Et voilà, encore un Printemps de
Bourges derrière nous : 150 artistes et 80 000 spectateurs payants,
nouveau record d’affluence !
Si la programmation a une
nouvelle fois, à mon goût, manqué de tête d’affiches internationale, les
petites salles ont comme d’habitude accueilli de bons groupes, moins exposés
mais à l’identité musicale forte
Petite revue de concerts…
Le mercredi soir, direction le
théâtre Jacques Cœur. La salle est pleine à craquer (330 places), le public,
d’un certain âge, attend sagement le commencement de cette soirée étiquetée
jazz-pop.
Premier artiste à se présenter
sur scène (et c’est principalement pour lui que je suis venu) : Tamino. Le
chanteur et guitariste belge d’origine égyptienne enchaîne ses morceaux pop
mélancoliques accompagné par un batteur et un claviériste. Son style fait
penser à un mélange de Radiohead et de Jeff Buckley mais il y a en plus parfois de petites
touches orientales dans sa manière de chanter. Pas de folie au niveau des
arrangements, mais quelle voix, et quelle émotion portée par cette voix !
Encore plus impressionnante sur scène que sur CD tant Tamino arrive à passer du
très aigu au très grave avec une aisance et une délicatesse magnifique. Le
public est bluffé et c’est avec une certaine frustration que le (très court)
set se termine.
Tamino tout en noirceur |
Artiste suivant : Sandra
Nkaké. Son concert est un joli mélange de soul, pop et jazz. C’est souvent
rythmé et brillamment interprété : beaucoup de vie, d’envie, d’entrain.
Seul petit bémol : une flûte traversière un peu omniprésente qui répond
quasiment systématiquement au chant par de courtes phrases musicales.
On arrive à la tête d’affiche de
la soirée : Mélanie de Biasio, une artiste connue pour son goût de
l’improvisation et de la recherche de la bonne interprétation, de la juste note
au bon moment. J’avais été séduit par les quelques morceaux écoutés sur
internet mais j’avoue avoir été un peu déçu par le concert : accompagnée
d’un pianiste et d’un batteur, les morceaux s’enchaînent sur le même tempo (et
semble-t-il ralenti par rapport aux versions studio). Des arrangements
uniformes, et le chant, monotone, finissent de donner une impression un peu
terne à l’ensemble. On sent malgré tout que l’interprétation est très
technique : les rythmiques à la batterie sont compliquées et le piano est joué
tout en retenue. Au bout d’un quart d’heure, un spectateur sur quatre autour de
moi semble s’être assoupi et, comme le souffle mon voisin à sa femme, "c’est
très joli mais on s’emmerde un peu quand même".
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