Le jeudi soir, changement complet
de style, pour une soirée pop-rock-electro au 22 d’Auron qui aura été un vrai
plaisir pour les oreilles du début à la fin. Ah, ça fait du bien !
Six
groupes sont prévus dans la soirée (répartis sur 2 salles contiguës, "Est" et "Ouest").
Et parmi ces groupes c’est surtout pour Concrete knives (indie-pop) et
L’impératrice (pop-disco) que j’ai fait le déplacement.
La soirée commence avec Lomboy au
"22 Ouest". Le groupe joue une musique assez psychédélique avec notamment
beaucoup d’effets sur les guitares et des pistes sonores ajoutées par
ordinateur. Cet aspect vintage est contrebalancé par une voix plus parlée que
chantée et des lignes de basses dynamiques. Une atmosphère enivrante très
réussie malgré des effets sur la voix (auto-tune ?) pas très appropriés à
mon avis (il y a tellement de chanteurs qui abusent de cet effet que je finis
par ne plus le supporter du tout).
Changement de salle et d’ambiance
avec Mahalia, chanteuse anglaise de hip-hop. A priori pas trop mon style de
musique, même si le concert de Coely, l’an dernier dans cette même salle, m’avait
réellement bluffé. Cette fois-ci, pas grand-chose à se mettre sous la
dent : rien de bien nouveau musicalement, et des paroles un peu mièvres
(qui tournent souvent autour du thème J’aime mon papa, ma maman et mes amis et
je veux qu’ils soient fiers de moi). Seule petite originalité, la jeune britannique
prend souvent sa guitare acoustique pour s’accompagner. Pas de quoi
s’enthousiasmer néanmoins.
Retour au "22 Ouest" où on enchaîne
avec Tshegue. Et c’est une grosse claque ! C’est du rock brut, très rythmé
(beaucoup de percussions sur scène) sur du chant aux sonorités africaines mais
très contemporain (le groupe est étiqueté afropunk, et cette définition leur va
finalement très bien). C’est très original et on se demande comment on peut
avoir l’idée de créer ce style de musique. Grosse ambiance, le public est
complètement conquis. Ce sera le seul groupe pour lequel la salle sera
véritablement pleine à craquer. Pas forcément une musique à écouter chez soi
mais qui vaut le coup en live.
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Tshegue, corps et âme |
Concrete knives a la lourde tâche
de passer après au 22 Est. Ayant adoré leur dernier album, je les attends en
plus avec beaucoup d’attentes. Et je n’ai pas été déçu ! Riffs
accrocheurs, structures soignées, on est très proche de l’ambiance de l’album,
l’énergie en plus. Les 6 jeunes membres du groupe se donnent à fond et
finissent le set complètement en sueur. Petit point négatif tout de même :
un son un peu brouillon, peut-être dû à l’acoustique de cette salle qui est,
par expérience, souvent moins agréable.
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Concrete Knives en état de grâce |
Direction le "22 Ouest" pour
écouter L’impératrice, groupe pop-funk-disco. Leur premier album (« Mata
Hari ») est vraiment très sympa, très produit, et j’avais hâte de voir ce
que ça pouvait donner en live loin du confort technique d’un studio. Et bien
pas déçu, une fois de plus ! Quel son ! Guitariste, bassiste et
batteur sont ultra carrés, c’est propre, rythmé et ça ne bave pas. Et c’est d’autant
plus époustouflant sur les morceaux instrumentaux où les musiciens en font des
tonnes. Sur les morceaux « chantés » (on dira plutôt accompagnés par
la chanteuse) on pourra regretter que la voix soit vraiment sous-mixée. Belle performance
en tout cas.
Dernier changement de salle pour
aller voir et écouter Irène Drésel. Je dis bien voir et écouter car la mise en
scène est presque aussi importante que la musique elle-même. Pour le style, c’est
simple c’est de la techno pure et dure comme il s’en fait depuis les années 90
(du beat, du synthé, pas de chant, pas de refrain, pas de couplet, pas de
sample, le tout sans interruption pendant 1 heure 15). Pas facile de rentrer dedans
donc si on n’est pas dans de bonnes dispositions (qui impliquent l’absorption de
substances licites ou non). Pour la mise en scène, imaginez une cérémonie
païenne dédiée à Aphrodite : les machines et synthés, recouverts de
fleurs, sembkent former un autel ; la belle et frêle Irène Drésel se tient
derrière, vêtue de blanc (enfin vêtue est un bien grand mot car il n’y a pas
beaucoup de parties de son corps qui sont cachées) et sort parfois un vieux
grimoire pour psalmodier quelques incantations ; les 2 autres musiciens
sont eux aussi habillés de sortes de toges grecques blanches ; derrière la
scène sont projetées sur grand écran des images érotiques en rotoscopie
(demander à Google si vous ne connaissez pas). A noter qu’une des musiciennes
joue de la flûte à bec et que, étonnamment, ça se lie très bien avec la musique. Ambiance
étrange et coquine donc.
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En résumé, une soirée très éclectique
puisqu’on est passé de la pop psychédélique à la techno en passant par de la
pop, du hip hop, du disco et de l’afropunk, mais avec comme point commun la particularité
d’avoir à chaque fois une femme au lead vocal.