King Gizzard and The Lizard Wizard - "Flight b741"
On
avait laissé le groupe australien s'éclater sur des synthétiseurs en
fin d'année 2023 sur l'album "The Silver Cord" et, comme à leur
habitude, il prend encore un virage à 180 degrés avec "Flight b741".
A
chaque album le groupe se réinvente et explore de nouveaux horizons,
repoussant les limites de son style. Cette fois-ci, nous voici dans de
bonnes vieilles sonorités rock des années 70. Ca sent la sueur et la
poussière, les titres s'enchainent dans une euphorie maîtrisée,
harmonica et guitares à la Lynyrd Skynyrd s'en donnent à coeur joie nous
offrant quelques morceaux irrésistibles comme "Le Risque" et "Flight
b741".
Joli exercice de style et défi relevé haut la main
une fois de plus
par le roi lézard.
Goat Girl - "Below The Waste"
Les anglais de Goat Girl confirment avec ce nouvel album qu'ils ne sont pas
un énième groupe de post-punk. Le trio féminin revient en effet cette
année avec un disque très sophistiqué, mêlant guitares et synthétiseurs, agrémenté
de nombreux bruitages et d'arrangements bien pensés au service de
morceaux cédant rarement au classique "couplet-refrain".
La
voix puissante de Clottie Cream sait aussi se charger de nuances pour
des moments mélancoliques et pleins d'émotion notamment sur "Words Fell
Out", "Where's Ur Heart" et "Motorway".
Un disque fort et intelligent.
Cigarettes After Sex - "X's"
Nous voilà en face d'un OVNI musical. Quelque chose entre l'album shoegaze et la musique de relaxation !
Ce
nouveau disque du groupe américain Cigarettes After Sex est d'une
uniformité assez déconcertante, tous les morceaux étant joués sur un
tempo très lent, accompagnés d'une basse un peu groovante, de guitares
noyées dans la reverb, et d'une voix androgyne soufflée du bout des
lèvres. Le tout donnant une impression de chansons en totale lévitation.
Malgré cette ambiance répétitive, la magie opère grâce à de jolies
petites mélodies et une sensation de zénitude qui s'empare petit à petit
de l'auditeur. Parmi les morceaux qui font particulièrement mouche,
notons "Tejano Blue", "Hideaway" et "Baby Blue Movie".
Un trip planant et extatique.
John Lennon - "Mind Games (Ultimate Collection)"
Sorti
en 1973, "Mind Games" n'est pas le plus connu ou reconnu des albums
solo de John Lennon. Enregistré dans une période de tensions entre Yoko
Ono et lui, peu de temps avant son "lost week-end", il comporte
néanmoins quelques jolies petites ballades comme "Aisumasen (I'm Sorry)"
et "One Day (At a Time)", une chanson politique typique de Lennon,
"Bring On The Lucie (Freda People)", qui fonctionne bien mieux que tout
ce qu'il a pu écrire sur son album précédent ("Some Time in New-Yorrk
City"), et bien sûr la chanson éponyme "Mind Games", un classique de sa
discographie.
50 ans plus tard, cette version "Ultimate" est
particulièrement généreuse. Un premier disque contient une nouvelle
version stéréo de l'album original, un deuxième disque des versions
épurées mettant en avant la voix de Lennon. Le disque 3 quant à lui met
en valeur certaines pistes instrumentales de l'album. Le quatrième
disque est consacré aux désormais traditionnelles (déjà proposées dans
les "Ultimate Collection" précédemment sorties) versions "Evolution" qui
permettent d'apprécier le travail en studio et l'évolution des morceaux
dans le temps, de prise en prise. Le disque 5 comprend des mix RAW, à
savoir les chansons de l'album avec leurs pistes de base (chant,
guitare, basse, batterie), et, enfin, le dernier disque regroupe des
versions alternatives.
Un régal pour les fans !