28 déc. 2021

Albums pop-rock préférés de 2021

... et leurs ingrédients secrets...

Weezer - OK Human
Prenez des chansons aux mélodies pop irrésistibles
Faîtes les revenir dans des arrangements orchestraux dignes d'une partition de George Martin
Enchaînez le tout
Croquez à pleines dents dans la cuvée Weezer de cette année




The Coral - Coral Island
Plongez une grande quantité de morceaux dans une ambiance rock-folk du début des années 70
Liez les chansons avec quelques intermèdes parlés
Séparez ensuite en un disque solaire et un disque plus sombre
Laissez vous transporter par les effluves de Coral Island




Raphaël - Haute Fidélité
Epluchez des paroles accrocheuses et énigmatiques
Faîtes les glisser sur des arrangements rocks où couplets et refrains se mélangent
Agrémentez de quelques invités de marques
Votre nouvel album de Raphaël est prêt




Balthazar - The Sand Castle Tapes
Prenez un album "Sand" de bonne facture
Réinterprétez-le en acoustique en vous plongeant dans l'atmosphère d'un vieux manoir
Ajoutez quelques jams improvisées
Montez votre château de sable et dégustez





Arlo Parks - Collapsed in Sunbeams

Découvrez une magnifique voix soul
Faîtes tremper dans un savoureux mélange de pop et de R'nB
Déposez sur des morceaux feutrés et sensibles
Savourez sans faim la recette innovante de Arlo Parks




7 déc. 2021

Radiohead, Parcels, Pink Floyd, Slowdive ! De bien bonnes choses pour terminer l'année

... et l'année n'est pas finie...

Radiohead - KID A MNESIA

C'est quoi ? :

Plus de 20 ans après, Radiohead réédite ses chefs d’œuvres "Kid A" et "Amnesiac" sur un seul et unique album renommé "Kid A Mnesia".
Issus des mêmes séances d'enregistrement, les deux albums étaient à l'époque sortis à quelques mois d'intervalle.
Quelques années après le succès mondial de "OK Computer", Radiohead avait pris le risque de se réinventer complètement en proposant à son public une musique moins rock et plus expérimentale.
En plus de tous les titres originaux, KID A MNESIA contient un troisième disque comprenant morceaux inédits et versions alternatives.


On aime :

Radiohead !
Les morceaux n'ont pas pris une ride et fonctionnent toujours aussi bien.
"Everything in its right place" qui, deux décennies plus tard, est toujours une grosse claque sonore.
"The National Anthem", "How To Disappear Completely", "Idioteque", "Motion Picture Soundtrack", "Pyramid Song", "I Might Be Wrong", "Dollar & Cents"... que c'est bon tout ça !


On aime moins :

Comparé à la réédition de OK Computer "OK/NOTOK" en 2017 qui contenait beaucoup de (très bonnes) chansons inédites, le disque bonus de Kid A Mnesia est en majorité constitué de versions alternatives de morceaux de Kid A et d'Amnesiac ou d'inédits à l'état d'ébauche, intéressants mais pas inoubliables.
Les morceaux "Kid A" et "Treefingers" qui paraissent un peu élitistes avec le recul.




Parcels - DAY/NIGHT

C'est quoi ? :

Le deuxième opus des australiens de Parcels qui se sont faits connaître avec leur pop funk électro décontractée et notamment un duo avec Daft Punk (en 2017).
Le groupe sort cette année un double album composé de deux parties distinctes : "DAY", solaire et lancinante, et "NIGHT", parfois plus sombre et introspective.


On aime :

Guitares et basses funky sont toujours là, ça groove toujours autant !
L'ambition du groupe qui se remet en question et qui prend le pari de séduire avec un long double album de 19 titres.
Les arrangements avec piano et cordes qui enrichissent leur univers d'une ambiance pop orchestrale.
La douceur du chant.
Le travail sur les harmonies vocales, d'une richesse digne des Beach Boys.
Les tubesques "Free", "Cominback" et "Somethinggreater".
L'émotion dégagée par "NowIcaresomemore" et "Reflex".


On aime moins :

Plus de 80 min, est-ce que c'est pas un peu long quand même ?




Various Artists - Animals Reimagined : A Tribute To Pink Floyd

C'est quoi ? :

Quand un collectif de musiciens issus de mondes musicaux variés allant du jazz au métal en passant par le rock progressif décide de rendre hommage à Pink Floyd, cela donne "Animals Reimagined".
Animals, l'album le plus engagé de Pink Floyd sorti en 1977, est donc remis au goût du jour par une pléiade d'artistes : Al Di Meola, le fameux guitariste de jazz, Pat Mastelotto, batteur de King Crimson, plusieurs membres du groupe Yes, Joe Bouchard de Blue Oyster Cult... et tant d'autres !


On aime :

Le niveau musical du casting, un régal !
Ecouter du Pink Floyd même quand c'est joué par d'autres musiciens.
Le respect de l’œuvre originale : structures et ambiances musicales sont très proches de l'album de Pink Floyd.
Les petites idées d'arrangements supplémentaires bienvenues notamment sur les très dépouillées parties 1 et 2 de "Pigs On The Wings".


On aime moins :

Pas vraiment réimaginé mais plutôt réinterprêté, l'ensemble est très proche des sonorités de Pink Floyd (mais est-ce vraiment négatif ?).
Mais qu'est-il arrivé au chant sur "Sheep" dont la justesse est parfois limite ?





Slowdive - Slowdive

C'est quoi ? :

Le quatrième album du groupe britannique Slowdive (sorti en 2017), précurseur à la fin des années 80 d'une mouvance musicale pop-rock psychédélique "Shoegazing".
22 ans après leur précédente production, le disque est présenté par Slowdive comme un véritable retour aux sources de leur musique.


On aime :

Les arrangements clairs et aériens amenés par les nappes de synthés et les effets de délais sur les guitares dans lesquels le chant vient se perdre.
L'effet captivant et hypnotisant quand surgissent les "murs de son" de guitares.
"Sugar For The pill" et son superbe riff de basse.
Toute la deuxième partie de l'album où la tension monte crescendo.


On aime moins :

Bah pas grand chose :)




10 nov. 2021

Pond, Metronomy et les Beatles : on est gâtés !

 ...Les albums du mois...

 

Caleb Landry Jones - Gadzooks Vol.1

C’est quoi ? :  

Caleb Landry Jones, quelques mois à peine après son prix d’interprétation masculine au festival de Cannes, montre encore une fois son talent aux multiples facettes avec son deuxième album "Gadzooks Vol.1"

On aime : 

L'ambiance psychédélique complètement barré à la Syd Barrett, guitare électrique et voix.
Les morceaux qui s'enchaînent et l'homogénéité des arrangements qui donnent l'impression que tout a été enregistré d'une traite.
Les structures qui changent en permanence au point qu'on ne sait même plus si on est dans la même chanson.
L'incroyable outro sans fin sur le dernier morceau de l’album, "This won’t come back".


On aime moins : 

Mais il va pas se terminer à un moment ce dernier morceau, il faut relâcher la pression à un moment !
L'homogénéité des morceaux et de la voix qui créent un sentiment de répétitivité.




Metronomy – Posse EP Volume 1

C’est quoi ? 

Alors qu’un nouvel album du groupe est annoncé pour le début de l’année 2022, Metronomy nous gâte avec un EP collaboratif de 5 titres avec de jeunes artistes de la scène rap, hip-hop et rock.

On aime :

Retrouver les arrangements cools de Metronomy : synthe, basse, guitare.
Les voix qui sont soit dans le style de ce que pourrait faire Joseph Mount soit au contraire radicalement différentes.
Le surprenant "Monday" et le réconfortant "405".

On aime moins :

C'est trop court !




Pond - 9

C’est quoi ?

Le neuvième album du groupe australien Pond. Indissociable de Tame Impala (les 2 groupes ont 3 membres en commun), Pond se démarque avec un psychédélisme plus pop et spontané.

On aime :

Les arrangements psychédéliques 80's au synthé.
Le groupe se renouvelle, ça groove, ça bouge et le chanteur n’a jamais eu une voix aussi assurée.
"Gold Cup/Plastic Sole" et ses fills de batterie.

On aime moins :

Pas grand chose de mélodique à se mettre sous la dent.
On aurait envie que le groupe mette son énorme talent au service d'un projet ambitieux.



The Beatles - Let It Be (Super Deluxe Edition)

C’est quoi ?

Alors que l’album original produit par Phil Spector a fêté ses 50 ans et qu’un remontage par Peter Jackson du film documentaire qui montre sa genèse est prévu pour la fin du mois de novembre, "Let It Be" ressort cette année avec la version Spector toilettée par Giles Martin, la version produite à l’époque par Glyn Johns (mais rejetée par les Beatles), de nouveaux mix par Giles Martin, et une flopée de versions alternatives.

On aime : 

"I’ve got a feeling", plus percutante que jamais.
L’album vu par Glyn Johns, nettoyé et débarrassé des multiples souffles et larsens présents sur les versions bootlegs, qui rend hommage au projet initial des Beatles (enfin surtout de Paul), à savoir  un album joué en condition de live et sans overdubs.
Les versions alternatives qui intègrent de nombreuses conversations de studio entre les Fab Four.
Le mix de "Across The Universe" par Glyn Johns à mi-chemin entre la version dépouillée de "Let It Be... Naked" et celle accélérée de "Wildlife".  


On aime moins :

Rien bien sûr !



13 oct. 2021

Balthazar ou l'art de se sublimer

... et d'autres très bons albums encore ce mois-ci...


Balthazar - Sand Castle Tapes

Avec "Sand Castle Tapes", Balthazar revisite leur album "Sand" sorti en tout début d'année. Les dandys belges se sont en effet enfermés le temps d'un week-end dans un château près de Bruxelles pour le rejouer en condition de live.

Et le résultat est tout simplement époustouflant !

De monture plus acoustiques, les morceaux gagnent en authenticité en s'appuyant principalement sur piano, guitares, une section de cuivres (magique, clin d'oeil aux incursions solo de Maarten Devoldere avec Warhaus) et 3 choristes féminins (splendides). Les titres sont entrecoupés de conversations et de jams qui n'est pas sans rappeler l'ambiance de l'album Get Back des Beatles (dont une version anniversaire sort justement cette semaine).

Avec ce "live", le groupe réussit à sublimer un album en en gommant tous les petits défauts.


 

 

Sufjan Stevens and Angelo De Augustine - A Beginner's Mind

Les deux artistes de pop indé américaines se sont unis pour un projet en commun assez atypique : s'enfermer dans un chalet, regarder des films aux genres très variés (on y retrouve pêle-mêle Hellraiser, Mad Max, Les Ailes Du Désir, Point Break, The Thing..) et composer des chansons inspirées par ces œuvres cinématographiques.

Le résultat est un bel album folk 70's épuré où les voix des 2 chanteurs s'associent à merveille. L'atmosphère un peu éthérée de l'album est typique des créations précédentes de Sufjan Stevens comme l'inoubliable "Carrie And Lowell".

 


 

Low - Hey What

Le groupe américain de rock indé Low (près de 30 d'ans d'existence) vient de sortir son 13ème album, "Hey What".

Ce disque de slow rock psychédélique n'est pas toujours facile d'accès et l'auditeur devra prendre son temps pour apprécier ses arrangements fouillés et ses superbes harmonies vocales. On pourra regretter l'abus de certains effets sonores (et notamment la saturation, très présente) que feront vite oublier certains morceaux très floydiens comme "I can wait" ou "The price you pay".


 

 

Adrien Gallo - Là Où Les Saules Ne Pleurent Pas

En parallèle de la carrière pop-rock des BB Brunes, Adrien Gallo sort son deuxième album solo "Là Où Les Saules Ne Pleurent Pas".

Les influences flirtent ici beaucoup plus avec la variété française des années 70, école Christophe, Gainsbourg et Françoise Hardy.

Piano, guitare, quelques touches d'instruments à cordes, des paroles mélancoliques sur des chansons douces où on reconnaît parfaitement la patte du musicien comme sur "Ils Solitude".

C'est simple mais le charme opère.


 


Mc Solaar - Prose Combat

Au bout de 21 ans d'imbroglio judiciaire, le rappeur Mc Solaar ressort enfin ses premiers albums parmi lesquels "Prose Combat".

3 ans après son premier album qui l'avait fait connaître au grand public avec ses tubes "Bouge de là" et (le magnifique) "Caroline", "Prose combat" avait enfoncé le clou.

Plus engagé, plus produit (avec le futurs "Cassius" aux manettes), l'album avait fait l'unanimité lors de sortie en 1994 et avait mis la barre très haute notamment avec "Nouveau Western" et son sample de Gainsbourg (encore lui).

 



 

 

2 oct. 2021

Angus & Julia Stone et Kings Of Convenience, embellie pop-folk

un mois complètement folk...


Angus & Julia Stone – Life Is Strange

Ah quel plaisir de découvrir pendant l’été qu’un nouvel album de Angus & Julia Stone vient de sortir !

Et, cerise sur le gâteau, il s’agit de la bande originale du troisième épisode de "Life Is Strange", une excellente série de jeux vidéos narratifs.

Le duo australien prend à ce titre la suite de Syd Matters dont la musique avait su parfaitement accompagner l’ambiance délicieusement mélancolique du premier jeu.

On retrouve dans ce nouvel album tout ce qu’on aime chez Angus & Julia : de belles ballades folk, très mélodiques, des guitares électriques qui créent une atmosphère un peu planante, et surtout les voix des deux interprètes qui, sans être véritablement bouleversantes individuellement, font des merveilles lorsqu’elles sont combinées ensemble.

Encore une réussite pour le groupe !



Kings Of Convenience – Peace Or Love

On reste dans la musique pop-folk avec "Peace Or Love" de Kings Of Convenience. Les deux norvégiens qui se cachent derrière ce groupe sont souvent comparés à Simon & Garkunkel et pour cause : chansons douces et mélancoliques, basées sur des guitares acoustiques, et voix en harmonie… tous les ingrédients du légendaire duo américain sont là.

L’album, s’il n’est donc pas révolutionnaire, propose par contre une qualité d’interprétation impeccable où guitares et voix s’entremêlent dans des arrangements épurés.




Billie Eilish – Happier Than Ever

Le dernier album de Billie Eilish, "Happier Than Ever", ayant été une nouvelle fois encensé par les critiques, je me risque, une nouvelle fois, à l’écouter pour me faire mon opinion, et, une nouvelle fois, je suis bien obligé de l’admettre, c’est vraiment bien !

Mais qu’est-ce qui fait au fond que ça fonctionne ?

La voix peut-être, vecteur d’émotions, toujours la même, plaintive et susurrée.

Les arrangements c’est sûr, minimalistes, quelques sonorités de synthés parfaitement choisies, une guitare électrique, ponctués par des beats et une basse qui apportent ampleur et modernité.

Sa démarche artistique, c’est certain. Alors qu’elle était très attendue, Billie Eilish a pris le risque de rester fidèle à son univers sombre, plaçant même les chansons les plus commerciales au fin fond de son album de 16 titres.


Baptiste W. Hamon & Barbagallo – Barbaghamon

Quand deux artistes français talentueux s’associent pour un unique album, ça attire forcément l’attention !

Baptiste W. Hamon, chanteur de folk française et Barbagello, auteur de plusieurs albums de pop française mais aussi, excusez du peu, batteur de Tame Impala, viennent de sortir un maxi EP de 7 titres, "Barbaghamon".

Autour d’orchestrations acoustiques et des mélodies pop, assez singulières parfois, un mélange vocal qui fait un peu penser aux derniers albums des Innocents.

A écouter par curiosité.


Mike Oldfield - Tubular Bells

Le flashback du mois c'est l'album mythique de Mike Oldfield, Tubular Bells, succès énormissime à sa sortie en 1973.

Il faut dire que le disque est très novateur pour l'époque : du rock progressif entièrement musical, expérimental, à la limite de la musique classique, joué essentiellement par Mike Oldfield lui-même sur des instruments très variés allant de la guitare espagnole au piano bastringue en passant par les fameuses cloches tubulaires et les timbales.

Tous les thèmes musicaux s'enchainent avec fluidité le long de deux morceaux de 25 minutes chacun.

Près de 30 ans plus tard, il faut arriver à se projeter dans cette époque pour saisir véritablement toute l'innovation et le génie de cette œuvre qui pourra paraître juste un peu étrange et bizarre pour les nouveaux auditeurs.

Reste le thème d'ouverture au piano de cet album qui a su traverser les époques grâce à son utilisation dans le film "L'exorciste".




8 sept. 2021

Une rentrée festive : de belles nouveautés et l'anniversaire de All Things Must Pass


 ...Et en prime plusieurs tubes qui fêtent leurs 50 ans...

 

Sons Of Raphael - Full Throated Messianic Homage

Si vous êtes adeptes du groupe MGMT ou des Lemon Twigs alors vous allez adorer le premier album de sons of Raphael.
Des morceaux psychédéliques touffus, aux couches innombrables, au service d'une créativité jouissive et délirante. Et, cerise sur le gâteau, le songwriting est au rendez vous, complexe mais efficace du début à la fin.
 

 

Frànçois and The Atlas Mountains - Banane Bleue
 
François Marry revient avec un album plus dépouillé et personnel autour d'une belle musique pop synthétique. Si quelques chansons sont en anglais, c'est sur les titres en français que le disque trouve toute sa force.
Tour à tour douces et cyniques, gaies puis mélancoliques, les chansons sont portées par la diction particulière du chanteur et des paroles où chaque mot semble avoir été choisi avec le plus grand soin.
De "Coucou" à "Dans un taxi" en passant par le magnifique "Par le passé", chaque chanson est une petite merveille.





George Harrison - All Things Must Pass
 
A l'occasion de son 50ème anniversaire, l'album mythique du plus discret des Beatles ressort dans une version remasterisée et accompagnée de nombreux inédits.
Premier disque solo après la séparation des Fab four, Harrison a frappé fort avec ce triple album produit par Phil Spector qui a remporté un gigantesque succès public et critique.
La nouvelle masterisation apporte un vrai plus : en atténuant la reverb, la voix de Harrison semble moins perdue dans le mix et les morceaux gagnent en dynamique.
Voilà de quoi donner une deuxième jeunesse aux classiques que sont "My Sweet Lord", "Isn't It A Pity", "Wah-Wah" et "All Things Must Pass".
Quand aux inédits, ils raviront les fans car ils sont issus des 2 premiers jours d'enregistrement. L'occasion de découvrir quelques versions acoustiques épurées ou de premières ébauches d'arrangements.



Et pour finir : la sortie sur Apple TV de l'excellente série "1971: The Year That Music Changed Everything" a été l'occasion de découvrir ou de redécouvrir quelques albums de cette année-là, devenus des classiques du rock.

T Rex - "Electric Warrior" avec le toujours excellent "Get It On"
 

Marvin Gaye - What's Going On et l'indémodable "Mercy Mercy me"
 

The Rolling Stones - Sticky Fingers avec l'émouvant "Wild Horses"


The Who - Who's Next, le groupe au sommet avec l'apport novateur de synthés



The Doors - L.A. Woman, dernier album de Jim Morrison avec "Rides On The Storm" en clôture


Bowie - Hunky Dory, difficile de choisir un morceau sur cet album qui déborde de pépites !





11 août 2021

The Coral ou l'invitation au voyage

... et d'autres évasions au programme...

 The Coral - Coral Island

Le groupe britannique The Coral revient cette année avec un album concept, sorte de guide touristique de l'île fictive de Coral Island.
Le disque se compose de deux parties, une première, pop et relevée, et une deuxième, plus sombre et psychédélique, le tout entrecoupé d'interludes vocaux.
Dans les deux cas, c'est une totale réussite, le groupe nous immergeant dans une ambiance et des arrangements qui sonnent très rock du début des 70's (guitares acoustiques, électriques, orgue) avec un sens mélodique implacable comme sur "Vacancy", "Lover Undiscovered" et le magnifique "Mist On The River" ...




Half Moon Run - Inwards & Onwards

Le trio canadien, très prolifique ces derniers temps, revient en 2021 avec un EP de 6 titres. On y retrouve toujours, avec bonheur, ce travail hyper soigné sur les harmonies vocales, véritable point fort du groupe.
Côté compo, petite surprise car, dans les arrangements et parfois dans la manière de chanter, on croirait les titres sortis d'un Radiohead période "In Rainbows" (pas dégueux donc) notamment sur "Fxgiving" et "It's True".
Un EP qui donne peut-être le départ vers une nouvelle direction pour le groupe.




London Grammar - Californian Soil

Beau et sombre, porté par une voix splendide, le dernier opus de London Grammar est dans la lignée de leur 1er album "If You Wait", succès surprise mais  mérité de 2013.
La patte du groupe est immédiatement identifiable dès les premières chansons ("Californian Soil", "How Does It Feel") : sobriété, piano, touches électro-pop et de belles
envolées lyriques comme sur "All My Love".
Un album qui confirme le talent du groupe indie-pop.




Led Zeppelin - Led Zeppelin III

On termine avec un album culte, classique parmi les classiques, le troisième album de Led Zeppelin, pionniers du rock aux guitares saturées.
Un son inimitable, des guitares parfaites (aussi bien acoustiques qu'électriques), une prestation vocale impressionnante et une pléiade de tubes : "Immigrant Song", "Friends", "Celebration Day" et surtout "Since I've Been Loving You", sommet de l'album (et du groupe tout simplement), enregistré en condition de live (y compris l'incroyable solo de guitare).



22 juin 2021

Une sensation de "Déjà Vu"

 Des reprises et des rééditions...

 

Crosby Stills Nash & Young - Déjà Vu

Sorti en mars 1970, l'album "Déjà Vu" est très rapidement devenu la BO de toute une génération de jeunes bercés par la culture hippie et pacifiste de Woodstock. Au fil des ans, il est resté une référence et est toujours aujourd'hui un album légendaire.

Il faut dire que l'affiche est plus qu'alléchante avec Graham Nash, Stephen Stills, David Crosby et Neil Young alors au sommet de leur art. Et même si dans les faits, problème d'egos oblige, la collaboration entre les 4 artistes n'a pas été facile, l'album regorge d'un florilège de tubes ("Almost cut my hair", "Helpless", "Our house" pour ne citer que ces 3 là) alternant riffs pêchus et ballades lancinantes sur des harmonies vocales belles à tomber, le tout dans une ambiance pop-folk sur des textes contestataires.

A l'occasion de ses 50 ans, l'album ressort en version remasterisée agrémentée de nombreux inédits, demos et versions alternatives.

Un vrai bonheur qu'il ne faut pas bouder.


 


Metronomy - The English Riviera

Pour fêter les 10 ans du disque qui leur a permis d'exploser au niveau international, le groupe Metronomy ressort "The English Riviera" avec en bonus 6 titres inédits qui, sans être au niveau du reste de l'album, possède ce je-ne-sais-quoi de pop-cool immédiatement identifiable comme sur "Friends". C'est aussi l'occasion de réécouter ce chef d'oeuvre cultissime avec les tubes "The look", "The bay" et "Everything goes my way".


 


McCartney III Imagined

Si la compil hommage à un artiste, avec des covers de musiciens divers et variés, est une pratique somme toute assez courante, l'exercice ici est moins banal.

Cette fois c'est un album entier qui est repris et qui plus est le dernier album, sorti quelques semaines plus tôt et dont on ne dispose donc pas encore du recul nécessaire pour savoir quels classiques vont s'en dégager.

A ce petit jeu, tous les artistes associés au projet s'en sortent plutôt bien, soit en remixant un titre, soit en le réinterprétant complètement, au point qu'on a l'impression de découvrir un nouvel album.

Mentions spéciales à Dominic Fike pour "A kiss of venus" et Ed O'Brian sur "Slidin'" qui réussissent véritablement à donner un nouveau souffle à ces morceaux.


 



 



12 mai 2021

L'Impératrice et Raphaël ou l'éloge du flou

... et une réédition savoureuse...

L'Impératrice - Tako Tsubo

3 ans après son premier album, le groupe français L'impératrice revient. Dès les premiers morceaux, on retrouve avec plaisir l'ambiance pop-disco du groupe, basse qui groove, synthé et guitare funk.
Si, au niveau du son, on navigue en territoire familier, le disque s'avère plus intime et personnel que leur précédent opus à travers des paroles en français à l'écriture parfaitement maîtrisée.
La chanteuse nous amène dans son doux chagrin avec des textes à la signification obscure, jouant volontairement sur les mots. Elle se justifie même dans la chanson "L'équilibriste" : J'ai fait l'amour à mes névroses / Je les ai couchées sur la page / Dessus dessous / C'est un couplet que je compose / Mais mis bout à bout / C'est joli mais c'est flou / Les rimes on s'en fout / J'ai peur de trop forcer la prose / Je ne sais pas parler de tout
L'album se termine par un hommage à Berger (et aussi un peu aux Beatles) avec la reprise de "Tant d'amour perdu" qui nous rappelle que lui aussi savait faire groover la chanson française.


 

Raphaël - Haute Fidélité

On ressort de la première écoute de cet album avec une impression d'étrangeté. Enregistré en home-studio, le chanteur n'a pas fait dans la facilité : on est loin du classique couplet-refrain et les textes résonnent comme des cadavres exquis.
Il faudra plusieurs écoutes pour apprécier cet univers, sa beauté et sa complexité un peu élitiste, ce son rock ; plusieurs écoutes pour repérer ces paroles un peu floues mais dont chacun saura s'approprier le sens et qui au final touchent au but.
Entouré par des invités talentueux (Arthur Teboul de Feu! Chatterton sur plusieurs morceaux, Clara Luciani, Pomme...), ce disque est une excellente surprise.




King Gizzard & The Lizard Wizard - L.W.

Le groupe de rock psychédélique sort son 17ème album en à peine 10 ans quelques mois après "K.G." dont il est la suite directe. En plus d'être extrêmement productifs, les australiens sont de véritables touche-à-tout (rock progressif, folk, jazz, soul, metal). Sur cet album, ils ont eu la bonne idée de se faire fabriquer des guitares avec des décalages de case par quart de ton (au lieu de demi-ton) ce qui permet de composer des musiques dont l'oreille occidentale n'est pas coutumière. Et pour le coup, le résultat sonne rock garage oriental !
Aussi surprenant que ça paraisse, l'album est au final très accrocheur grâce à ce mélange original et, sur certains morceaux, les deux mondes sont en totale symbiose, principalement lorsque la mélodie du chant arrive à s'éloigner de celle des guitares comme sur "Supreme Ascendency" et surtout sur l'incroyable "Static Electricity".
On ne peut qu'être admiratif devant tant d'audace même si on sent que, en prenant plus leur temps, le groupe pourrait sortir des disques encore meilleurs. Mais on ne peut pas quand même leur reprocher d'avoir choisi l’originalité et la spontanéité comme credo .



Lennon - Plastic Ono Band

En 1970 sortait le premier véritable album solo de John Lennon, quelques mois après la séparation des Beatles.
D'une beauté crue, simple et sans orchestration superflue (guitare, basse batterie et piano tenus principalement par lui et ses amis Ringo Starr et Klauss Voorman), cet album allait permettre à Lennon d'exorciser sa peine et ses désillusions : la mort de sa mère, le star system, les hiérarchies sociales ... Et bien sûr son amour pour Yoko.
Tout juste sorti d'une thérapie par le cri, les textes et l'interprétation du chanteur sont poignants, vous prennent aux tripes et en font le meilleur album de l'ex-Beatles et tout simplement un des meilleurs albums pop-rock.

Un peu plus de 50 ans après sa sortie, Yoko nous en ressort une version "Ultimate Mixes" qui n'apporte pas grand chose par rapport à la version originale, augmentée des singles "Give peace a chance", "Cold turkey" et "Instant Karma!" enregistrés à la même période mais qui n'ont rien à voir avec le projet libérateur de l'album.
Tout l'intérêt de cette réédition réside dans les nombreuses prises alternatives et les en particulier les "Evolution Mixes" qui permettent de découvrir l'évolution de chaque morceau et nous plonge au coeur de l'enregistrement grâce aux multiples discussions en studio entre les musiciens sur l'interprétation ou la direction à prendre.
Un vrai régal pour les fans !




On n'en parle pas trop :
La Femme - Paradigmes - Alors que c'est pourtant toujours à peu près la même recette (ou peut-être parce que c'est toujours la même recette justement), on n'accroche pas plus que ça au dernier album du groupe qui semble s'être encore un peu plus perdu dans le second degré.

8 avr. 2021

Feu! Chatterton, Weezer et Thylacine : 3 hommages au monde d’avant

Les pépites du mois...

 

Feu! Chatterton : Palais d’argile

Le groupe de dandys parisiens (et moustachus) revient avec un troisième album, hommage au monde d’avant. Au monde d’avant le covid, au monde d’avant les smartphones, au monde des relations humaines plus simples et plus investies.

L’univers rock et électronique du groupe est encore une fois transcendé par le chant si caractéristique du chanteur Arthur Teboul et surtout par des textes d’une qualité rare en France qui amènent l’auditeur dans des émotions où espoir, révolte et désillusions s’entremêlent comme sur l’extraordinaire "Ecran total" qui amène son titre à l’album.

 


Weezer : OK Human

Alors que le groupe américain a annoncé un album 100 % Métal pour cet été, Weezer a surpris tout le monde en sortant "OK Human", un magnifique hommage à la musique d’avant (et un clin d’œil, pour le titre, au "OK Computer" de Radiohead).

Pendant que, confinement oblige, la musique actuelle fait la part belle aux machines, boîtes à rythmes et synthés, qui permettent d’enregistrer en grande partie en solo, "OK Human" prend tout le monde à contre-pied. Ici tout est acoustique : piano, guitare, batterie et surtout une prédominance d’un véritable orchestre symphonique. Ajouté à cela des choeurs en harmoniques façon Beach Boys et on se croirait téléportés en 1967 dans la musique des Beatles.

Les compositions ne sont pas en reste avec des mélodies entraînantes (sur des textes souvent très drôles qui se moquent des travers du mode de vie occidental actuel) qui vous feront reprendre en chœur les chansons dès la deuxième écoute.

Une vraie réussite, un bon bol d’air, un anti-dépresseur, qui fait un bien fou dans le contexte actuel.

 


Thylacine : Timeless

Après la musique des années 80 le mois dernier avec "OVNI(s)", Thylacine rend un hommage encore plus lointain avec son album Timeless. Le français reprend en effet des grands airs de la musique classique et, loin de se contenter de simplement remixer ou ajouter des beats électroniques, il se réapproprie complètement les morceaux en les faisant entrer dans son univers synthétique. Samples, Moog, basse, batterie électronique, Thylacine complète, réinvente avec délicatesse, sans jamais en faire trop, en mettant à chaque fois en valeur l’œuvre classique. 


 



17 mars 2021

Balthazar : les belges roi du cool

D'autres excellents albums...

Balthazar – Sand

Les belges de Balthazar sont de retour !

Toujours aussi sophistiquée et élégante, leur pop trouve néanmoins une nouvelle orientation. Fini le spleen des premiers albums, avec "Sand" le groupe se découvre une cool attitude à laquelle il ne nous avait pas habitué : une basse qui groove, des touches de boîte à rythmes, des arrangements où les synthés sont plus présents et surtout l’utilisation (peut-être un peu trop systématique) de voix de tête au chant. Même si les fans de la première heure pourront regretter cette reconversion, les compositions du groupe sont toujours aussi irrésistibles comme "On a roll", "You won’t come around" et "Losers".

 


Arlo Parks – Collapsed in Sunbeams

Musicienne et poéte, la britannique Arlo Parks vient de sortir son premier album "Collapsed in sunbeams". Mélange de pop, rock, hip-hop et jazz, le disque est un petit bonheur de mélancolie et d’espoir porté par la voix très soul de la chanteuse. Des compositions qui font mouche que ce soit grâce à la profondeur des arrangements ou par la sincérité des mots.


 

Thylacine – OVNI(s)

Si vous n’avez pas encore regardé OVNI(s), la dernière mini-série de Canal+, courez-y !

Non seulement la série elle-même est un bijou d’humour et de nostalgie de la fin des 70’s où chaque plan vous rappelle forcément des souvenirs d’enfance (que ce soit avec les objets du quotidien, les fringues, le vocabulaire ou les programmes TV) mais, en plus, la BO, composée et dirigée par le groupe Thylacine, est une pure merveille vintage. A grands coups d’arpeggiator de synthés so 70’s et de réadaptation de classiques de l’époque (Jarre, Cerrone…), le groupe a réussi à créer une ambiance sonore sans qui la série aurait beaucoup moins de charme. Une BO à écouter pour replonger avec plaisir dans cet univers.

 


 

20 févr. 2021

The Notwist enchantent le début d'année

Les écoutes du mois...

The Notwist – Vertigo Days

Après plus de 30 ans de carrière, quel plaisir de constater que les allemands de The Notwist sont toujours aussi innovants. La preuve avec leur dernier opus "Vertigo Days", un entrelacement complètement fou et hétéroclite de chansons, d’instrumentaux, dans des styles pop, électro, psychédélique, rock indé… Et parfois tout ça dans le même morceau ! Ce qui est assez surprenant c’est que l’album reste malgré ça très cohérent, tout en équilibre. Il s'en dégage quelques pièces maitresses comme "Loose Ends", "Into Love / Stars" ou "Exit Strategy To Myself". Un régal, à écouter absolument au casque pour découvrir toutes les subtilités et les richesses des arrangements.


Fontaines DC – A Hero’s Death

Etiqueté post punk à la sortie de le premier album "Dogrel", le groupe irlandais Fontaines DC est revenu en 2020 avec un deuxième album "A Hero’s Death" beaucoup plus pop. La voix grave et traînante du chanteur évoque une ambiance new wave 80’s mais les guitares et les chansons mid-tempo un peu dépressives ramènent les morceaux dans un registre résolument rock. Entrainantes ou entêtantes, les chansons finissent par accompagner vos pensées dès la première écoute comme le single "I don’t belong".


 

Other Lives – For Their Love

Le groupe américain Other Lives revient avec un album tout en grâce. Pop-folk soignée, voix grave, arrangements de cordes et de chœurs... tout ici est élégance. Ajouté à cela un grand soin apporté aux rythmes et leurs variations ainsi qu’une tripotée de tubes potentiels comme "Lost Days", "We wait" ou "Cops" (avec ses sonorités à la Arcade Fire), vous obtenez un album particulièrement prenant.


 

Goat Girl – On All Fours

Groupe anglais entièrement féminin estampillé post-punk à la Libertines, Goat Girl change de cap avec "On all fours", un album pop synthétique. Guitares aux sons clairs, synthés et harmonies vocales sur des voix trainantes, le groupe ne révolutionne pas le genre mais nous offre un album agréable et entraînant. 

 



26 janv. 2021

Les restes du réveillon…

On est fin janvier mais il n’est pas trop tard pour terminer les restes du réveillon : quelques chroniques de disques sortis en 2020

 

Paul McCartney : III

Sir Paul McCartney nous a fait une surprise en fin d’année, la sortie d’un disque enregistré totalement seul pendant les semaines de confinement. Un petit évènement qui prend de l’importance quand on découvre que Paul inscrit ce disque dans la suite des deux autres opus enregistrés en solo durant sa carrière : McCartney I en 1970 après la séparation des Beatles, et McCartney II après sa séparation avec les Wings.

Autant dire que ce McCartney III était très attendu. Verdict : c’est du pur McCartney avec une voix un peu usée par l’âge mais un sens mélodique intact. Les chansons sont assez dépouillées mais ce dépouillement devient un atout tant on a l’impression d’avoir le privilège d’assister à un petit concert privé à la maison. Un album pas forcément inoubliable mais très charmant en résumé.

 


Fast Friends : Domestic Eyes

Fast Friends, groupe parisien qui s’est fait connaître en 2018 revient dans l’actualité avec son tout premier album Domestic Eyes. Un disque comme on les aime : des morceaux à la structure et aux mélodies très pop mais qui baigne du début à la fin dans une ambiance et une identité musicale douce, mélancolique, cohérente et originale. 

 



Population II : A la O Terre

Prenez King Crimson et faîtes les chanter en français, vous obtiendrez Population II. Le groupe canadien réussit donc ce mariage assez improbable de rock progressif du début des 70’s avec la langue de molière (comme on dit). Et, contre toute attente, la sauce prend bien. Il faut dire que musicalement, sons, effets et envolées oniriques sont à la hauteur de leurs ambitions comme sur cet extrait Ce n’est rêve:



Thundercat : It is what it is

Le bassiste Thundercat revient avec un nouvel album "It is what it is". Entouré d’une pléiade d’artistes aux origines diverses (rap, jazz, pop, R’nB), le disque est à mi-chemin entre jazz pop et funk. Un régal !