29 juil. 2024

Cage The Elephant, Kasabian, Wings et la voix de Portishead, les valeurs sûres de cet été

Cage The Elephant - "Neon Pill"

Après deux Grammy obtenus avec leurs disques précédents, le groupe américain Cage The Elephant est de retour avec sixième album accouché dans la douleur.
En effet, on ne donnait pas cher du chanteur Matt Schultz qui a traversé une période de psychose intense entre 2020 et 2023 due à des effets secondaires d'un médicament qu'on lui avait prescrit.
Composé pendant cette période, "Neon Pill" est étonnement groovy et joyeux à l'image du très strokes "Metaverse" ou du funky "Rainbow".
Synthés et guitares sont au service d'un rock indé caractéristique du groupe duquel émergent des chansons particulièrement fortes comme "Neon Pill" où Matt Shultz revient sur sa santé mentale, "Float into the Sky" avec son piano chaloupé et sa fin psychédélique, et la ballade très émouvante "Out loud"


 

Kasabian - "Happenings"

Un nouvel album de Kasabian c'est toujours une bonne nouvelle. C'est annonciateur d'un mélange efficace de pop, de rock, d'électro et de petites touches hip-hop.
Et efficace "Happenings" l'est. 10 chansons, 28 minutes, on peut dire que le groupe va à l'essentiel. On pourra néanmoins regretter que les chansons ne prennent pas plus leur temps et se contentent d'assurer le tube en abusant parfois un peu des choeurs de type chants de stade calibrés pour le live.
Il n'empêche qu'on passe un très bon moment et qu'on reprend à tue-tête ces mélodies imparables comme "Darkest Lullaby" ou "Coming Back To Me Good".
Depuis l’éviction du chanteur Tom Meighan en 2020, Serge Pizzorno a repris seul le lead du groupe et il s'en sort haut la main au chant, à la composition et à la production pour continuer de faire vivre ce groupe incontournable de la scène anglaise.
 

 
 
Paul McCartney & Wings - "One Hand Clapping"

Il aura fallu près de 50 ans pour que cet album sorte enfin. Enregistré à Abbey Road en août 1974 dans des conditions de live, les enregistrements de "One Hand Clapping" ont été filmés sur quatre jours afin de servir de base pour un documentaire qui ne sortira finalement en DVD qu'en 2010... Et les morceaux audio seulement cette année.
Quel programme ! Plus de 30 morceaux parmi lesquels des classiques de la carrière solo de McCartney comme "Jet", "Live and Let Die", "Band on the Run", "My Love", "Maybe I'm Amazed" mais aussi quelques reprises des Beatles en extra.
Les musiciens de Wings, au top de leur forme, sont accompagnés d'un orchestre, impeccable, sur une partie de l'album.
McCartney, des tubes, du live mais avec une qualité de son de studio... En résumé un vrai bonheur.
 

 
Beth Gibbons - "Lives Outgrown"

Beth Gibbons n'est autre que la chanteuse du groupe anglais Portishead qui a marqué les années 90 par son trip-hop si particulier et son cultissime single "Glory Box".
Pour son premier album, oubliés le trip-hop et les scratchs, puisque ce sont les instruments acoustiques qui dominent. Mais demeure toujours cette magnifique voix tourmentée et susurrée. Guitare, cordes, percussions, l'ambiance est particulièrement soignée et les adeptes de l'écoute au casque seront ravis.
Entre accents orientaux et géniales trouvailles d'arrangements (le grincement de "Whispering Love" ou les cordes dissonantes de "Burden of Life"), c'est un véritable coup de maître.
 

 




 

2 juil. 2024

De la pop qui joue sur les valeurs sûres avec The Lemon Twigs, The Black Keys, Papooz et Angus & Julia Stone

The Lemon Twigs - "A Dream is all we Know"

Alors que leur précédent disque "Everything Harmony" est encore sur toutes les bonnes platines, les Lemon Twigs sont déjà de retour avec un nouvel album "A dream is all we know". Les deux frangins surdoués nous ont habitué depuis le début de leur carrière à nous proposer une musique souvent déjantée.
Mais "A dream is all we know" s'inscrit plutôt dans la lignée de son prédécesseur : moins barré mais très très très ancré dans les années 60-70.
C'est ainsi que les guitares et les harmonies typiques de cette période se taillent la part du lion. Mais c'est également une certaine forme de gaieté et d’insouciance qui dominent.
L'album démarre en trombe avec le beatlemaniaque "My Golden Years" et une coda
épique. Même si, tout au long du disque, on n'est jamais très loin du pastiche (des Beach Boys notamment), ce parti pris artistique apporte son lot de magnifiques moments comme "How Can I Love Her More" ou "I Should've Know Right From The Start".
L'album se conclue sur un rock'n roll (le bien nommé "Rock on (Over and Over)") que Sir McCartney n'aurait pas renié.



 

The Black Keys - "Ohio Players"

On ne présente plus les Black Keys : avec douze albums en un peu plus de vingt ans, le groupe américain est particulièrement prolifique. Celui-ci nous avait habitué à un blues-rock cru et sauvage mais leur nouvel album "Ohio Players" prend une direction un peu différente. Il faut dire qu'il contient de nombreuses collaborations, avec Dan The Automator et Noel Gallagher notamment mais surtout avec Beck qui signe sept des quatorze morceaux du disque.
Il en ressort un disque plus pop-soul avec une bonne part de groove. D'où peut-être le titre, "Ohio Players", qui fait référence à un groupe de funk des années 70.
On en redemande.




Papooz - " Resonate"

Papooz est de retour avec un disque qui sent bon les années 70. Il faut dire que le duo français est friand de pop anglo-saxonne et ça se voit. "Resonate" ne déroge pas à leurs opus précédents avec des mélodies légères et des arrangements particulièrement raffinés avec des chœurs et des harmonies omniprésentes. On pense aux Wings, on pense à Electric Light Orchestra (en particulier sur "Down By You" et sa production pop disco) sur les excellents "OK" et "Moving Along".

 

Angus & Julia Stone - "Cape Forestier"

Trois ans après avoir composé la musique du jeu "Life is Strange : True Colors", les frère et sœur australiens Angus & Julia Stone nous reviennent avec "Cape Forestier".
Fidèle à leur style folk mid-tempo, l'album est encore une fois un petit bijou mélancolique. Même si la recette semble éculée (arrangements majoritairement acoustiques, lead vocal de l'un et harmonies de l'autre avec toujours ce chant typiquement nonchalant), l'alchimie opère grâce à de belles mélodies toutes en subtilité.
Et, surtout, tout le plaisir de l'écoute réside dans la complémentarité vocale des deux artistes, que ce soit sur la ballade "Losing You", le lentement groovy "Down To The Sea" ou l'émouvant "No Boat No Aeroplane".