26 déc. 2024

Nos albums pop-rock préférés de 2024

C'est la fin de l'année et un petit coup d'oeil dans le rétro s'impose afin de dresser la liste de nos albums préférés de 2024. Pas facile de faire un choix tant il y a eu du bon son cette année encore : MGMT, Declan McKenna, King Gizzard, Pond, Sprints, The Lemon Twigs... on avait l'embarras du choix !


Fontaines D.C. - " Romance"

C'est sans conteste un des albums les plus forts de l'année. A la fois puissant et fourmillant de bonnes idées d'arrangement, Fontaines D.C. confirme avec "Romance" qu'il est non seulement un formidable groupe rock mais également un groupe qui cherche à repousser les frontières du genre. 


 

Cage The Elephant - "Neon Pill"

Album accouché dans la douleur, "Neon Pill" est un étonnant mélange de pop entraînante et de névrose psychologique... mais ça marche !


The Last Dinner Party - "Prelude To Ecstasy"

Avec ses sonorités 80's et ses voix à la Kate Bush, The Last Dinner Party arrive à se démarquer des autres groupes rétros avec des tubes imparables comme "Nothing Matters" et le magnifique "On Your Side".


Cigarettes After Sex - "X's"

Un groupe qui souvent divise, soit on adore soit on n’accroche pas du tout. Avec ses morceaux lents, planants, bourrés de reverbs et son atmosphère douce et monotone, Cigarettes After Sex plonge l'auditeur réceptif dans un nuage cotonneux de détente et de sérénité.



The Smile - "Cutouts"

Deux albums cette année, deux albums d'une créativité sans égale dans l'industrie du disque. C'est propre, c'est beau, c'est innovant, c'est technique, y a rien à dire. Entre "Wall of Eyes" et "Cutouts", on choisira le second, peut-être tout simplement pour son côté inattendu.






24 nov. 2024

The Smile, October Drift et Yodelice, trois visions du rock

The Smile - "Cutsout"

A peine 10 mois après "Wall of Eyes", le super trio The Smile composé de Thom Yorke, Jonny Greenwood (de Radiohead) et du batteur Tom Skinner sort déjà un nouveau disque composé de morceaux non retenus pour cet album.
En nous proposant des chutes de la session précédente, on pouvait craindre des morceaux inachevés, des maquettes non abouties mais ce n'est pas du tout l'impression qu'on a en l'écoutant.
Techniquement ça envoie du lourd, guitares et batteries vont à cent à l'heure, mais le groupe a suffisamment d’expérience pour savoir que ça ne suffit pas pour faire de bonnes chansons. Il y ajoutent la petite dose d'étrangeté qui va apporter son originalité au projet : sonorité (et même plutôt "dissonorité") et bien sûr le chant habité de Thom Yorke qui, à lui seul, peut transporter un morceau et en faire quelque chose de génial.
Dans ce registre, si on a parfois l'impression que le chanteur se contente de faire du Thom Yorke avec sa voix hypnotique et nasillarde (ce qui en soit est déjà plus que bien), quand il se lâche enfin, comme sur "Eyes and Mouth" ou "No Words", c'est une réussite totale.
Atmosphère étrange, riffs bizarres, riches arrangements, on ne peut que s'incliner devant tant de créativité.


 

October Drift - "Blame the Young"

Troisième album en quatre ans pour les anglais de October Drift.
Amoureux de la musique pop années 90, courez découvrir cet album, vous ne pourrez que tomber sous le charme de chansons comme
"Wallflower", "Everybody Breaks" ou "Nothing Makes Me Feel (The Way You Do)".
Des guitares saturées, des chœurs, un chant bien rock et de fantastiques montées en puissance, tous les ingrédients sont là pour vous divertir.
Le tout est hyper mélodique, si bien qu'au bout de deux écoutes on a l'impression de connaître tous les airs par cœur comme s'ils avaient toujours existé.
Un album frais et spontané qui fait du bien.





Yodelice - "What's the Cure"

Le français Maxime Nucci s'est fait un nom dans le paysage musical hexagonal en composant des chansons pour des pointures de la variété bien de chez nous.
Mais, amoureux de rock et de folk, il mène en parallèle une carrière solo, sous le pseudonyme de Yodelice, où il peut mettre en valeur ses goûts et ses talents de
musicien.
Avec "What's the Cure", il nous propose une plongée dans les
années 80 avec des synthés très présents, assurant des riffs incisifs, et des batteries électroniques parfois assez basiques. Sa voix grave et sa manière de chanter qui ne sont pas sans rappeler Depeche Mode ("Cutting Like a Knife") renforcent encore plus ce coté rétro.
Mais qu'on ne s'y trompe pas, l'ambiance générale est très rock, confortée en cela par de surprenants longs solos de guitare ("Desert Song", "Hope").

Habitué à composer des tubes, Yodelice connaît les recettes de l'album efficace avec des arrangements où on devine que rien n'est laissé au hasard mais il sait aussi sortir des sentiers battus et offrir de très beaux et calmes moments comme "Bliss".


 

28 oct. 2024

Fontaines D.C., The Waeve et David Gilmour, y a du chef d'oeuvre dans l'air

The Waeve - "City Lights"

Le duo The Waeve, composé du guitariste de Blur Graham Coxon et de Rose Elinor Dougall des Pipettes, en couple à la ville, est de retour.
Leur premier album, sorti l'an dernier, avait été un de nos préférés de 2023 avec son savoureux mélange vocal, son saxophone tout en intensité et de petites perles comme "Sleepwalking".
"City Lights" s'avère moins mélancolique, les guitares sont plus présentes, et certains morceaux font preuve d'une indéniable originalité comme "Broken Boys".
Si les morceaux les plus rock sont menés par Graham Coxon, la complémentarité des deux voix fait toujours des merveilles et les parties de saxophone apportent toujours ce petit plus d'émotion.
Les morceaux longs sont nombreux et permettent de laisser libre cours à des moments épiques et psychédéliques ("Druantia", "Sunrise") mais de belles ballades tirent aussi leur épingle du jeu comme "Simple Days" ou le magnifique "Song for Eliza May" avec sa ritournelle finale. 




David Gilmour - "Luck and Strange"

Voici sans doute le meilleur album solo de David Gilmour !
Lui qui nous avait plutôt habitué à des albums essentiellement instrumentaux, la première surprise de "Luck and Strange" est la présence de nombreuses chansons, toutes très réussies.
Une douce mélancolie plane sur l'album mais pas que ("Dark and Velvet Nights") et Gilmour ne s'enferme pas dans une nostalgie facile même si des sonorités des guitares font immanquablement penser à Pink Floyd ("Scattered").
Mais va t-on s'en plaindre alors que justement on attend tous avec impatience les solos de guitare sur chaque morceau pour retrouver avec bonheur ce son unique de Strat.
"The Piper's Call" et "Between Two Points" (chanté en duo avec sa fille) sont deux autres excellents moments de cet album à la hauteur de cet artiste de légende. 




Fontaines D.C. - "Romance"

Attention chef d'oeuvre ! Les irlandais de Fontaines DC prouvent une nouvelle fois qu'ils font partie des artistes majeurs de notre époque.
Quelle claque !
"Romance", "Starbuster", " Here's the Thing", "In the Modern World", les tubes rock s'enchaînent avec à chaque fois cette petite idée d'arrangements ou de structure qui font la différence.
Mais que seraient tout ça sans la voix de Grian Chatten qui arrive à transcender chaque titre par sa force et son émotion mais qui sait aussi s'adapter pour se mettre au service de belles ballades comme "Horseness".
Un album incontournable. 




 

 




21 sept. 2024

Goat Girl, Cigarettes After Sex et le King Gizzard : entre jubilation et introspection

King Gizzard and The Lizard Wizard - "Flight b741"

On avait laissé le groupe australien s'éclater sur des synthétiseurs en fin d'année 2023 sur l'album "The Silver Cord" et, comme à leur habitude, il prend encore un virage à 180 degrés avec "Flight b741".
A chaque album le groupe se réinvente et explore de nouveaux horizons, repoussant les limites de son style. Cette fois-ci, nous voici dans de bonnes vieilles sonorités rock des années 70. Ca sent la sueur et la poussière, les titres s'enchainent dans une euphorie maîtrisée, harmonica et guitares à la Lynyrd Skynyrd s'en donnent à coeur joie nous offrant quelques morceaux irrésistibles comme "Le Risque" et "Flight b741".
Joli exercice de style et défi relevé haut la main une fois de plus par le roi lézard.



Goat Girl - "Below The Waste"

Les anglais de Goat Girl confirment avec ce nouvel album qu'ils ne sont pas un énième groupe de post-punk. Le trio féminin revient en effet cette année avec un disque très sophistiqué, mêlant guitares et synthétiseurs, agrémenté de nombreux bruitages et d'arrangements bien pensés au service de morceaux cédant rarement au classique "couplet-refrain".
La voix puissante de Clottie Cream sait aussi se charger de nuances pour des moments mélancoliques et pleins d'émotion notamment sur "Words Fell Out", "Where's Ur Heart" et "Motorway".
Un disque fort et intelligent.



Cigarettes After Sex - "X's"

Nous voilà en face d'un OVNI musical. Quelque chose entre l'album shoegaze et la musique de relaxation !
Ce nouveau disque du groupe américain Cigarettes After Sex est d'une uniformité assez déconcertante, tous les morceaux étant joués sur un tempo très lent, accompagnés d'une basse un peu groovante, de guitares noyées dans la reverb, et d'une voix androgyne soufflée du bout des lèvres. Le tout donnant une impression de chansons en totale lévitation. Malgré cette ambiance répétitive, la magie opère grâce à de jolies petites mélodies et une sensation de zénitude qui s'empare petit à petit de l'auditeur. Parmi les morceaux qui font particulièrement mouche, notons "Tejano Blue", "Hideaway" et "Baby Blue Movie".
Un trip planant et extatique.



John Lennon - "Mind Games (Ultimate Collection)"

Sorti en 1973, "Mind Games" n'est pas le plus connu ou reconnu des albums solo de John Lennon. Enregistré dans une période de tensions entre Yoko Ono et lui, peu de temps avant son "lost week-end", il comporte néanmoins quelques jolies petites ballades comme "Aisumasen (I'm Sorry)" et "One Day (At a Time)", une chanson politique typique de Lennon, "Bring On The Lucie (Freda People)", qui fonctionne bien mieux que tout ce qu'il a pu écrire sur son album précédent ("Some Time in New-Yorrk City"), et bien sûr la chanson éponyme "Mind Games", un classique de sa discographie.
50 ans plus tard, cette version "Ultimate" est particulièrement généreuse. Un premier disque contient une nouvelle version stéréo de l'album original, un deuxième disque des versions épurées mettant en avant la voix de Lennon. Le disque 3  quant à lui met en valeur certaines pistes instrumentales de l'album. Le quatrième disque est consacré aux désormais traditionnelles (déjà proposées dans les "Ultimate Collection" précédemment sorties) versions "Evolution" qui permettent d'apprécier le travail en studio et l'évolution des morceaux dans le temps, de prise en prise. Le disque 5 comprend des mix RAW, à savoir les chansons de l'album avec leurs pistes de base (chant, guitare, basse, batterie), et, enfin, le dernier disque regroupe des versions alternatives.
Un régal pour les fans !



13 août 2024

Pond, L'impératrice, DIIV et J. Bernardt, entre fraîcheur et flamme

Pond - "Stung!"

Pond et Tame Impala ont de nombreux points communs : ce sont tous les deux des groupes australiens, ils font tous les deux du rock psychédélique... et ils partagent même plusieurs musiciens. "Stung!" est déjà leur dixième album.
S'il est plus posé et moins bourré d'effets que ses prédécesseurs, on y retrouve néanmoins les sonorités psyché qu'on apprécie chez eux. De la basse au synthé, des riff rock ("Black Lung") avec une touche de vocoder, des instrumentaux ("Elf Bar Blues"), des passages très Floydiens ("Edge of The World Pt.3") et même quelques jolies ballades ("O' UV Ray").
Avec 14 titres tous aussi bons les uns que les autres (les magnifiques accords de "Neon River" et un vrai tube : "So Lo"), on peut dire que Pond signe un retour gagnant.




L'impératrice - "Pulsar"

Depuis plus de 10 ans qu'on les connaît, c'est toujours un plaisir de retrouver L'impératrice et leur univers ultra positif. Leur musique électro disco est toujours aussi bien produite et on est toujours aussi étonné de constater que ça sonne toujours aussi bien, même (et surtout d'ailleurs) chanté en français. Impossible de ne pas taper du pied en rythme à l'écoute de "Me Da Igual" ou "Danza Marilu". Un bien être contagieux.




J. Bernardt - "Contigo"

Quand la moitié active du groupe belge Balthazar sort un album, on se jette forcément dessus. Après celui de Maarten Devoldere (sous le pseudo de Warhaus) en 2022, c'est au tour de Jinte Deprez de sortir un album (sous celui de J. Bernardt) cette année.
Difficile de faire la différence avec un album du groupe tant les similitudes sont nombreuses : arrangements "classes" faits de cordes et d'instruments acoustiques, mélodies et style de compositions très similaires et, surtout, utilisation très fréquente de voix de tête comme sur le précédent album de Balthazar. Il y manque juste la voix caverneuse de Maarten Devoldere finalement.
Mais inutile de faire la fine bouche, "Contigo" reste un très beau disque qui réserve son lot de moments de grâce comme sur "Matter of Time".
 
 

DIIV - "Frog in Boiling Water"

Ah, il y a longtemps qu'on n'avait pas parlé d'un album de shoegazing sur ce blog ;-)
Le groupe américain DIIV en est à son quatrième disque et ils sont passés maîtres en la matière.
Des riffs de guitare entêtants, une voix en retrait, des effets a gogo, c'est tout ce qu'on aime.
Les morceaux s'enchaînent dans une veine prog-rock jusqu'au sommet que constitue "Fender in a Freeway", totalement enivrant.





29 juil. 2024

Cage The Elephant, Kasabian, Wings et la voix de Portishead, les valeurs sûres de cet été

Cage The Elephant - "Neon Pill"

Après deux Grammy obtenus avec leurs disques précédents, le groupe américain Cage The Elephant est de retour avec sixième album accouché dans la douleur.
En effet, on ne donnait pas cher du chanteur Matt Schultz qui a traversé une période de psychose intense entre 2020 et 2023 due à des effets secondaires d'un médicament qu'on lui avait prescrit.
Composé pendant cette période, "Neon Pill" est étonnement groovy et joyeux à l'image du très strokes "Metaverse" ou du funky "Rainbow".
Synthés et guitares sont au service d'un rock indé caractéristique du groupe duquel émergent des chansons particulièrement fortes comme "Neon Pill" où Matt Shultz revient sur sa santé mentale, "Float into the Sky" avec son piano chaloupé et sa fin psychédélique, et la ballade très émouvante "Out loud"


 

Kasabian - "Happenings"

Un nouvel album de Kasabian c'est toujours une bonne nouvelle. C'est annonciateur d'un mélange efficace de pop, de rock, d'électro et de petites touches hip-hop.
Et efficace "Happenings" l'est. 10 chansons, 28 minutes, on peut dire que le groupe va à l'essentiel. On pourra néanmoins regretter que les chansons ne prennent pas plus leur temps et se contentent d'assurer le tube en abusant parfois un peu des choeurs de type chants de stade calibrés pour le live.
Il n'empêche qu'on passe un très bon moment et qu'on reprend à tue-tête ces mélodies imparables comme "Darkest Lullaby" ou "Coming Back To Me Good".
Depuis l’éviction du chanteur Tom Meighan en 2020, Serge Pizzorno a repris seul le lead du groupe et il s'en sort haut la main au chant, à la composition et à la production pour continuer de faire vivre ce groupe incontournable de la scène anglaise.
 

 
 
Paul McCartney & Wings - "One Hand Clapping"

Il aura fallu près de 50 ans pour que cet album sorte enfin. Enregistré à Abbey Road en août 1974 dans des conditions de live, les enregistrements de "One Hand Clapping" ont été filmés sur quatre jours afin de servir de base pour un documentaire qui ne sortira finalement en DVD qu'en 2010... Et les morceaux audio seulement cette année.
Quel programme ! Plus de 30 morceaux parmi lesquels des classiques de la carrière solo de McCartney comme "Jet", "Live and Let Die", "Band on the Run", "My Love", "Maybe I'm Amazed" mais aussi quelques reprises des Beatles en extra.
Les musiciens de Wings, au top de leur forme, sont accompagnés d'un orchestre, impeccable, sur une partie de l'album.
McCartney, des tubes, du live mais avec une qualité de son de studio... En résumé un vrai bonheur.
 

 
Beth Gibbons - "Lives Outgrown"

Beth Gibbons n'est autre que la chanteuse du groupe anglais Portishead qui a marqué les années 90 par son trip-hop si particulier et son cultissime single "Glory Box".
Pour son premier album, oubliés le trip-hop et les scratchs, puisque ce sont les instruments acoustiques qui dominent. Mais demeure toujours cette magnifique voix tourmentée et susurrée. Guitare, cordes, percussions, l'ambiance est particulièrement soignée et les adeptes de l'écoute au casque seront ravis.
Entre accents orientaux et géniales trouvailles d'arrangements (le grincement de "Whispering Love" ou les cordes dissonantes de "Burden of Life"), c'est un véritable coup de maître.
 

 




 

2 juil. 2024

De la pop qui joue sur les valeurs sûres avec The Lemon Twigs, The Black Keys, Papooz et Angus & Julia Stone

The Lemon Twigs - "A Dream is all we Know"

Alors que leur précédent disque "Everything Harmony" est encore sur toutes les bonnes platines, les Lemon Twigs sont déjà de retour avec un nouvel album "A dream is all we know". Les deux frangins surdoués nous ont habitué depuis le début de leur carrière à nous proposer une musique souvent déjantée.
Mais "A dream is all we know" s'inscrit plutôt dans la lignée de son prédécesseur : moins barré mais très très très ancré dans les années 60-70.
C'est ainsi que les guitares et les harmonies typiques de cette période se taillent la part du lion. Mais c'est également une certaine forme de gaieté et d’insouciance qui dominent.
L'album démarre en trombe avec le beatlemaniaque "My Golden Years" et une coda
épique. Même si, tout au long du disque, on n'est jamais très loin du pastiche (des Beach Boys notamment), ce parti pris artistique apporte son lot de magnifiques moments comme "How Can I Love Her More" ou "I Should've Know Right From The Start".
L'album se conclue sur un rock'n roll (le bien nommé "Rock on (Over and Over)") que Sir McCartney n'aurait pas renié.



 

The Black Keys - "Ohio Players"

On ne présente plus les Black Keys : avec douze albums en un peu plus de vingt ans, le groupe américain est particulièrement prolifique. Celui-ci nous avait habitué à un blues-rock cru et sauvage mais leur nouvel album "Ohio Players" prend une direction un peu différente. Il faut dire qu'il contient de nombreuses collaborations, avec Dan The Automator et Noel Gallagher notamment mais surtout avec Beck qui signe sept des quatorze morceaux du disque.
Il en ressort un disque plus pop-soul avec une bonne part de groove. D'où peut-être le titre, "Ohio Players", qui fait référence à un groupe de funk des années 70.
On en redemande.




Papooz - " Resonate"

Papooz est de retour avec un disque qui sent bon les années 70. Il faut dire que le duo français est friand de pop anglo-saxonne et ça se voit. "Resonate" ne déroge pas à leurs opus précédents avec des mélodies légères et des arrangements particulièrement raffinés avec des chœurs et des harmonies omniprésentes. On pense aux Wings, on pense à Electric Light Orchestra (en particulier sur "Down By You" et sa production pop disco) sur les excellents "OK" et "Moving Along".

 

Angus & Julia Stone - "Cape Forestier"

Trois ans après avoir composé la musique du jeu "Life is Strange : True Colors", les frère et sœur australiens Angus & Julia Stone nous reviennent avec "Cape Forestier".
Fidèle à leur style folk mid-tempo, l'album est encore une fois un petit bijou mélancolique. Même si la recette semble éculée (arrangements majoritairement acoustiques, lead vocal de l'un et harmonies de l'autre avec toujours ce chant typiquement nonchalant), l'alchimie opère grâce à de belles mélodies toutes en subtilité.
Et, surtout, tout le plaisir de l'écoute réside dans la complémentarité vocale des deux artistes, que ce soit sur la ballade "Losing You", le lentement groovy "Down To The Sea" ou l'émouvant "No Boat No Aeroplane".




15 mai 2024

MGMT, Astral Bakers, Air, Liam Gallagher&John Squire : que des pointures au programme ce mois-ci

MGMT - "Loss of Life"

Un nouvel album de MGMT c'est toujours un petit évènement même si, depuis la sortie de leur premier disque "Oracular Spectacular" en 2007, le groupe a alterné entre du très bon ("Little Dark Age") et du décevant ("MGMT"), donnant l'impression que les auteurs Ben Goldwasser et Andrew VanWyngarden se cherchaient un peu.
L'album "Little Dark Age" en 2017 avait constitué un vrai renouveau pour le groupe, de nouveau encensé par la critique et faisant un gros buzz auprès du public avec la chanson du même titre (plus de 134 M de vues sur YouTube) devenant un mème sur internet.
C'est donc avec une certaine impatience qu'on voulait découvrir ce nouvel album "Loss of Life".
Après un début en demi-teinte (un morceau instrumental un peu plat, une chanson pop assez classique et un duo pas transcendant avec Christine and the Queens), l'album démarre vraiment à partir de "People in the Streets" et son joli riff de basse (et des manifestants qui crient en français à la fin du morceau "Poutine, Menteur, Assassin !") puis "Bubblegum Dog", du MGMT déjanté tout craché. Vient ensuite "Nothing to Declare", un petit bijou acoustique avec juste ce qu'il faut d'effets et d'arrangements au synthé pour en garder intacte la mélancolie. La fin de l'album est également d'un bon niveau psychédélique avec notamment "Nothing Changes" et "Phraide's Song.
Bref, un excellent album du groupe !




Astral Bakers - "The Whole Story"

Astral Bakers est un tout nouveau groupe formé de quatre musiciens ayant déjà travaillé avec des artistes de renom de la scène française. L'un des membres n'est rien de moins que Ambroise Willaume, plus connu sous le pseudonyme de Sage, membre du groupe Revolver et arrangeur des deux albums de Clara Lucciani. Une pointure dans le milieu donc.
Mais inutile d'avoir cette information pour apprécier cet album !
Le groupe qualifie leur style de "soft grunge" et c'est finalement assez juste. Ici pas de guitares saturées ni de voix déchirées mais les guitares sont en effet bien présentes et constituent même l'essentiel de leurs arrangements. Des guitares chaudes, des riffs soyeux et, si un brin de saturation surgit ici et là, c'est toujours pour ajouter un peu d'intensité sur certains passages mais de manière discrète et mesurée. Emmenée par un chant calme et assuré, chaque chanson est un doux moment de folk-rock.
"Shelter", "Pretty Scar" et surtout "Beautiful Everything" sont les meilleurs moments d'un album qui est un formidable coup d'essai.





Liam Gallagher & John Squire

Lorsque l'ancien chanteur d'Oasis et l'ancien guitariste des Stone Roses décident de s'associer, la planète rock est forcément en ébullition ! Une collaboration surprenante mais pas déconnante puisque les deux artistes ont beaucoup d'influences communes, notamment des groupes des années 60 et 70 comme les Beatles, les Who et Led Zeppelin, et que tous les deux ont été à la pointe du rock anglais au début des années 90.
Pour cet album, c'est John Squire qui s'est mis à la composition et c'est peu dire qu'il a su s'adapter au style de Liam Gallagher puisque le chant est typique du son britpop d'Oasis, contrebalancé néanmoins par des solos et des riffs de guitare qui sonnent plus blues rock ("Just Another Rainbow").
L'alchimie est donc parfaite tout le long de cet album jalonné de très bons morceaux comme "Mars to Liverpool", "One Day at a Time" et le très "Beatles" "Just Another Rainbow" avec sa basse qui fait immédiatement penser à celle de "Rain" des Fab Four.





Air - "Moon Safari Rarities 25th Anniversary Edition"

Hourra, Air est de retour ! Alors que les deux membres du groupe, Jean-Benoît Dunckel et Nicolas Godin ont entamé des carrières solo depuis dix ans, le duo revient cette année en live pour fêter les 25 ans de la sortie de leur premier album "Moon Safari".
Les voici donc repartis sur les routes en 2024 pour rejouer entièrement ce disque légendaire lors d'une tournée mondiale qui sillonne aussi bien l'Europe que les Etats-Unis et l'Australie.
En parallèle, ils gâtent un peu plus l'ensemble de leurs fans avec un disque comprenant des inédits, des versions alternatives, des démos et des versions live (de l'époque).
Une bonne manière de célébrer l'anniversaire de cet album de pop-électro acclamé dans le monde entier : plus de deux millions d'exemplaires vendus, élu plusieurs fois meilleur album de l'année 1998 et faisant partie, aussi bien en Europe qu'aux Etats-Unis, dans la liste des meilleurs albums de tous les temps.


 

18 avr. 2024

Les disques qui m'ont marqué #7 Cake : "Fashion Nugget"

 


Contingent 96/10 au rapport !
Qui a dit que le service militaire n'avait que des mauvais côtés ?
En ce qui me concerne, ce sont des mois d'ennui dans une caserne sordide... mais aussi de belles rencontres.

Retour en fin d'année 1996, période où le service militaire existe toujours même s'il vit ses dernières heures puisqu'il sera définitivement arrêté en octobre 1997.

L'album "666 6667 Club" de Noir Désir vient de sortir et occupe une grande partie du spectre musical de cette époque, autant dire qu'on est loin de la sensibilité nationaliste des chansons militaires que nous devons entonner lors de nos marches au pas comme "La route vers l'inconnu est toujours bien venue" (cette chanson va me hanter encore très longtemps j'en ai peur)

 
Vous n'êtes pas obligés de l'écouter, promis


Après un mois de "classes" à Tours, direction le Loir-et-Cher pour neuf longs mois dans une base aérienne... qui n'a même pas de piste en bitume. Le site fait essentiellement office d'immense dépôt de pièces détachées pour l'armée de l'air.
Après avoir échappé de justesse à l'affectation au mess des appelés (ouh la la, tout ce vocabulaire militaire, je sens que je vais en perdre certains), je me retrouve finalement au service cartographique.
Au programme : expéditions vers
toutes les bases de France de cartes géographiques incluant les couloirs aériens. Et bizarrement, beaucoup de demandes de cartes de la Corse (et du littoral méditerranéen en général) lorsque les vacances d'été approchent...

Dans ce service, on n'est que deux appelés encadrés par cinq civils et, pendant qu'ils font la sieste entre midi et deux affalés sur leurs bureaux (véridique), on discute musique, Moïse (véridique aussi, c'est son prénom) et moi.

Lui est passionné de Bowie et de rock indé ; et, si je suis plutôt branché pop classique, nos goûts sont somme toute assez similaires et on échange nos découvertes régulièrement.

Un beau jour il débarque à la caserne avec un CD qu'il me conseille d'écouter absolument : "Fashion Nugget", deuxième album du groupe américain Cake, disque qui est sorti très peu de temps auparavant (en septembre 1996 précisément).

Cet album sera un choc : Cake se rit des codes et mélange les influences dont certaines, sur le papier, seraient bannies par n'importe quel amoureux du combo guitare basse batterie.

Voilà de quoi bouleverser toutes mes certitudes !

C'est ainsi que le groupe va amener le rock côtoyer de la country, du rap et, plus inhabituel, du mariachi avec ses trompettes omniprésentes... Et au passage faire redécouvrir le vibraslap, cette petite percussion rigolote que Cake adore placer dans la plupart de ses chansons.

 
 Un petit tuto si vous voulez vous mettre au vibraslap

Avec son phrasé inexpressif très particulier et ses paroles souvent ironiques, le chanteur John McCrea apporte ce petit je ne sais quoi de décalage et de détachement qui va permettre de faire le lien entre ces différents styles. 

L'album s'ouvre sur "Frank Sinatra" et, après quelques secondes en mode low-fi, le son volontairement brut de Cake explose littéralement emmené par des guitares "raw" et une basse bien en avant, un son caractéristique du groupe.

Viennent ensuite le tubesque "The Distance" avec son chant presque rappé et sa basse très moderne ; "Friend is a Four Letter Word" avec ses paroles moqueuses et son envolée émouvante de trompettes ; "Open Book" et ses chœurs décalés complètement fous rendant la mélodie du refrain insaisissable (chœurs dont on retrouve le même principe sur l'excellent "It's Coming Down" un peu plus tard dans l'album) ; "Daria" avec sa guitare rythmique très funky et son refrain accrocheur ; le plaidoyer comique "Stickshifts and Safetybelts" contre les voitures modernes ; la douce ballade "She'll Come Back to Me" ; et pour finir la très mélancolique reprise de "Sad Songs and Waltzes" qui vient conclure l'album sur une note country.


Par la suite, libéré des obligations militaires, je continuerai à suivre la carrière de Cake qui sortira d'autres excellents albums ("Prolonging the Magic", "Comfort Eagle") très bien accueillis par la critique et le public, aux Etats-Unis principalement. Et j'aurais même la chance de les voir en concert dans la salle de l'Elysée-Montmartre à Paris, avec mon frère devenu fan du groupe lui-aussi. 

Plus de 25 ans après, grâce à ce son unique, l'album "Fashion Nugget" n'a pas pris une ride et sa liberté est toujours aussi jouissive.


 

21 mars 2024

The Smile, Declan McKenna et The Last Dinner Party mettent la barre haute

The Smile - "Wall Of Eyes"

Mais que va t-il rester à Radiohead ? On est en droit de se poser la question à l'écoute de l'excellent nouvel album de The Smile emmené par Thom Yorke et Jonny Greenwood, les deux têtes pensantes du groupe d'Oxford.
Cet opus est en effet tout à fait dans la veine des derniers albums de Radiohead, un savant mélange entre pop, rock, électro, très travaillé, très arrangé, très cérébral, guidé par le chant mélancolique et habité de Thom Yorke.
Certains reprochent aux albums de The Smile, mais également aux albums solos de Thom Yorke, d'être beaux, innovants mais de manquer de ce petit truc en plus qui donne envie de s'y replonger des années après.
Pourtant force est de constater que "The Wall Of Eyes" possède non seulement cette originalité (avec des riffs hypnotiques comme "Friend Of A Friend"), cette beauté (ah la douceur de "I Quit"...), ce souffle rock ("Read The Room") mais également des petits chefs d’œuvre comme "Bending Hectic" qui combine toutes ces qualités avec une guitare distordue, une voix magnifique et une fin ultra saturée.
Un disque exigeant comme la plupart des derniers projets autour de Thom Yorke mais dans lequel il ne faut pas hésiter à plonger.
 
 
 
Declan McKenna - "What Happened To The Beach?"

Le petit prodige anglais nous avait régalé en 2020 avec "Zeros", un album qui sonnait très années 60-70.
Pour son retour, Declan McKenna prend des risques, mélange les genres, les époques et les influences pour créer un univers musical bien à lui.
Autour d'arrangements plus complexes, bruitages, instruments s’enchaînent mêlant guitares, pianos, cuivres, effets sur les voix, donnant l'impression qu'il n'y a pas deux mesures identiques tout en mettant en avant l'aspect mélodique de ses chansons.
Malgré ces grandes ambitions, "What Happened To The Beach" reste frais et léger aidé en cela par d'excellents morceaux comme "Elevator Hum", "Mulholland's Dinner And Wine" et "Nothing Works" et des interludes qui ponctuent régulièrement l'album (les "Mystery Planet").



The Last Dinner Party - "Prelude To Ecstasy"


Le single "Nothing Matters" a été la grosse sensation musicale de l'autre côté de la Manche en 2023. Le quintet féminin The Last Dinner Party a conquis le public et les critiques avec ce parfait single pop un brin provocateur.
Leur premier album "Prelude To Ecstasy" vient de sortir et a immédiatement pris la tête des charts en Angleterre.
Un succès bien mérité pour ce groupe au style très 80's qui fait parfois penser (voix féminines obligent) à Kate Bush ou Siouxsie And The Banshees ("Burn Alive"). Avec ses harmonies très présentes et ses longs solos de guitare, les tubes  s'enchaînent dans une ambiance un peu glam ("Sinner", "My Lady Of Mercy", "The Feminine Urge") entrecoupées de ballades très réussies ("On Your Side" petit bijou mélancolique avec une fin instrumentale très aérienne, ou la très jolie coda de "Portrait of a Dead Girl").
 



Paul McCartney - "Got Back Tour Sydney Day One & Two"

Aïe aïe aïe, comme on peut regretter que la tournée européenne de Sir Paul McCartney ait été annulée en 2020, crise du COVID oblige. Cette année-là, sortait McCartney III et malgré quelques chevrotements, sa voix tenait encore bien la route (mais bon il y avait peut-être eu des retouches réalisées en post-production). Alors que sur ces enregistrements live, on découvre une voix de vieillard, à la peine dans les aigus, et parfois à la limite de l'essoufflement.
Oh que ça fait de la peine à attendre... Heureusement qu'il y a de nombreux chœurs pour le soutenir sinon le résultat serait encore plus triste.
Avec une quarantaine de morceaux joués chaque soir, McCartney régale
malgré tout son public et la performance scénique reste extraordinaire pour l'ex-Beatles qui aura 82 ans cette année.
Première chose à faire après avoir écouté ce live : se ruer sur les albums studios pour se rassurer en réécoutant la voix intemporelle de Paul.
 

 

10 févr. 2024

Du rock au programme avec Sprints, Bar Italia, Peter Gabriel et les inusables King Gizzard

Sprints - "Letter To Self"

Amoureux du rock, vous voilà rassurés, il est toujours là et bien vivant, il n'y a qu'à voir le nombre de groupes post-punk qui émergent régulièrement de l'autre côté de la manche.
Les jeunes irlandais de Sprints, menés par la chanteuse et compositrice Karla Chubb, viennent nous le prouver une nouvelle fois avec un album explosif. 
Le plan est souvent le même : couplets un peu parlés sur un riff de guitare palm- muté avec une section rythmique assez soft, un prérefrain qui fait doucement monter la tension puis un refrain où batterie et guitares explosent sur un riff différent. 
Classique soit, mais quelle efficacité, quel chant, quelle énergie ! Ca déménage souvent, ça hurle parfois, ça fait du bien tout le temps. 
Attention, on n'est pas dans le bourrin incontrôlable, plus dans le lâcher prise maîtrisé et thérapeutique, 
Il y a des chansons mantriques ("Heavy", "Ticking"), mais aussi des choses plus mélodiques ("The Shadow Of A Doubt") ou mélancoliques ("Shaking Their Hands") 
Un coup de cœur assurément.
 

Peter Gabriel - "i/o"
 
Après plus de 20 ans d'une gestation interminable, maintes fois annoncé maintes fois repoussé, Peter Gabriel sort enfin son dixième album "i/o".
Le disque s'ouvre sur "Panopticom" et, dès les premières secondes d'écoute, un effet "madeleine de Proust" s'installe instantanément : ce son, cette voix... Voilà qui nous replonge à la fin des années 80. Le prog-rock luxueux de Peter Gabriel n'a pas pris une ride et on est heureux de constater que les fidèles Manu Katche et Brian Eno sont toujours de la partie. 
"i/o" est un album généreux et intemporel donc qui plaira aux fans ravis de retrouver cette production parfaite et cette voix intacte malgré ses 73 ans notamment sur les émouvants "Playing For Time" et "Four Kinds Of Horses".
D'autant plus généreux que Peter Gabriel propose deux versions de chaque morceau : une version "Bright Side" et une version "Dark Side". Les différences entre les deux sont très subtiles, il ne faut pas s'attendre à une ambiance malaisante sur les versions "Dark" : réverbe, équalisation vont être poussés différemment mais les arrangements sont identiques même si certains instruments vont être mis plus ou moins en avant selon le mix.
Un album de retrouvailles parfait : les excellents "i/o" et "Panopticom" ainsi que le très original "The Court" nous font regretter la lenteur de production de cette légende du rock.
 


King Gizzard And The Lizard Wizard - "The Silver Cord"
 
Le groupe australien King Gizzard (pour faire court) marche au défi ou au concept.
Depuis 13 ans et 25 albums studio (le record étant pour l'instant de 5 albums en 2017 et en 2022), le groupe explore le rock psychédélique avec comme credo de ne pas se donner de limite dans la créativité et dans le style, n'hésitant pas à faire le grand écart entre folk acoustique, musique orientale et rock pur et dur. 
Pour ce nouvel album, ce sont les synthés qui sont à l'honneur et le résultat est à la hauteur de leur démesure, ce type d'instruments leur permettant d'explorer les sonorités les plus étranges.
Mais King Gizzard étant avant tout un groupe d'entertainers, il se fait plaisir mais aime surtout donner du plaisir. Chaque morceau est donc l'occasion d'une euphorie calculée qui ne bascule jamais dans l'avant-garde contemplative. 
Dans ce nouvel opus, synthés et vocoder ("The Silver Cord") prédominent donc et, avec ses beats electros, on est même parfois très proche de la musique qui se danse façon techno ("Gilgamesh", "Set").
Cerise sur le gâteau, chaque morceau est présenté dans une version complète et une version courte. Chacun y trouvera donc son compte. Les adeptes du groupe préféreront les versions longues (plus structurées avec des phases musicales bien distinctes) et les néophytes pourront eux découvrir l'album avec les versions tronquées. 
Encore un concept parfaitement maîtrisé !
 




Bar Italia - "The Twits"

C'est le groupe de rock indé qui a fait sensation l'an dernier. Le jeune trio londonien a sorti deux albums en 2023 dont l'acclamé "The Twits".  
Articulé autour de guitares au son assez brut, musicalement l'album est du rock assez classique, tout à fait typique des productions de la fin des années 90's.
Mais c'est son duo de chanteurs, homme et femme, aux voix traînantes et un peu atones qui donnent vraiment l'identité au groupe.
Parmi les morceaux qui sortent du lot, citons "Worlds Greatest Emoter", avec ses faux airs de chanson des Strokes, le radioheadesque "Real House Wibes (Desperate House Vibes)" et l'accrocheur "My Little Pony". 



12 janv. 2024

Blonde Redhead, Ghostwoman, Blur et Kurt Vile... pour bien démarrer 2024 en musique

Blonde Redhead - "Sit Down For Dinner"
 
Plus de 30 années d'existence déjà mais le trio de shoegaze américain s'était fait discret ces derniers temps. 
Pour son retour, "Sit Down For Dinner" est un album unique difficile à classer. 
Oscillant entre pop 70's ("kiss Her Kiss Her"), folk ("Not For Me") et électro 90's ("Melody Experiment"), le seul dénominateur commun étant cette sensation agréable de se trouver enveloppé dans un cocon musical. Quelque chose de très subjectif finalement. 
Ethéré mais sans abuser des effets, les morceaux s'enchaînent dans cette ambiance douce et parfois un peu étrange (le morceau "Sit Down For Dinner") où voix masculine et féminine alternent. 
Un album captivant !
 

 

Ghost Woman - "Hindsight is 50/50"
 
Le groupe canadien Ghost Woman, derrière lequel se cache le multi-instrumentiste Evan Uschenko, publie son troisième album en moins de deux ans. Rien que ça.
Et avec "Hindsight is 50/50", il compte bien s'implanter durablement dans le paysage rock psychédélique. 
Avec ses guitares rugueuses et noisy ("Highly Unlikely"), son chant clamé et réverbéré (l'impeccable "Alright Alright"), et ses mélodies hypnotiques ("Along Pt2"), on est pile dans le thème en tout cas ! 
Un album qui trouve son style dans l'équilibre entre garage moderne et psyché rétro.
 
 
 

Blur - "The Ballad Of Darren"
 
On n'en avait pas parlé sur ce blog mais Blur (dont on passera ici les présentations) a sorti un excellent album l'été dernier. 
"The Ballad Of Darren" est un concentré de tout ce qu'on aime dans ce groupe : la classe des arrangements ("The Ballad"), les riffs rocks accrocheurs ("St. Charles Square"), l'inventivité ("Avalon"), le travail sur les chœurs ("The Narcissist"), les mélodies imparables ("Barbaric"), l'émotion ("Russian Strings"), cette voix de crooner pleine de nuances ("The Swan")... 
... et bien souvent le tout réuni dans une seule chanson.
 
 
 

Kurt Vile - "Back To Moon Beach"
 
Membre fondateur de The War On Drugs, Kurt Vile a quitté le groupe en 2008 pour se lancer dans une carrière solo. 
"Back to Moon Beach" est son 10ème album qu'il présente lui-même comme un recueil de chansons d'origines temporelles très diverses. 
Pourtant, avec ses guitares folk country ("Touched Somethin (Caugh A Virus)"), sa voix traînante ("Tom Petty’s Gone (But Tell Him I Asked For Him)") et ses petites touches psychédéliques (le morceau de 8 mn "Back To Moon Beach"), l'ensemble s'avère d'une cohérence indéniable.
Le chanteur s'offre même le plaisir de reprendre un titre de Dylan ("Must Be Santa") dans une version complètement revisitée en duo, avec synthé et boîte à rythme.