écouter chez soi mais qui vaut le coup en live.

Tshegue, corps et âme
Concrete knives a la lourde tâche de passer après au 22 Est. Ayant adoré leur dernier album, je les attends en plus avec beaucoup d’attentes. Et je n’ai pas été déçu ! Riffs accrocheurs, structures soignées, on est très proche de l’ambiance de l’album, l’énergie en plus. Les 6 jeunes membres du groupe se donnent à fond et finissent le set complètement en sueur. Petit point négatif tout de même : un son un peu brouillon, peut-être dû à l’acoustique de cette salle qui est, par expérience, souvent moins agréable.

Concrete Knives en état de grâce
 
Direction le "22 Ouest" pour écouter L’impératrice, groupe pop-funk-disco. Leur premier album (« Mata Hari ») est vraiment très sympa, très produit, et j’avais hâte de voir ce que ça pouvait donner en live loin du confort technique d’un studio. Et bien pas déçu, une fois de plus ! Quel son ! Guitariste, bassiste et batteur sont ultra carrés, c’est propre, rythmé et ça ne bave pas. Et c’est d’autant plus époustouflant sur les morceaux instrumentaux où les musiciens en font des tonnes. Sur les morceaux « chantés » (on dira plutôt accompagnés par la chanteuse) on pourra regretter que la voix soit vraiment sous-mixée. Belle performance en tout cas.

Dernier changement de salle pour aller voir et écouter Irène Drésel. Je dis bien voir et écouter car la mise en scène est presque aussi importante que la musique elle-même. Pour le style, c’est simple c’est de la techno pure et dure comme il s’en fait depuis les années 90 (du beat, du synthé, pas de chant, pas de refrain, pas de couplet, pas de sample, le tout sans interruption pendant 1 heure 15). Pas facile de rentrer dedans donc si on n’est pas dans de bonnes dispositions (qui impliquent l’absorption de substances licites ou non). Pour la mise en scène, imaginez une cérémonie païenne dédiée à Aphrodite : les machines et synthés, recouverts de fleurs, sembkent former un autel ; la belle et frêle Irène Drésel se tient derrière, vêtue de blanc (enfin vêtue est un bien grand mot car il n’y a pas beaucoup de parties de son corps qui sont cachées) et sort parfois un vieux grimoire pour psalmodier quelques incantations ; les 2 autres musiciens sont eux aussi habillés de sortes de toges grecques blanches ; derrière la scène sont projetées sur grand écran des images érotiques en rotoscopie (demander à Google si vous ne connaissez pas). A noter qu’une des musiciennes joue de la flûte à bec et que, étonnamment, ça se lie très bien avec la musique. Ambiance étrange et coquine donc.

En résumé, une soirée très éclectique puisqu’on est passé de la pop psychédélique à la techno en passant par de la pop, du hip hop, du disco et de l’afropunk, mais avec comme point commun la particularité d’avoir à chaque fois une femme au lead vocal.

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