12 juin 2013

Random Access Memories: la french touch au secours de la crise



Daft Punk: Random Access Memories
la french-touch au secours de la crise ?



Sous le déluge ininterrompu de critiques dithyrambiques sur le dernier opus du duo le plus faussement secret de la french touch (« french-touch » ca plait au 20h de TF1, assurément), je livre ici mes impressions non bidouillées sur ce disque à la croisée entre « Thriller », « Saturday Night Fever » et « Equinoxe » de Jean Michel Jarre. 
Pour se faire un avis digne de ce nom, il faut déjà passer outre le rideau de fans hurlants (de 7 a 77 ans) – avec des gouts musicaux surement aussi divers que variés – et dont le principal intérêt réside dans l’effet «  jolis masques en plastique et le méga-succès aux states d’un groupe Parisien » (mais parlerait-on de Air ? de Phoenix ? de Justice ? .. il me semble que toute ce petit monde est de la même origine….). Passé ce côté « meilleur groupe (secret) du monde made-in-France », on peut écouter ce disque avec plaisir et intérêt. Mon manque d’amour pour le disco-funk d’un point de vue musical (même le vrai, et j'adore Bootsy Collins avec Georges Clinton, promis) me laisse plutôt insensible face aux titres les plus groovy, notamment le succès « Get Lucky », qui a le mérite d’être dansant, funky et (très) bien enregistré, c’est incontestable, mais bon, franchement, ça va pas plus loin pour moi. Ce disque est pourtant moins electro que les précédents et je pense que c’est là tout son atout : la musique entendue tout au long des 13 morceaux se suffit à elle-même et c’est plus calme (plus « adulte » ?) et plus profond que les titres phares du groupe publiés les années précédentes. Je ne peux nier que la profusion de synthés analogiques très 70s ne me laisse pas indifférent. Des Titres comme « Touch », « Contact » (mon préféré et de loin…) et "Motherboard" sont indéniablement d’excellents morceaux et pour moi c’est la crème du disque. « Giorgio by Moroder » est également très intéressante, avec de nouveau un super son seventies (wha-wha, grosse basse, Rhodes, drums et surtout les synthés !) et Daft punk excelle réellement dans la maitrise du multicouche qui arrive progressivement, comme on peut aussi l’entendre dans «  Lose yourself to Dance » qui est très réussie...


Le son général du disque est une merveille pour qui apprécie la chaleur des lampes et des tranches de console d’origine et pour le coup, on est loin du son actuel plus propre et plus froid, c’est une perle de production…va pour la forme. mais à part ca ?... Ayant parfois l’impression d’entendre un savant – et subtile, et bon - mélange de Sebastien Tellier période « Sexuality » (normal me direz-vous, c’est Guy Manuel de Homem-Christo qui était à la console…), de AIR période « LOVE 2 » (pour le son et les arrangements) et de n’importe quel album de Kool and the Gang (pour le funk et le beat), je me demande quand même ce qui resterait de ce disque si on enlevait les riffs funks & compressés de stratocasters (origine seventies garantie), les arpegiators travaillés (et j’aime ca !) et surtout les vocoders largement utilisés (la marque de fabrique de Daft Punk ?) sur presque tous les titres. L’expérience serrait probablement décevante… (un peu comme un concert de Daft Punk dans une MJC de banlieue sans le look de motards futuristes ?)

bengalmixer, juin 2013.

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