Dans la bande de potes de ma petite ville de province, à une époque où nous étions encore de jeunes adolescents, chacun avait ses héros musicaux. Des artistes qu'on adorait inconditionnellement, qu'on défendait bec et ongles, et qu'on aimait par dessus tout faire écouter aux autres en détails. Une manière sans doute de se démarquer et de se donner de la personnalité.
Alex c'était le fan de Michael Jackson, celui qui faisait le Moonwalk à chaque fête (souvenez-vous, il y en avait toujours un dans les années 80) pour le plus grand bonheur des autres convives.
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Et Manu, qui avait une culture musicale hors norme et connaissait sur le
bout des doigts un nombre incalculable de groupes, avait une petite
préférence pour la discographie de Pink Floyd et, quand on allait chez
lui, "More" ou "The Dark Side of The Moon" passaient régulièrement sur sa
platine.
Quand on pense à Pink Floyd, plusieurs
mots viennent immédiatement à l'esprit. Les années 70. Le rock
progressif. Un son de synthés planant. Des solos de guitare mémorables. Un chant possédé.
La folie et le malaise... Et ces albums parfaits qui se sont enchaînés dans cette décennie :
"The Dark Side of The Moon", "Wish You Were Here", "Animals", "The Wall".
Mais il y en a un qui nous a marqué plus que les autres pour son univers visuel.
C'est
"The Wall" bien sûr dont l'adaptation cinématographique par Alan Parker a réussi à mettre si
parfaitement en images l'atmosphère malsaine de l'album.
Des
marteaux nazis qui marchent au pas, un rat mort et des vers qui
grouillent, des enfants transformés en viande hachée... Autant d'images
fortes qui sont venus illustrer la musique du Floyd.
Et quelle musique !
Leurs chansons n'ont jamais été aussi habitées que sur cet album.
Même
si, rétrospectivement, lorsqu'on connait l'histoire du groupe, on sait
que c'est un peu le début de la fin pour Pink Floyd, l'égo de Roger Waters devenant de
plus en plus pesante et toxique.
Il n'empêche que tout le
groupe arrive à apporter à cette histoire son lot d'émotion que ce soit
dans le chant (interprété corps et âme) que dans la musique
(l'atmosphère pesante des synthés, les fills de batterie qui font monter
la tension, les guitares qui semblent hurler). "In The Flesh", "Mother", "Goodbye Blue Sky", "Another Brick in The Wall", "Hey You", "Confortably Numb"... Que de chansons puissantes sur un seul album !
Et puis, "The Wall" est associé à un autre évènement qui aura marqué la fin des années 80 : la chute du mur de Berlin. Au point qu'à l'époque, je me posais la question de savoir si l'album n'avait pas une double lecture politique.
En 1990, quelques mois seulement après la chute du mur, Roger Waters créera l'évènement en venant à Berlin jouer "The Wall" lors d'un concert géant avec des invités prestigieux afin de brouiller un peu plus les pistes et de définitivement ancrer l'album dans l'Histoire.
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