20 mai 2011

Kyle Eastwood a Montparnasse...

Dans le cadre du Festival de Jazz de St Germain-des-Prés, nous avons été écouter le jeune Kyle Eastwood et son groupe (que des petits jeunes) composé à l’occasion d’un batteur, d’un pianiste, d’un trompette, et d’un saxo, Eastwood – le fils de Clint si vous ne saviez pas – assurant la basse à merveille, soit avec une contrebasse, soit avec une basse électrique… Le style est percutant, rythmé et … assez classique. Du jazz orchestral (même s’ils ne sont que 5 sur scène…) de grande qualité, qui swing, rebondi et fait taper du pied. Une mention spéciale au trompettiste et au saxophone, tout deux excellents de virtuosité et de précision. Les parties de piano, plus en soutient, parfois en solo, sont sympas, mais légèrement plus en retrait que les cuivres, qui dirigent presque toujours le thème des compositions. Le pianiste joue également sur un Rhodes, ce qui accentue le côté « années 60s » de certains titres, et en fermant les yeux , on se croirait dans « Bullit » avec Steve Mac Queen en train de foncer à travers San Francisco… très agréable ! Le batteur quant à lui est une brute de jazz qui doit jouer du rock en cachette car il tape fort, voire très fort, avec une brillante technique. 



Kyle Eastwood est un bassiste précis et talentueux, sans aucun doute. J’étais curieux de savoir quelle place la basse allait jouer dans leurs titres, au vu du nom du groupe (Kyle Eastwood Band), et, ô surprise, la plupart des titres tourne véritablement autour des parties de basse, principal squelette de ses compositions. Son style, à la basse électrique, rappelle sans aucun doute celui de la vague des bassistes ultra-techniques de la fin des années 70/ début des années 80, Jaco Pastorius en tête. Le style est même très proche de celui du maitre quand Eastwood empoigne l’une de ses basses (laides !! :-) ) fretless et se lance notamment dans une longue intro aux harmoniques… Certaines parties de basses vont directement dans le funk ou dans le slap, ce qui peut surprendre dans une formation qui joue du jazz somme toute relativement classique, lorgnant un peu vers du bon rythm & blues des années 60.  Quand il empoigne la contrebasse, le style est plus classique, mais toujours excellent, et très musical. C’est donc un plaisir à écouter car c’est au final facilement accessible (aux non-bassistes). Le groupe a joué presque tous les titres du dernier album Songs from The Château (que je recommande), et la qualité est franchement au rendez vous avec un jazz aérien mais tonique, et porté sur la mélodie (écoutez "Marciac"), qui fait passer certains titres pour de véritables chansons plutôt que des structures jazz plus classiques ou chacun y va de son chorus et lâche le thème en moins de 10 secondes... Certains titres tirent franchement vers de la musique plus minimaliste voire "musique de film", comme l’excellent "Tonic" ou le superbe "Andalucia" aux accents lointains et aux accords arabisants. Ce dernier titre rappelle légèrement le superbe travail du trio de Tord Gustavsen lors de leur album "The Ground" sorti en 2005, aux influences Keith Jarrett évidentes.



Kyle Eastwood a fini le concert avec le titre énergique "Café Calypso" qui fait la part belle aux cuivres, et ce titre clôture parfaitement cette soirée rythmique: toute la salle était débout !…

Le disque « Songs from The Château » est sorti depuis avril 2011 : je vous le recommande sans retenue !


Etienne mai 2011

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