21 sept. 2024

Goat Girl, Cigarettes After Sex et le King Gizzard : entre jubilation et introspection

King Gizzard and The Lizard Wizard - "Flight b741"

On avait laissé le groupe australien s'éclater sur des synthétiseurs en fin d'année 2023 sur l'album "The Silver Cord" et, comme à leur habitude, il prend encore un virage à 180 degrés avec "Flight b741".
A chaque album le groupe se réinvente et explore de nouveaux horizons, repoussant les limites de son style. Cette fois-ci, nous voici dans de bonnes vieilles sonorités rock des années 70. Ca sent la sueur et la poussière, les titres s'enchainent dans une euphorie maîtrisée, harmonica et guitares à la Lynyrd Skynyrd s'en donnent à coeur joie nous offrant quelques morceaux irrésistibles comme "Le Risque" et "Flight b741".
Joli exercice de style et défi relevé haut la main une fois de plus par le roi lézard.



Goat Girl - "Below The Waste"

Les anglais de Goat Girl confirment avec ce nouvel album qu'ils ne sont pas un énième groupe de post-punk. Le trio féminin revient en effet cette année avec un disque très sophistiqué, mêlant guitares et synthétiseurs, agrémenté de nombreux bruitages et d'arrangements bien pensés au service de morceaux cédant rarement au classique "couplet-refrain".
La voix puissante de Clottie Cream sait aussi se charger de nuances pour des moments mélancoliques et pleins d'émotion notamment sur "Words Fell Out", "Where's Ur Heart" et "Motorway".
Un disque fort et intelligent.



Cigarettes After Sex - "X's"

Nous voilà en face d'un OVNI musical. Quelque chose entre l'album shoegaze et la musique de relaxation !
Ce nouveau disque du groupe américain Cigarettes After Sex est d'une uniformité assez déconcertante, tous les morceaux étant joués sur un tempo très lent, accompagnés d'une basse un peu groovante, de guitares noyées dans la reverb, et d'une voix androgyne soufflée du bout des lèvres. Le tout donnant une impression de chansons en totale lévitation. Malgré cette ambiance répétitive, la magie opère grâce à de jolies petites mélodies et une sensation de zénitude qui s'empare petit à petit de l'auditeur. Parmi les morceaux qui font particulièrement mouche, notons "Tejano Blue", "Hideaway" et "Baby Blue Movie".
Un trip planant et extatique.



John Lennon - "Mind Games (Ultimate Collection)"

Sorti en 1973, "Mind Games" n'est pas le plus connu ou reconnu des albums solo de John Lennon. Enregistré dans une période de tensions entre Yoko Ono et lui, peu de temps avant son "lost week-end", il comporte néanmoins quelques jolies petites ballades comme "Aisumasen (I'm Sorry)" et "One Day (At a Time)", une chanson politique typique de Lennon, "Bring On The Lucie (Freda People)", qui fonctionne bien mieux que tout ce qu'il a pu écrire sur son album précédent ("Some Time in New-Yorrk City"), et bien sûr la chanson éponyme "Mind Games", un classique de sa discographie.
50 ans plus tard, cette version "Ultimate" est particulièrement généreuse. Un premier disque contient une nouvelle version stéréo de l'album original, un deuxième disque des versions épurées mettant en avant la voix de Lennon. Le disque 3  quant à lui met en valeur certaines pistes instrumentales de l'album. Le quatrième disque est consacré aux désormais traditionnelles (déjà proposées dans les "Ultimate Collection" précédemment sorties) versions "Evolution" qui permettent d'apprécier le travail en studio et l'évolution des morceaux dans le temps, de prise en prise. Le disque 5 comprend des mix RAW, à savoir les chansons de l'album avec leurs pistes de base (chant, guitare, basse, batterie), et, enfin, le dernier disque regroupe des versions alternatives.
Un régal pour les fans !